NoFX - They’ve Actually Gotten Worse Live

Date de publication : 27 mars 2009 par Anarchibald

Contexte :

Peu de groupes punk peuvent se vanter d’avoir à leur compteur deux albums live. NOFX fait désormais parti de ceux-là. Il faut dire que plus de 10 ans après leur I Heard They Suck Live !! il était temps de remettre les pendules à l’heure. Cela se fera début 2007 où le groupe enregistre 3 concerts de suite, de quoi mettre en boite un nouvel album live et nous montrer combien ils ont mûri et se sont améliorés en 12 ans… ah on parle de NOFX là ?… autant pour moi.

Chronique :

Controversé, adulé, haï, NOFX fait partie de ces groupes qui ne laissent jamais indifférents, pour le meilleur comme pour le pire, ne cessant pas au fil de leur carrière d’accumuler griefs et louanges que ce soit à cause de leur penchant prononcé pour l’alcool et autres substances pas toujours licites, leur humour ou bien encore leur récente prise de position politique.
Un constat qui s’applique également à leurs différentes productions : du génialissime Punk In Drublic au moyen Wolves In Wolves’ Clothing en passant par le légendaire The Decline.
Ainsi cet album ne fera pas exception : à la fois adoré et décrié, ces deux sentiments allant jusqu’à s’immiscer tour à tour au creux de l’oreille d’un seul et même auditeur, laissant planer autour de lui un certain flou voire un malaise. D’ailleurs comment expliquer autrement le fait que, dans une rédaction où la quasi-totalité des membres tueraient pour voir le groupe se trémousser sur scène, personne ne s’est précipité/étripé/engueulé pour effectuer cette chronique ?

Le problème avec NOFX c’est qu’assister à un de leur concert revient à jouer à pile ou face. Pour s’en convaincre il suffit d’interroger quelqu’un ayant assisté à une des prestations du groupe : vous pouvez être sur qu’une fois sur deux l’intéressé sera rempli de rage et d’amertume, là où une autre fois il sera au bord de l’orgasme rien qu’à l’évocation de ce moment. Le souci c’est que quand il s’agit d’enregistrer la soirée mieux vaut ne pas rater son coup. Ainsi pas moins de 3 concerts auront été nécessaires pour parvenir au présent résultat.
On comprend vite pourquoi en lisant le résumé de ces 3 journées rédigé par chacun des membres : de quoi se mettre rapidement dans l’état d’esprit « NOFXien » et surtout de se payer une bonne tranche de rigolade.
Des écrits ou plutôt brides de phrases qui seront confirmés par les premières secondes de l’album durant lesquelles un Fat Mike à l’élocution alcoolisé (« il parle aussi bien que notre président », ironise El Hefe) exposera la situation au public un peu près en ces termes : « le premier soir nous avons bu quelques verres : c’était mauvais, le second soir nous étions vraiment bourrés, et ce soir… on est déchiré ce soir ». Pas de doute il s’agit bien de NOFX !

Comme à son habitude, le groupe prend le temps de taper la causette entre chaque titre, l’occasion entre autres de vanner leur public, ici un mec dont la coupe et la couleur de cheveux évoque celle d’un clown de fast-food bien connu, là pour mettre la honte à une fille voulant que le groupe lui souhaite son anniversaire, en lui dédicaçant malgré elle « New Happy Birthday Song ». Un titre sur lequel El Hefe sème la confusion dans l’hilarité générale, en entamant les premières secondes de « Summer Night ». Car les zicos font aussi leurs blagues en musique, comme on peut également le constater sur « The Longest Line » où la bande reprend cette fois-ci Green Day et leur « Basket Case » sur la fin de la tune.

Côté tracklist le groupe s’est arrangé pour nous évitez les doublons avec leur précédent live (plutôt logique) sans pour autant taper exclusivement dans les titres les plus récents puisque les morceaux se répartissent de manière assez uniforme sur toute la carrière du groupe. On aura ainsi quelques titres pré-I Heard They Suck Live tels que l’excellente « The Longest Line », sans bien entendu oublier les morceaux les plus récents tels que « You’re Wrong » ou l’indispensable de ces dernières années : « Franco Un-american » que le groupe ne devrait sûrement plus ressortir lors de ses prochaines tournées. Une diversité qui n’empêche cependant pas de déplorer quelques absences de taille : « Dinosaurs Will Die » en tête !

Au menu également une série de 9 titres dépassant très rarement la minute. Un passage marquant puisque les chansons s’enchainent sans aucune interruption : un record pour le groupe. Les titres de Surfer sont bien entendu taillés pour l’occasion mais on retrouve également d’autres tunes savoureuses comme la magnifique « Murder The Government », dont il faut bien profiter ici car, vu les positions politiques adoptées par NOFX lors des dernières élections, elle risque également de se retrouver au placard durant un certain temps…
Enfin le groupe nous fait également de petites gâteries avec le featuring de Matt Hensley, l’accordéoniste de Flogging Molly sur « I, Melvin » ainsi que celui, tout aussi appréciable, de Sarah Sandin, la femme d’Erick « Smelly » Sandin sur « Lori Meyers ».

Le show finit en beauté avec la ravageuse « Stickin’ In My Eye », honteusement absente du précédent live. Cela aurait pu s’achever là mais il reste quelques minutes supplémentaires pour aboutir au plus grand point de discorde de cet album : la fausse présence de « The Decline » puisque à la joie d’entendre Fat Mike nous annoncer un dernier titre long, très long, cédera vite la rage de voir la chanson mythique disparaitre sous un fading. Un dernier tour joué par le groupe qui, cette fois-ci, ne sera pas du goût de tous les fans et deviendra pour certain LA raison de ne pas apprécier cet album. Il est vrai que ce passage se révèle assez frustrant et que la galette aurait surement eut plus de succès sans ses fameuses minutes (et plus encore si la tune avait été complète, mais bon arrêtons de nous faire du mal…), néanmoins je trouve qu’au final le point le plus dommageable sur ce live réside en sa durée : 59 minutes c’est une peu court surtout si l’on y soustrait le temps de bavardage. Une caractéristique du groupe qui si elle fait partie intégrante du spectacle, représente tout de même un certain manque à gagner au niveau musical.

Difficile après ça d’avoir un avis tranché sur la chose, je dois d’ailleurs dire qu’au départ le skeud ne m’a pas plus marqué que ça, en ce sens que je l’ai trouvé loin d’être mauvais (malgré tout ce que certains trouveront à lui reprocher) sans pour autant qu’il m’apparaisse comme légendaire au point d’en laisser la fonction repeat activée (à quelques exceptions prés (« Stikin In My Eyeeeeeeeeee » !). Et puis j’ai vu le groupe sur scène et là j’ai tout de suite prêté une autre oreille lors des écoutes suivantes et je dois dire qu’il s’est vite mis à tourner plus fréquemment sur la platine, une manière de revivre le concert sans doute (après tout les live sont aussi faits pour ça)...
Quoiqu’il en soit, à part vous donner une réponse de normand, je crois que la meilleure conclusion à adopter concernant cette galette est qu’elle n’offre que du NOFX pur jus. Après tout le groupe reste fidèle à lui-même : même humour, même tendance à la parlotte, même faux départs, même taux d’alcoolémie… D’ailleurs, comme sur le précédent live, les zicos auront coupé l’herbe sous les pieds des critiques : They’ve Actually Gotten Worse Live, ils nous l’avaient bien dit.



Copyright © 2003 - 2009, punkfiction.servhome.org. Tous droits réservés.
Cette création est mise à disposition sous un contrat Creative Commons.

BIOGRAPHIE DU GROUPE


NoFX


Note : 17,5 / 20

Année : 2007

Durée : 59 minutes

Label : Fat Wreck Chords

Du Son : SOUND

Tracklist :

1. Intro/Glass War
2. You’re Wrong
3. Franco Un-American
4. Scavenger Type
5. What’s the Matter With Parents Today?
6. The Longest Line
7. New Happy Birthday Song?
8. Eat the Meek
9. Murder the Government
10. Monosyllabic Girl
11. I’m Telling Tim
12. Instant Crassic
13. Can’t Get the Stink Out
14. See Her Pee
15. I Wanna Be an Alcoholic
16. Fuck the Kids
17. Juice Head
18. What Now My Love
19. Lori Meyers
20. We March To the Beat of Indifferent Drum
21. I, Melvin
22. Green Corn
23. Whoops I OD’d
24. Stickin In My Eye