Banane Metalik - Nice To Meat You

Contexte :

Banane Metalik existe depuis maintenant pas loin de vingt ans et la plupart des personnes ici présentes connaissent donc le groupe au moins de nom. Mais pour faire un peu d’histoire, rappelons que le combo a fait son retour sur scène en 2005 (après une pause de dix ans !) accompagné d’un nouvel album Sex, Blood And Gore’n’roll. La suite, la voici la voilà, avec Nice To Meat You, le troisième album, sorti fin 2008.

Chronique :

Banane Metalik en live, c’est clair, on adhère ou on n’adhère pas. Soit on se laisse porter par le côté horrifique et second degré du spectacle, soit on trouve les déguisements ridicules et la mise en scène sans grand intérêt. Pourtant, sur cd, il en est tout autre chose. D’autant plus sur ce Nice To Meat You, qui, n’ayons pas peur de le dire, est de loin la galette la plus aboutie des cinq gaillards.

Tout commence par un artwork ultra travaillé, avec des photos des membres du groupe déguisés, mais là vous me direz aussi : on adhère ou pas. La suite avec une production impeccable. Là où on aurait pu se permettre d’être sceptiques, la prod étant confiée au Loko Studio plutôt reconnu pour son travail avec des groupes de hardcore mélo ou de métal (M-Sixteen, Baxter, Primal Age, Sidilarsen, Nine Eleven…), on se retrouve très vite surpris par le résultat final. La contrebasse vrombit et claque bien comme il faut et surtout une très grande place est réservée aux arrangements en tout genre et ce pour chaque titre (de la trompette, de l’accordéon, des guest-vocals, des bruitages type films d’horreurs…). La marque de fabrique du studio normand est cependant reconnaissable à chaque coup de caisse claire ou encore aux guitares gonflées à bloc.

Musicalement, Banane Metalik reste toujours dans son style atypique, les fans de la première heure ne seront donc pas totalement déroutés, bien que l’évolution du jeu de batterie marque selon moi un virage nettement plus abouti. Ainsi son punk’n’roll fait rage sur les titres « Strip Or Die » ou encore « Plan 69 From Outerspace ».

Tout au long des quatorze titres ornant Nice To Meat You on peut difficilement trouver des moments d’ennuis. Effectivement, si un ou deux titres sont moins percutants que la moyenne (« Moi Oiseau Rare » par exemple), la plupart se démarquent par leur puissance ou leur originalité. Du bon punk-hardcore rentre-dedans pour « Viva Gore’n’Roll » ou « Maniac », du garage rock’n’roll typé The Hives pour « Chair Et Tendre », ou même une influence clairement (et volontairement) empruntée au cirque pour « Cirque De L’Horreur » avec les trompettes de sortie. On a également droit à quelques guests de grande classe comme Loran des Bérurier Noir sur « Fight La Propaganda » (l’occasion pour lui de sortir des « porcheries » en léger clin d’œil) ou encore Duche de Nevrotic Explosion pour ne citer qu’eux...

Évidemment l’atout de Banane Metalik est toujours sa contrebasse, instrument qui rappelle constamment les influences psychobilly alors que le groupe n’évolue pourtant pas réellement dans ce domaine, plus de rock’n’roll, plus de hardcore, un peu de tout en fait ! Le chant est quant à lui plus novateur que par le passé (plus d’interprétation, plus de recherches de mélodies) bien qu’au final les puristes pourraient lui reprocher d’avoir moins de spontanéité.

Nice To Meat You se révèle être la suite logique de Sex, Blood And Gore’n’Roll, en plus travaillée, et donc plus professionnelle. Cet album est incontestablement rempli de tubes et on s’impatiente de découvrir tout cela en live. En tout cas on peut d’ores et déjà se mettre à reprendre en chœur Viva Gore’n’Roll !

Biographie du groupe

Banane Metalik