Rentokill - The O.S.E. EP

Date de publication : 20 avril 2009 par Anarchibald

Contexte :

Deux ans après les très acclamé Antichorus, Rentokill joue désormais dans une autre catégorie, ne se contentant plus seulement de satisfaire les tympans européens mais flattant désormais les oreilles du monde entier. Une reconnaissance plus que légitime mais dont les lauriers peuvent vite s’apparenter à la lame d’une épée de Damoclès. En effet nul doute que la formation autrichienne est désormais attendue au tournant. Ainsi, plutôt que de se jeter à corps perdu dans la bataille en nous livrant un nouvel album, le groupe joue plus subtilement en débarquant début 2009 avec un concept-EP.

Chronique :

Beaucoup d’entre vous auront remarqué qu’on ne manque pas ici une occasion de vous rappeler l’importance et la beauté que peut prendre un album, digipack et bien entendu un vinyle. En bon fétichiste musical, je ne pourrai, dans le cas présent, pas vous épargner un paragraphe à ce sujet. Car oui, cet EP vaut tout simplement le coup d’œil : plutôt que de se cantonner aux frontière restreintes d’un 7’’, Rentokill a vu les choses en grand en nous offrant un picture disc de 12’’ à l’artwork des plus travaillés, dessiné, comme pour Antichorus, par Bertl, le batteur du groupe, et qui risque de ne laisser personne indifférent.
Et comme j’entends déjà les non-possesseurs de platine vinyle hurler à la discrimination matérielle, sachez que la galette sera accompagnée de sa jumelle compacte, histoire de satisfaire le plus grand nombre (et de gagner du temps à la numérisation de l’EP).

Construit comme une dissertation de français, ce nouvel effort, sobrement intitulé The O.S.E., est comme son nom l’indique, découpé en trois parties : « The Object », « The Subject » et « The End ». Trois morceaux que le groupe a d’ailleurs mis à disposition pour écoute via une émulation de platine vinyle sur le web, surement le plus beau lecteur flash du genre offert jusqu’à maintenant par un groupe punk rock.

On retrouve sur « The Object » un jeu rapide et nerveux dans une pure lignée hardcore-mélo comme on les aime chez ce groupe et qui, à mi-parcours, descend en régime pour nous faire patienter sur un passage instrumental ne servant qu’à préparer le terrain pour la suite.

« The Subject » prend le relais en un éclair, rompant alors la trêve imposée en quelques secondes pour repartir sur un hardcore plus lourd et musclé que précédemment. Cependant elle ne se contente pas de poursuivre aveuglement dans cette lignée, plus longue et plus complexe que ses consœurs, cette chanson centrale peut en effet elle-même se décomposer en trois parties.
Moins de deux minutes plus tard, la tune connait donc une courte interruption pour ensuite embrayer sur un riff plus sombre dont les ardeurs seront finalement calmées par le retour à une ambiance plus mélodique. Une minute plus tard et les guitares se mettent à chuchoter pour attaquer la dernière phase moins speedée que les autres. Celle-ci ne va pas jusqu’au bout puisqu’une minute avant la fin on renoue avec le riff lancé au commencement de la piste pour achever le morceau.

Rendues aphones par leurs cris, les guitares ne pourront reprendre la discussion qu’en acoustique sur « The End », titre qui, du trio, sera le plus à part et le plus court, ce qui ne l’empêche d’être franchement agréable et sympathique. A vrai dire l’expérience n’aurait pas pu mieux se conclure que sur ce passage à l’acoustique.

Et comme un vinyle possède deux faces l’EP se conclue sur « Downtown Train » une reprise de Tom Waits sur laquelle le groupe délaisse le hardcore pour quelque chose de plus posé dont le refrain, très propice au sing-along, contiend un petit je-ne-sais-quoi faisant songer aux Dropkick Murphys. Un morceau peut-être accessoire par rapport à l’EP dans son ensemble mais dont l’impact est toutefois non négligeable et fait le même effet qu’une brise dominicale au matin sur un visage encore marqué par les « exploits » de la veille. Un petit bonus bien agréable en somme.

Tout en démontrant pleinement son savoir-faire, Rentokill nous livre ici plus que 4 titres à la volée mais un véritable ensemble cohérent (du moins pour les 3 principaux titres). Moins facile d’accès qu’un album classique par sa complexité, il ne serait peut-être pas à conseiller aux néophytes qui arriveront plus facilement à se faire les dents sur Antichorus. En revanche le disque devrait se révéler immanquable pour tous les aficionados de ces autrichiens… reste à ne pas passer à côté d’un des 500 exemplaires !...

Biographie du groupe


Rentokill



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Note : 17 / 20

Année : 2009

Durée : 14 minutes

Label : No Reason Records / Broken Heart Records / Shield Recordings

Du Son : SOUND

Tracklist :

01. The Object
02. The Subject
03. The End
04. Downtown Train