Comeback Kid + Antagonist + Brick Vs Face + Los Muertos @ Whammy Bar, Auckland, Nouvelle-Zélande

Date : 7 janvier 2009 par Fab

Il y a des jours comme ça où je suis vraiment content de m’être expatrié un an à l’autre bout du monde. Les paysages de Nouvelle-Zélande sont magnifiques, je prends des coups de soleil sur la plage pendant que vous vous caillez les miches et je n’entends pas parler tous les jours du nain grincheux qui nous sert de chef d’Etat. Mais ce qui me réjouit le plus en ce mercredi 7 janvier c’est la venue d’une pointure de la scène hardcore mondiale : j’ai nommé Comeback Kid ! Les Canadiens effectuent une tournée australo-néo-zélandaise avec pas moins de quatre dates au pays des kiwis, dont deux à Auckland. Direction le Whammy Bar donc, pour cette première date de la tournée des gars de Winnipeg.

Aucune pré-vente pour ce concert, plutôt étonnant pour un groupe de cette envergure, et comme la salle ne semble pas très grande, je me pointe à 21h pétante devant la porte du bar pour ne pas me faire avoir comme un couillon. Bien mal m’en a pris. Seulement une vingtaine de pelés attend devant des portes qui ne s’ouvriront qu’à 21h30. Le temps d’aller boire une mousse au Turkish Café du coin et de revenir pile poil à l’heure. Concert interdit au moins de 18 ans oblige, il faut montrer patte blanche, ou plutôt passeport, pour entrer. La salle est assez petite et surtout pas super bien foutue. Le bar est sur le côté et un peu en retrait, deux renfoncements avec canapés et tables basses font face à la scène, plutôt pas mal. Mais par contre, bon Dieu ! Pourquoi ont-ils mis un poteau au milieu du pit et, pire, un autre au beau milieu de la petite scène ? Pour soutenir la construction. Ah, ouais, peut-être, bah, ça fait chier en tout cas.

Le lieu se remplit petit à petit et les locaux de Los Muertos débarquent sur scène, enfin sur l’estrade de quarante centimètres, devant une salle à moitié pleine (ou à moitié vide pour les pessimistes). Le tout petit frontman (ceci dit bien baraqué) porte un joli petit short en jean presque moulant et, surtout, arbore un magnifique t-shirt blanc, avec une baleine bleu clair version dessin animé et des cœurs roses, pas banal pour un chanteur de hardcore. Car oui, Los Muertos ne jouent pas une musique de Bisounours mais bien du hardcore, avec une petite touche de metal par-ci par-là. Le son est bon et le groupe balance ses titres sans chichis. Quelques parties techniques et petits soli ultra courts lorgnant du côté d’un mathcore et certains gros riffs plombés montrant de temps à autre le côté métalien du groupe, varient un peu la musique du combo. Cependant les morceaux ont tout de même tendance à se ressembler. Le tout est par contre bien exécuté et vraiment de bonne facture du moment que l’on s’habitue à la voix assez aiguë du chanteur. Mais malgré une prestation sans véritable fausse note et une débauche d’énergie certaine, Los Muertos ne parvient pas vraiment à sortir le public de sa torpeur.

Le Whammy Bar s’est néanmoins rempli durant le set du quartet. Le changement de plateau est effectué tambour battant et les attendus Brick Vs Face montent rapidement sur les planches. Le premier (et très bon) EP du groupe est sorti l’an dernier et le groupe semble avoir déjà une solide fanbase à Auckland. Le chanteur rouquin maigrichon ne se fait pas prier et attaque son set gorge déployée. Brick Vs Face évolue dans un modern hardcore tirant parfois sur un fastcore à la From The Worse, pas super original et très codifié mais diablement efficace. Mosh parts à la pelle, parties 2-step plus imposantes que Jonah Lomu, hurlements bien arrachés mais surtout bien posés, le groupe connaît la recette et la suit à la lettre. Inutile de vous dire que dans le pit les mosheurs s’en donnent à cœur joie. On se croirait bientôt aux Pays-Bas tant il y a de moulins dans la salle ! Par contre le son est vraiment mauvais, avec beaucoup de larsens, pendant un bon quart d’heure (soit les trois-quarts du set). Dommage. En tout cas, Brick Vs Face a réussi son coup en chauffant la salle comme il se doit, avec notamment les potes du groupe reprenant les paroles en chœur. Peut-être un peu trop de temps morts entre les morceaux (pour faire mon difficile) mais un set court et plein d’intensité. Prometteur.

Pas trop le temps de s’éterniser aux chiottes car le troisième groupe local de la soirée montre rapidement le bout de ses guitares. Le bar est maintenant bien rempli et Antagonist peut envoyer la sauce. Le groupe semble avoir pas mal de fans et la fosse remue dès les premiers titres. Ca mouline des bras, balance des coups de pied dans le vide et saute dans tous les sens. Mais personnellement, je n’accroche pas vraiment, quelques mosh parts viennent satisfaire mes esgourdes mais l’ensemble est beaucoup trop axé metalcore pour moi. Les morceaux me paraissent assez redondants et les beuglements du frontman m’ennuient rapidement. Comme ses prédécesseurs, le groupe jouera une vingtaine de minutes avant de laisser la place aux stars de la soirée.

Quelques balances plus tard, Comeback Kid attaque son set de la plus belle des manières avec « False Idols Falls » (le titre d’ouverture de Wake The Dead pour ceux qui ne se le remettent pas) ! La salle bondée remue d’un seul homme. Le pogo/mosh pit est des plus furieux, version machine à laver avec mode essorage activé, en somme. Je fonce dans le tas comme à mes 20 ans (il y a deux ans quoi…). Le groupe semble en forme pour cette première date malgré un probable décalage horaire derrière les étiquettes. Andrew Neufeld s’arrache les cordes vocales et transpire à grosses gouttes. Un peu comme le public en fait, qui ruisselle de sueur et s’égosille lorsque le canadien tend son micro. Les titres s’enchaînent à la vitesse du son : « Broadcasting », « Defeated », « Industry Standards », « Take Is Cheap » ou encore « Step Ahead » pour ce dont je me rappelle. Le groupe ne s’attarde pas trop entre les songs mais ne profite pas tellement de la proximité du public et de la petite scène. Dommage. J’aurais bien aimé pogoter avec le chanteur de Comeback Kid. De plus, les musiciens ne peuvent pas trop bouger, la faute notamment à une scène trop petite. Le groupe se contente (si je puis dire) d’envoyer la sauce plein pot. C’est carré, efficace, et ça fait mouche dans la fosse où les derniers tough guys s’échinent à combattre l’air. Puis « Wake The Dead » emporte tout sur son passage ! L’occasion de faire un dernier tour de machine à laver et d’achever ses cordes vocales. Presque une heure de show bien intense, l’heure de remballer le matos. Pas de rappel, comme d’habitude ici. Mais ceux en voulant une deuxième rasade pourront toujours revoir la bande de Winnipeg deux jours plus tard dans un autre bar d’Auckland.

Une bonne soirée s’achève, des souvenirs plein la tête et des acouphènes plein les oreilles. Certainement pas le concert le plus fou, surtout après la prestation de The Bronx un mois plus tôt, mais les canadiens ont servi un set de costauds tout en puissance. Et comme aujourd’hui j’ai envie de vous énerver, je finirai en écrivant que voir Comeback Kid dans une petite salle pour la modique somme de dix euro, ça vaut le coup !



Copyright © 2003 - 2009, punkfiction.servhome.org. Tous droits réservés.
Cette création est mise à disposition sous un contrat Creative Commons.

BIOGRAPHIE DU GROUPE


Comeback Kid