Leftöver Crack + The Band Geek Mafia + Guests @ 911 - Belvaux (Luxembourg)

Date : 19 août 2008 par Bidou

Je débarque tranquillement dans la petite ville de Belvaux (au sud du Luxembourg) aux alentours de 20h30. C’est la brasserie 911 (à deux pas de la Rockhal, où NoFX a donné un énorme show il y a deux mois) qui accueille les new-yorkais de Leftöver Crack. Première impression : beaucoup de monde s’est déplacé pour l’occasion. On m’apprend que l’asso Up To You Show, qui se charge d’organiser les concerts punk au Luxembourg, a vendu environ 250 tickets. Pour une salle qui annonce une capacité maximum de 200 places, ça promet ! Le merch est déjà envahi et le restera quasiment toute la soirée. Faut dire, on y trouve des produits Leftöver Crack, Choking Victims, ou encore Morning Glory, à des prix plus que raisonnables.

Apparemment j’ai loupé Self Control, premier groupe qui devait se produire. C’est donc Death List Five, un autre groupe luxembourgeois, qui est en scène. Ces « jeunes » jouent un punk crust teinté de ska. Tout de suite, on sent bien l’inspiration… Leftöver Crack. Tiens donc ! On aura même le droit à une reprise plus ou moins réussie de « Nazi White Trash ».

Changement de plateau, le temps d’aller se rafraîchir au comptoir et d’aller prendre l’air à l’extérieur. Devant le bar, est garé le van de Leftöver Crack dans lequel on peut apercevoir Stza assis à l’avant dans un état… second. La bouteille de whisky qu’il tient en main doit y être pour quelque chose. Retour dans la salle, c’est au tour d’eXtinct de monter sur scène. Ce n’est pour ma part pas la première fois que je les vois en concert, je sais donc à quoi m’attendre, en l’occurrence un punk hardcore bien en place et énergique. Beaucoup d’autres personnes ce soir sont dans le même cas que moi : de nombreux amis et fans sont présents dans la salle et reprennent les nombreux « Oooohooo » des refrains en chœur. Les compositions manquent peut-être légèrement d’originalité et de surprise, mais l’énergie mise en œuvre comble parfaitement ce déficit.

Léger changement de registre avec l’entrée en piste des allemands de The Band Geek Mafia, quintet pratiquant un mélange détonnant, entre skacore avec section cuivre (avec un nom comme ça on pouvait s’en douter !) et screamo. Un mélange pour le moins original qui fait ses preuves dès les premières minutes. Les longues phases ska et les cuivres suffisent à convaincre le public d’abandonner le pogo pour skanker. Les rangs se resserrent quelque peu et la chaleur monte automatiquement d’un cran. D’autant qu’à cela s’ajoute la fumée de cigarettes, l’interdiction de fumer n’étant pas en vigueur dans les bars au Luxembourg. Techniquement, le groupe est vraiment bon et maîtrise bien son sujet autant sur les passages ska que sur les breaks screamo exécutés par le trompettiste. Même si les cinq allemands ne font pas preuve d’une présence scénique hors norme, cela reste une très bonne surprise pour moi. A revoir !

Très court temps de battement, et les Leftöver Crack débarquent aux environs de 23h30. Tous, sauf le charismatique Stza qui préfère rester sur le coté de la scène, toujours la bouteille à la main. Réglages effectués, le groupe entame le set sans son frontman avec « Homeo Apathy », morceau d’intro de l’album « Mediocre Generica ». Pas tout à fait imbibé, mais pas tout à fait clean non plus, Stza ne tarde cependant pas à rejoindre ses camarades. Ce mec est définitivement très impressionnant. Le son est convenable, mis à part la guitare qui couvre légèrement les autres instruments. Le groupe enchaîne sur « Life is Pain ». Sans les instruments additionnels que l’on retrouve sur l’album, l’intro et les breaks laissent un sentiment de « vide » (mais on s’y attendait …). Le public démarre au quart de tour mais les ’Crack City Rockers’, eux, peinent un peu à se lâcher. Le mal sera vite réparé, grâce en partie au taux d’alcool qui commence à grimper tout doucement chez Stza.

Le groupe privilégie pour le début du show l’album « Fuck World Trade » avec notamment la dansante « Gang control » ou la terrible « One Dead Cop ». Les chansons remportant le plus de succès sont cependant les reprises cultes de Choking Victims. Le public trépigne quand résonne l’intro à la basse de « 500 channels », ou se déchaîne littéralement sur « Infested ». La chaleur augmente de plus en plus dans la petite salle, ce qui a pour effet de faire se résigner un bon nombre de personnes qui sortent se rafraîchir. L’intensité ne retombe même pas d’un poil, pendant que Leftöver Crack va piocher ses titres du coté de « Mediocre Generica », en jouant par exemple la très rock’n’roll « The Good, The Bad, and the Leftöver Crack » (je craignais le pire, mais elle passe quand même bien en live) ou encore « Gay Rude Boys Unite », où tout le public danse. Les lumières s’éteignent, plongeant la salle dans le noir complet alors que le groupe entame « Stop The Insanity ». Tout le monde tape dans les mains pour le break, l’ambiance est vraiment géniale. Bon, le coup de la lumière c’était sûrement pas fait exprès, mais ça a rajouté un petit plus à la chanson !

La très calme « Ya Can’t Go Home » aura le mérite de refaire tomber un peu la pression, avant de repartir de plus belle lorsque Stza annonce une chanson des Crack Rock Steady 7. Ce sera bien sûr « Heroin or Suicide ». Ah ça pour repartir de plus belle, ça repart de plus belle ! Le souffle coupé, c’est ce moment que je choisis pour aller me boire une mousse. 3€50 la pinte, ils sont forts ces luxembourgeois ! Du bar, la musique est inaudible. Je ne sais donc pas du tout quelle chanson(s) je suis entrain de louper. J’apprendrai plus tard que c’était « So You Wanna Be A Cop » présente sur le split avec F-minus.
Encore quelques chansons, entre autres « Rock the 40 Oz » et le groupe finira le set avec deux titres mythiques de Choking Victims : « Born to Die » et « Crack Rock Steady ». On en redemande à coup de « We want more ! We want more ! » mais on n’aura le droit qu’à une grimace de la part de Stza. Décidément, on aura pas vu le temps passer. Je ne sais d’ailleurs même pas combien de temps a duré le concert ! Leftöver Crack n’a même pas encore quitté la scène que la sono recrache déjà les tubes de The Flatliners.

En sortant du 911, on s’aperçoit que la police luxembourgeoise a rappliqué en masse tout autour du bar. Sûrement les voisins d’en face apeurés par cet afflux de crêtes et de Doc Martens. Ça doit bien plaire à Stza tout ça… En tout cas bravo et merci à Up To You Show qui comme à son habitude s’est bien démerdé pour organiser un concert des plus intenses ! Vivement le prochain, en l’occurrence ce sera les suédois de Venerea le 5 octobre ! J’y serai !



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