Escape The Fate - Dying Is Your Latest Fashion

Contexte :

Après un teaser convaincant sorti quatre mois auparavant sous la forme de l’EP "There’s No Symapthy For The Dead", on attendait Escape The Fate au tournant lors de la publication de son "debut album". Manière aussi de voir si le groupe de Las Vegas allait se placer en bonne position dans le peloton des groupes ’neo-epitaph’ signés par Mr Brett depuis quelques années...

Chronique :

Sans vouloir jouer le passéiste ou le mec obtu, il faut quand même une certaine curiosité pour s’intéresser à cet effort d’Escape The Fate et passer outre la fashion attitude pousée à l’extrème par les membres du combo. Passer outre également l’artwork centré autour d’une adolescente post-gothique, tout mascara dégoulinant et piercings en avant... Heureusement pour nous, l’EP sorti précédemment nous avait démontré que le groupe avait un certain talent qui leur permet de se placer au-dessus des autres groupes du même style signés à tour de bras par Brett ’Epitaph’ Gurewitz.

Est-ce que "Dying Is Your Latest Fashion" confirme tout le bien que l’on pensait d’eux ? Assurément. On retrouve ce jeu de guitares bien huilé entre riffs plombés, soli dévastateurs et harmonies travaillées ("The Webs We Weave", "Situations", "There’s No Sympathy For The Dead"). Mais Escape The Fate varie également les ambiances, ralentit le tempo pour des titres plus sombres comme "Cellar Door" ou "My Apocalypse" pour finir sur un acoustique ("The Day I Left The Womb"), bien loin de la démonstration technique que constitue "There’s No Sympathy For The Dead", qui restera comme la bombe de cet opus (déjà le titre phare de l’EP). Ronnie joue parfaitement son rôle de frontman prenant à son compte la quasi totalité des parties de chant et faisant jouer sa voix dans plusieurs registres ("When I Go Out, I Want To Go Out On A Chariot Of Fire", "Reverse This Curse"), évitant ainsi la désormais classique (banale ?) alternance entre chant clean et parties hurlées.

La seule véritable erreur est de nous infliger pour la deuxième fois "The Guillotine", titre qui clôturait l’EP, avec cette fin aux relents de mauvais metal et cette voix gutturale insupportable. D’autant plus rageur quand on voit que d’autres titres présents sur le cinq titres, comme l’excellent "Dragging Dead Bodies In Blue Bags Up Really Long Hills" ou même "The Ransom", n’ont pas été retenus dans la tracklist de l’album alors qu’ils y avaient largement leur place.

Avec ce premier album, Escape The Fate devrait s’installer parmi les poids lourds du genre. Reste maintenant à savoir s’ils y resteront sans Ronnie, débarqué par le reste du groupe quelques semaines avant la sortie de la galette...