Cute Lepers (The) - Can’t Stand Modern Music

Date de publication : 13 septembre 2008 par Vince

Contexte :

Amateurs de vieilles mécaniques bien huilées, ce groupe, qui n’a décidément rien à voir avec le présentateur de Questions Pour Un Champion, est pour vous. The Briefs en stand-by, Steve E. Nix et son pote Kicks débarquent avec deux gaillards et un trio de jolies jeunes filles pour un premier album rétro, d’inspiration mod et punk de première génération. L’esprit des Who et des Small Faces d’un côté, la hargne et l’énergie des Buzzcocks, Adverts, Damned et autres Generation X de l’autre. Madame Joan Jett herself a d’ailleurs été conquise puisqu’elle a signé The Cute Lepers sur son label Blackheart Records.

Chronique :

Le titre résume bien la situation. « Can’t Stand Modern Music ». Steve E. Nix nous l’avait déjà fait comprendre avec les extraordinaires The Briefs : le brave homme se fout pas mal de la vague emo, du nü métal, de Fall Out Boy ou de My Chemical Romance. Et tant pis si ces groupes ont pris le contrôle des dernières éditions du Warped Tour. Car The Cute Lepers lorgnent vers l’Angleterre de 1977, et quand par hasard ils se prennent à citer des influences américaines, c’est pour évoquer Johnny Thunders ou les New-York Dolls.

Le contenu de leur premier album est à l’image de ces influences. C’est vintage et ça fleure bon le perfecto et les cheveux en pétard. Parce que pour les crêtes à la GBH il faudra repasser plus tard. Le groupe se plait parfois d’ailleurs à se qualifier de power-pop plutôt que punk, mais au diable les étiquettes.

Sur cet album, le guitares se font virevoltantes, avec juste ce qu’il faut de technique et d’efficacité, quasi pas de solos, une voix nasillarde qu’on sent moqueuse, un basse qui flotte et des chœurs qui donnent un côté pop à l’ensemble qu’on ne trouvait pas chez The Briefs. Le fantôme des quatre de Seattle plane pourtant avec persistance sur cette galette, il suffit d’écouter « (I’m) Out Of Order » ou « Nervous Habits » et ses « how how how how » pour s’en convaincre. C’est rapide et ça fuse tout en restant très mélodique. Fermez les yeux, mettez vous dans l’ambiance et vous penserez forcément à 999 et à Vibrators. Le single « Terminal Boredom » en première position définit à la perfection le style du groupe. Sécheresse, efficacité, rapidité.

On sent ici des musiciens qui transpirent derrière leur instrument, des choristes qui au lieu de faire de la simple figuration donnent de la cohésion à l’ensemble. Les machines, omniprésentes dans certaines productions actuelles sont ici absentes. « Cool City », 1 minute 43 secondes de bonheur punk. Sûr qu’avec des titres pareils, la bonne ville de Seattle, celle de Nirvana et de Bruce Lee, peut prétendre au titre de cité la plus cool de la planète rock n’roll.

Onze chansons expédiées en même pas 25 minutes. Pas le temps de s’ennuyer, bien au contraire. Juste de quoi se sentir bien quelques instants. Le bon format pour un album punk me direz-vous ? Certainement. En tout cas voici un album parfaitement digeste, à l’image d’un Steve E. Nix, qui ressemble plus à un chat de gouttière qu’à un hurleur hardcore bodybuildé.

Alors certains auraient souhaité quelque chose d’un peu plus destroy ? Sûrement, mais ce que voulaient ceux-là c’est un nouvel album de The Briefs. Là, The Cute Lepers réussit un premier disque qui allie à la maturité la fougue du débutant. Peut-être pas une révolution mais un bien beau regard dans le rétroviseur du punk-rock, chargé de respect et d’un brin de nostalgie, mais qui sait aussi montrer qu’en 2008, la classe et le style ne sont pas l’apanage des minettes et des bouffons de MTV.



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BIOGRAPHIE DU GROUPE


Cute Lepers (The)


Note : 16 / 20

Année : 2008

Durée : 26 minutes

Label : Blackheart Records

Du Son : SOUND

Tracklist :

1. Terminal Boredom
2. Cool City
3. News Is Always the Same
4. It's Summertime, Baby
5. Prove It
6. Modern Pests
7. (I'm) Out of Order
8. Nervous Habits
9. So Screwed Up
10. Day After the End of the World
11. Opening Up