[Bienvenue sur Punkfiction | Live Report : Nofx + The Flatliners + Pour Habit @ Transbordeur (Lyon)]

Nofx + The Flatliners + Pour Habit @ Transbordeur (Lyon)

Date : 23 avril 2009 par Will

Nofx à Lyon. Voilà à peu près six ou sept ans que la bande au gros Mike n’avait pas posé ses pieds dans l’ancienne capitale Gauloise. Et c’est sans grande surprise que la soirée est sold-out, et le fut d’ailleurs très peu de temps après la mise en vente des places (ah si, sur un certain site de vente on en retrouvait encore quatre fois plus cher que le prix normal, étonnant). J’arrive très tôt sur les lieux et pourtant, une fois n’est pas coutume, la file d’attente se fait déjà bien longue. Le temps de rentrer dans la salle, de saluer différents camarades et de fumer gratuitement une clope (bah oui quand on n’est pas fumeur mais que l’on va dans le coin fumeur on fume gratuitement) et les premières notes de Pour Habit retentissent.

Pour Habit. L’une des révélations de l’année 2008 et l’une des dernières signatures Fat Wreck. Malheureusement, dès les premières secondes je constate un son global vraiment très mauvais, avec beaucoup trop de voix et très peu de guitares. Dommage, pour les plans métalleux du groupe on repassera. Les gaillards offrent malgré tout beaucoup de fun, particulièrement le chanteur qui me rappelle furieusement celui de Guttermouth au niveau de l’attitude scénique, alors que les autres zicos offrent avant tout la partie, disons, musculaire (body-building company) ! Les titres de leur très bon album "Suiticide" sont joués de façon quasi-identique que sur le cd bien que le chanteur rajoute constamment des petits cris amusants. Il parle aussi beaucoup entre les morceaux, invite tout le monde à boire de la bière, ce qui amusera beaucoup quelques kids présents, parce que la bière c’est cool paraît-il. Le public est peu réceptif mais on a vu bien pire quand même, au moins les gens applaudissent et sourient même parfois. Le set se conclue par « Bad Luck Drunk » suivi d’un slam du chanteur histoire de dire que le concert est terminé.

Entre temps la salle s’est bien remplie et la famille punk-rock locale côtoie celles des régions alentours et même de la Suisse. Le groupe à suivre est The Flatliners et il faut donc rapidement s’avancer vers la scène pour ne pas louper une miette de ce groupe talentueux qui m’avait déjà tant impressionné au Groezrock. J’apprends en même temps que Swingin’ Utters initialement prévu à l’affiche ne sera pas de la partie ce soir. Ce qui ravit la plupart des gens espérant ainsi avoir un set prolongé pour Nofx.

Lorsque le show des Flatliners démarre j’enfonce mes boules "qui-est-ce ?" comme d’habitude, et là, quelle horreur, on ne comprend rien, même la voix se fond dans l’espèce de m*rde sonore. Je m’empresse de les enlever, et tout s’améliore rapidement, je peux enfin savourer. Et savourer n’est pas un faible mot. Les jeunots envoient leurs tubes comme peu de groupes du style le font. Le chant est décidément impressionnant de facilité, et son timbre si particulier se marie à merveille avec les parties tantôt plus ska tantôt plus reggae des différentes compos. J’inspecte tour à tour chaque musicien, aucun n’est en retrait, tous ont la patate, le sourire, jouent correctement, tout est parfait !

Le bassiste fait ressortir ses lignes très classes et les parties batterie pas forcément folichonnes (j’entends par là qu’elles ne sont pas ultra-techniques) sont appréciables par le toucher impeccable du batteur. Quelques fans du groupe se distinguent dans le public en levant les poings et l’ensemble de la foule a l’air d’apprécier le show tout autant que moi. Après environ quarante minutes de set The Flatliners remballent les guitares et j’ai vraiment le sentiment d’avoir assister à une de leur meilleure prestation. Paraitrait-il qu’ils repassent à Lyon en août, mais ça on en reparlera le moment venu !

Tout le monde fonce au bar ou dehors pour s’enfumer les poumons alors que d’autres préfèrent squatter les places stratégiques avant l’arrivée de NoFX. Ce sera mon cas et je me place donc du côté de Mr Melvin, à droite de la scène. Le temps passe, les gens commencent à se placer, se presser les uns contre les autres, et le groupe se fait légèrement attendre.

Après une intro chipée je-ne-sais-où mais ultra-kitch, Mike arrive sur scène, cocktail à la main et commence déjà à discuter avant même le début des hostilités. Mais ça y est c’est parti, je ne sais plus quel morceau fut le premier mais une chose est sûre : sur les trois premiers titres je suis aux anges, d’autant plus que le son est parfait. Melvin a la patate comme a ses vingt ans et même Mike y va de ses jumps sur les breaks impeccables posés par Smelly. J’en viens vite à la conclusion que je vais vivre, car il s’agit bien de vivre, un show d’anthologie...
Hélas, NoFX reste NoFX. Et malheureusement, au bout de trois morceaux, l’intensité retombe. Le groupe semble épuisé, peut-être les traces de son week-end passé avec les potes au Groezrock.

Forcément, la palette de tubes de NoFX est tellement large que la set-list assure à elle toute seule un concert de qualité. « Stickin In My Eye », « Bob », « Linoleum », « Louise », « Seeing Double At the Triple Rock », « Franco Un-American », je ne vais pas l’énumérer une à une, d’autant plus que je ne l’ai pas retenue dans son intégralité et qu’il y avait quelques nouveaux morceaux que je ne connais pas. El Hefe semble avoir envie de se taper une jeune française ce soir. En témoignent ses différentes remarques du genre "c’est ton petit ami derrière ? Pas grave, ne lui dit rien !" mais c’est l’habituel relou du soir qui monte le premier sur scène pour dire, je cite : "Fuck Sarkozy, allez avec NoFX on va battre Sarkozy, NoFX va nous aider, bref de grandes paroles...
« Champs-Elysées » voit apparaître Daff et Trint des Uncommonmenfrommars pour un petit featuring sympathique, alors que « Kill All The White Man » verra le logique featuring du chanteur de Pour Habit (qui est black pour ceux qui n’auraient jamais vu le groupe).

Une pause que certains qualifieront de rappel a lieu avec Mike qui reste sur scène à siroter son cocktail et le roadie qui réaccorde les grattes au bout d’environ 45 minutes de concert. Mike se répète et annonce plusieurs fois une chanson qu’ils n’ont jamais jouée à Lyon, en réponse à la rumeur qui dit que NoFX joue « The Decline » dans chaque ville où ils ne l’ont jamais jouée, et provoque donc à chacun de ses mots un espoir grandissant en moi. Pourtant le concert se termine au bout d’environ une heure et trente minutes avec l’ensemble du groupe et du staff Fat Wreck qui danse sur scène avant que le roadie ne débranche tout le matériel.

Et voilà, je vais me faire cracher dessus, mais c’est la deuxième fois que je vois NoFX et la deuxième fois que je suis déçu. Un bon concert pourtant, c’est certain. Mais avec autant de monde, une place à ce prix là et surtout un statut inégalable dans le punk-rock, on est en droit d’attendre plus de NoFX en live. Pas de rappel, pas de « The Decline » donc, quelques incontournables non-joués comme « Lori Meyers » ou « The Brews », un groupe en moyenne forme… Merde. Je rentre chez moi en me disant que décidément je suis né une génération trop tard. Un jour peut-être j’aurais l’occasion de voir ce groupe si cher à mon adolescence faire un vrai concert, mais je n’y crois plus vraiment...



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