Guerilla Poubelle + Sonic Boom Six + Usual Suspects + Mr. Jingle @ Peña Festayre (Paris)

Date : 8 mars 2009 par Seb-O-Matic

Ca faisait longtemps qu’il n’y avait pas eu de live report de Guerilla Poubelle sur PunkFiction, non ? (petit indice pour le concours des 5 ans du webzine)

Encore et toujours en tournée, le groupe repasse par la capitale en ce 8 mars après le triomphal Bataclan (lire le compte-rendu). Pourtant ils ne jouent pas forcément à domicile ce soir. Le concert se déroule non seulement un dimanche soir, donc il y a école le lendemain pour les kids, mais surtout à la Pena Festayre. Il s’agit du sous-sol d’un restaurant basque, sur le parvis de la Cité des Sciences, et dans lequel se tiennent des concerts résolument punks, du genre où on ramène le chien. Et ce genre de public se réclame comme garant des valeurs keuponnes. Ils n’aiment que les trucs qui envoient sévère, qui ne cherchent pas à se faire d’argent ou à rencontrer un succès commercial, qui s’investissent dans la scène et qui proposent des places pas chères (parce que tout l’argent qu’ils ont, c’est pour se bourrer la gueule avec). Et du coup, ces (souvent) vieux punks, ils n’aiment pas Guerilla Poubelle, ce qui est très logique. Ce qui connaissent un tant soit peu l’attitude et l’implication de la bande à Till comprendront... ou pas.

Deux horaires ont été annoncés. 16h, puis 18h. Finalement à l’entrée il est indiqué que le début des hostilités s’est fait à 17h30... Loupé donc le premier groupe (Dis Lec 6) et arrivée en plein milieu du set de Mister Jingle. Les tcho biloutes de Dunkerque envoient leur skacore très carré, rugueux, mais avec des relents festifs amenés par les cuivres. Normal, pour ces habitués du carnaval. Bien en place, ils en imposent pas mal et font même s’agiter les danseurs dans le pit. La salle doit contenir entre 400 et 500 personnes, le sol colle aux pieds (et non l’inverse) à force de bières renversées, le coin fumeur est rempli et il y a un stand où se vendent des bracelets, colliers à clous et autres accessoires dignes d’un clip d’Avril Lavigne. Mais tiens, c’est étrange, il n’est pas tenu par Guerilla Poubelle, dont le stand ne comporte que des disques et des t-shirts... Sur scène Mister Jingle continue d’assurer à grands coups de chansons avec des titres sonnant comme des slogans CGT, genre "Fuck le CAC 40". Il est difficile de tout comprendre des paroles dans une première expérience live, mais il semble bien que le groupe ait des choses à revendiquer et une conscience politique plus développée que celle d’Eric Besson...

Derrière les Usual Suspects débarquent avec leur dub musclée. Enfin dub, crack rock steady, inspirée très fortement de vous savez qui, la bande à Stza & Co n’est jamais loin. Le chanteur a une voix qui sent bon l’alcool et les clopes. Il transpire à grosses gouttes, tout comme les musiciens, tout comme le public. Ca envoie du gros comme on dit chez vous.
Ensuite viennent les anglais de Sonic Boom Six, emmenés par la jolie chanteuse toute rikiki qui se cache sous le chapeau de tata yoyo ce soir. Entre punk, ska, et même hip-hop, le groupe détonne un peu après la décharge téstostéroneuse d’Usual Suspects, mais le public les suit dans leur délire, et le groupe prend visiblement beaucoup de plaisir à jouer.

Au final vient Guerilla Poubelle, avec son nouveau bassiste Ken pour la première fois à Paris. "Punk Rawk Is Not A Job" (c’est d’autant plus vrai que le magazine ne paraît plus) entame bien entendu les hostilités. Hostilités, c’est le bon mot. Des gobelets volent, de l’eau et peut-être des crachats aussi (pas allé vérifier en goûtant hein) mais heureusement les oeufs sont restés à la maison. Quelques personnes font donc la démonstration de ce que doit être la "true punk attitude" : être intolérant, faire chier un groupe qui joue et son public, et rester bien caché dans le noir pour essayer de gâcher un concert dont on n’a rien à foutre. Que reprochent-ils au groupe ? Et le savent-ils eux-mêmes ? Est-ce un tort d’avoir dans son public des ados dont GxP contribue à éveiller la conscience musicale et citoyenne ?

Sur scène ça envoie, les fans présents se régalent, pogotent et chantent. Les GxP ne prennent pas de cachet ce soir, peut-être que ce n’est pas très punk... Faisant fi de ces quelques minables aléas, le groupe assure le show sans vaciller comme à son habitude, et devant la fougue du combo les imbéciles passent finalement inaperçus. Dommage pour le petit moment de gloire narcissique que ceux-là auraient aimé s’attribuer.
Un nouveau morceau est lâché, puissant, dans la lignée du dernier album. Ken est bien en place, assure tranquillement ses lignes de chant et finalement se fait moins bavard que prévu. Peut-être que l’ambiance n’aide pas non plus. En tout cas le gaillard s’étonne que personne ne le regarde quand il parle depuis qu’il est dans le groupe... Moins d’une heure de set et le groupe quitte la scène, sans tambour ni trompette. Ni embrouille. Les quelques abrutis, déçus qu’on les ait ignorés et qu’ils soient rester dans l’obscur(antism)e, se sont évaporés.
Peut-être sont-ils partis se concerter pour trouver ce que leurs actes sont supposés revendiquer. Au final on aura vu de bons concerts, de bons groupes, et vu à l’œuvre ce soir une autre forme de "culture poubelle"...



Copyright © 2003 - 2009, punkfiction.servhome.org. Tous droits réservés.
Cette création est mise à disposition sous un contrat Creative Commons.

BIOGRAPHIE DES GROUPES


Guerilla Poubelle

Mister Jingle

Sonic Boom Six