Mustard Plug - Yellow #5

Contexte :

Cinquième album, une fois de plus chez Hopeless Records, c’est ce qu’on appelle de la fidélité ça ma bonne dame ! Par contre, au niveau batterie, Nick Varano laisse ici la place à Brad Rozier (bah oui, Bernard Minet était déjà pris), avant l’arrivée de Nathan Cohn pour le disque suivant.

Chronique :

De l’influence du producteur et du studio sur la qualité d’un album. Hé oui, quand Mustard Plug se fait accompagner par Bill Stevenson et ses acolytes au Blasting Room Studio, on frise la perfection, mais quand le groupe décide d’aller voir ailleurs, patatras fouiaiaille, les gaillards descendent d’un cran.

Pas que ce Yellow #5 soit une daube, je crois franchement que Mustard Plug est incapable de pondre une daube, mais voilà, dès la première écoute on sent que le son est plus petit, plus étriqué, que le groupe a moins de souffle, de puissance, de force… La faute à qui ? A Voltaire, à Rousseau, à Cadet Rousselle ou à Till l’Espiègle ? Difficile à dire. Au manque d’inspiration certainement, car les compos sont moins efficaces qu’à l’accoutumée. Au changement de batteur ? Peut-être, à la production, certainement.

Les cuivres par exemple sont assez mal mixés et ça, ça s’entend tout de suite, la trompette et le trombone étant au cœur du son de Mustard Plug. Pas de gros solos de guitare non plus ni de contretemps nets et précis comme sur In Black And White ou Pray For Mojo.

Alors après, c’est sûr que par rapport au tout venant du ska-punk US, le groupe est encore un cran au dessus. Et franchement, on reprendra avec plaisir une tranche de « Get It Goin’On », très punk, ou de « Just A Minute », très ska. Et des bricoles comme « Your Secret », bien destroy, donnent foutrement envie d’affronter une fosse en furie.

Voici donc un album un brin décevant pour les vieux fans râleurs comme moi, mais qui ravira à n’en pas douter ceux qui n’ont jamais rien entendu. Je ne crache cependant pas dans une soupe finalement tout à fait comestible, voire goûteuse par endroit, qui aurait seulement mérité un peu plus de d’attention au moment de la cuisson.

Il s’est ensuite passé cinq ans, et les potes de Grand Rapids ont quitté leur lac pour rejoindre une rivière coulant au fond d’un grand canyon où les attendait un grand metteur en son qui avait autrefois rendu service à des débutants nommés Black Flag, et qui allait à nouveau leur faire profiter de sa fameuse potion magique.