Aggrolites (The) -
The Aggrolites
Date de publication : 13 octobre 2008 par Vince
Contexte :
Premier album de The Aggrolites pour l’écurie Hellcat, ce deuxième opus accueille Scott Abels à la batterie, le temps de remplacer un Korey Horn parti, puis revenu un an plus tard. Dirty Reggae un jour, Dirty Reggae toujours, avec ce disque, le groupe de Los Angeles assoit sa réputation de big boss de la scène internationale.
Chronique :
Il faut le dire et le redire, les amateurs de ska de base n’accrochent pas forcément à The Aggrolites, et ils ont tort. Ils feraient bien de persévérer. L’early reggae des Californiens, teinté de soul et de funk, est chaloupé, rond bien que parfois rugueux, mais toujours enivrant.
Pour ce qui est de la vitesse, évidemment, il faudra taper à une autre porte. Là, les mecs y vont calmement, à la cool, sans pourtant livrer une musique mollassonne. Leur reggae, au contraire, est bourré d’énergie.
Et là ou Toots And The Maytals balançaient un « Funky Kingston », les cinq de L.A envoient leur « Funky Fire », direct, en début de cd, comme si ce titre devait être leur manifeste. Pas besoin de décrire le style, vous avez compris que les gars on soif de mélange.
Toute le disque est bien équilibré et les excellentes pistes se succèdent : « Mr Misery », « Time To Get Tough », « Work to Do » ou « Fury Now » n’auraient probablement pas été reniées par Derrick Morgan ou The Pioneers. « Someday » rappelle franchement la grande période du skinhead reggae et les chœurs évoquent les ancêtres de Syrarip et leur « Skinhead Moonstomp ».
Le groupe est parfaitement en place, le chant de Jesse Wagner s’impose comme étant une pièce maîtresse, et quand on arrive sur « Love Isn’t Love », on se dit que décidément, les mecs ont tout pigé à la musique. C’est raffiné, sensible, le clavier fait mouche en assurant des mélodies imparables.
On peut éventuellement reprocher au disque sa durée – 19 titres, plus d’une heure – mais il faut l’aborder calmement pour bien l’assimiler et l’apprécier.
En tout cas, ne vous fiez pas à la photo à l’arrière du très beau digipack (une habitude chez Hellcat), les mecs ont l’air de tueurs avec leur batte de baseball, mais en fait, ils cachent derrière cette apparence de durs à cuire un amour inconditionnel de la musique jamaïcaine, qu’ils crèvent d’envie de faire éclater à la face du monde.
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