Doberman - Cu d’Etat

Date de publication : 12 janvier 2009 par Vince

Contexte :

Titre mystérieux, pochette cartonnée grand luxe d’un goût euh… nippon (ni mauvais)… Nous sommes en 2005 et Doberman envoie son troisième album, accompagné pour l’occasion d’un petit DVD qui retrace en une trentaine de minutes (sans sous-titres) sa dernière tournée en date, qui s’était notamment arrêtée en Italie où le groupe avait fait forte impression.

Chronique :

Voilà neuf gars en costard qui contrairement à ce que leur nom pourrait indiquer ne font pas de la musique d’agents de sécurité équipés du neurone unique. Les gaillards font du ska rapide qui tire parfois vers le punk-rock, sans pour autant être un groupe ska-punk.

Et franchement, on est ici dans de la haute voltige. Les tubes s’enchaînent et les mélodies sont assez grandioses, il faut bien l’avouer. Comme tous les grands groupes de ska qui jouent vite, cuivres en avant, Doberman a compris que la mélodie était essentielle. La section cuivre justement (sax, trompette, trombone) est la pièce maîtresse du son de Doberman. Et les gars savent jouer, c’est le moins qu’on puisse dire. Pas des pouet pouet à deux balles, nan nan nan. Ici les riffs sont d’une précision chirurgicale.
En quatrième piste, Doberman nous offre un titre mid-tempo qui prouve que s’ils maîtrisent la vitesse, les nippons sont parfaitement à l’aise quand il faut ralentir la machine. Dans ce morceau, on notera aussi leur propension à chanter en italien sur certaines parties. Leur attirance pour le pays de Materazzi semble d’ailleurs assez flagrante quand on regarde dans quels endroits d’Europe ils se sont déjà arrêtés. Le visionnage du DVD ne fera que confirmer tout ça.

Et puisqu’on en est à parler de l’Italie, on écoutera avec beaucoup de plaisir leur reprise d’un standard absolu de la chanson populaire de là-bas, « Bella Ciao ». Ça commence dans le calme avec une petite mélodie d’accordéon bien pépère, puis le rythme s’accélère et s’est parti pour le gros skank qui fait des taches. Tout en gardant l’essence même de la chanson originale, en lui montrant même beaucoup de respect, Doberman lui injecte une énergie monumentale et en fait ainsi une perle rare.

Et enfin, pour les excités, les adeptes du stage-diving et du skank atomique, il y a ce « Rotten Boy Is Right ! », qui dure un peu plus de trois minutes, mais dont les paroles se limitent à « Rotten boy, rotten boy, rotten boy is right », sauf à la fin où le chanteur hurle « nineteen sixty nine » en déchirant tout sur son passage. On est un peu essoufflé mais alors quel plaisir !

Voilà donc un album classe, stylé et cohérent, truffé de petites merveilles qui font mouche à chaque écoute et qui imposent sans contestation possible Doberman comme l’une des meilleures formations ska nippones.



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BIOGRAPHIE DU GROUPE


Doberman


Note : 17,5 / 20

Année : 2005

Durée : 43 minutes

Label : P-Vine Records

Du Son : SOUND

Tracklist :

1.
2. Marguerite
3.
4.
5.
6. Pandion
7. Rotten Boy Is Right!
8.
9.
10. Bella ciao