Motion City Soundtrack - My Dinosaur Life

Publié le 20 mars 2010 par Matt

Contexte :

Voilà déjà trois ans qu’on avait laissé les popeux de Minnesota avec le très commercial Even If It Kills Me. Pourtant le groupe n’a pas chômé entre temps, se permettant quelques escapades acoustiques et autres projets artistiques (courts métrages, etc...). Cet album se voulait celui du renouveau. Fini Epitaph, bonjour la major. Mais avec un bras cassé du côté du batteur, c’est tout le processus de création que le groupe avait établi qui fut revu et corrigé. Le quintet a-t-il relevé le défi de pondre un album aussi tubesque que les précédents, tout en redéfinissant le son qui l’a rendu (modestement) célèbre ?

Chronique :

La réponse à cette question commence par "Worker Bee". Le titre qui débute l’album le fait de manière très calme, ou du moins sur les trente premières secondes car ce titre se rapporte bien plus à son homonyme des Billy talent qu’on le croirait. Le groupe déploie ensuite le son qu’on lui connaît avec brio. La voix de Justin Pierre part chercher des notes aigues pour créer une mélodie pop punk des plus efficaces. Mais dès le premier titre, le synthé se fait timide et la batterie plus sobre que ce à quoi le groupe nous a habitués.

Avec "A Life Less Ordinary (Need A Little Help)" on comprend que la première partie d’album est celle des tubes. En effet le titre est d’une efficacité déroutante : c’est frais, bien fait et toujours avec cette touche typique du groupe qui ne permet pas l’amalgame avec des groupes de bas étages diffusés en boucles sur nos radios.
Mais l’inquiétude me prend mes amis car là encore, pas ou peu de parties de synthé. Un album de MCS sans synthé rappellerait-il à certains un album de Yellowcard sans violon ? Mais la bande à Justin n’a pas dit son dernier mot

Avec "Her Words Destroyed My Planet", le clavier fait son apparition mais avec des lignes encore inédites dans le son Motion City Soundtrack (mélange de sonorités presque electro ?!). "Dissapear" est là encore un excellent tube (premier single de l’album) dont le son plus punk rock, nous rappelle évidemment les débuts du groupe et le son de I Am The Movie. Mais cette avalanche de tubes devient quelque peu lassante, même si les titres sont bons, le renouveau n’est caractérisé pour l’instant que par une batterie et un synthé plus discrets au service d’une voix qui prend encore plus d’ampleur.

A ce moment précis, je sens pointer chez moi l’idée que cet album va se rapprocher de son prédécesseur et n’atteindra pas la qualité de composition des deux premiers albums du groupe.
Erreur.

Avec le titre "Delirium", le groupe nous offre des lignes de batteries et de synthé, ainsi que des larsens de guitares et un chant qui auraient clairement mérité leurs places dans les premiers efforts. Un mini solo de basse vient même surprendre l’oreille. MCS est bel et bien de retour aux sources.
"History Lesson" : ce titre est clairement inspiré par la culture pubs et drinking songs à chanter à tue-tête avec ses potes autour d’une bonne Guinness (ou peut être est-ce parce que je vous écris ces lignes depuis l’Irlande ?...). Un morceau dans un style que le groupe n’avait jamais vraiment approché avant. "Stand To Close" par contre, constitue le moment lent et calme auquel on a droit sur tous les albums du groupe. C’est proprement travaillé et la voix de Mark Hoppus en backup n’est pas pour nous déplaire... Mouais.

Et c’est sur le dernier accord de ce morceau que Motion City Soundtrack envoie se faire foutre la première partie de l’album et démontre ce qu’il entendait par "renouveau". Après avoir offert des tubes, et ballades sympathiques, le groupe part dans des morceaux totalement inattendus.

"Pulp Fiction" et son intro à mi chemin entre AvA et Zollof’ The Rock n’Roll Destroyer avec une batterie enfin de retour. "@ ! # @ ! #" ensuite, et sa rythmique diablement punk rock, un refrain particulièrement jouissif, une structure plus qu’étonnante et une voix parfois criée, tout cela vient nous combler de satisfaction avant que ne débute "Hysteria" avec son intro plus lourde avant de rejoindre un schéma plus classique. Le synthé s’exprime ici avec plus d’originalité que depuis la création du groupe.

"Skins And Bones" ne restera certes pas particulièrement gravée dans nos mémoires, mais résonne alors l’intro atypique, ambiante et particulièrement mélodique de "The Weakends". Une intro qui enchaîne sur le riff le plus violent de l’histoire du groupe pour offrir un morceau qui renoue avec le passé punk rock des américains et crée un pont parfait avec tout ce que le groupe a fait depuis. Un morceau qui vient superbement finir un album qui laisse finalement une impression de réussite. Ce n’est définitivement pas le meilleur opus mais les gars ont relevé le défi de sortir de leurs recettes bien rodées, d’assumer le passage en major sans se renier. Chapeau.

NB : à noter que l’édition deluxe contient un disque supplémentaire où l’on retrouve 4 versions alternatives et l’inédit "So Long Farewell".


Infos

Note : 16 / 20

Année : 2010

Durée : 40 minutes

Labels : Columbia Records / Sony Music

Tracklist :

01. Worker Bee
02. A Lifeless Ordinary (Need A Little Help)
03. Her Words Destroyed My Planet
04. Disappear
05. Delirium
06. History Lesson
07. Stand Too Close
08. Pulp Fiction
09. @!#?@!
10. Hysteria
11. Skin And Bones
12. The Weakends

+ disque bonus (edition deluxe) :
01. A Lifeless Ordinary (Need A Little Help) (version alternative)
02. Pulp Fiction (version alternative)
03. So Long Farewell
04. Worker Bee (version alternative)
05. Disappear (version alternative)


Groupe associé
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