La Phaze - Miracle

Date de publication : 9 septembre 2008 par Vince

Contexte :

Trois ans après le précédent opus qui avait obtenu un certain succès, La Phaze revient avec un troisième album et un nouveau batteur échappé de Superbus. Le groupe est toujours un trio mais le batteur a remplacé le DJ. Doit-on alors s’attendre à une orientation plus punk ? La réponse est : « oui ma bonne dame ! ».

Chronique :

Oui, La Phaze est un groupe punk. Pas un groupe de punk-rock, non, un groupe punk ! Point. Atypique s’il en est. Parce que les punks qui mettent de la jungle dans leur tambouille ne sont pas légion. Et c’est en cela que La Phaze est un concept passionnant.

La Phaze est un groupe punk à cause de sa grosse guitare, celle qui sur « Miracle » introduit avec des riffs costauds un album qui l’est tout autant. Celle qui sur « Devil Game » transforme la ritournelle du début en manifeste punk ravageur.

La Phaze est un groupe punk à cause des textes de ses chansons. Du « Chant des Bombes » à « Climax » et passant par « La Cause », en duo avec Keny Arkana, le trio montre qu’il a des choses à dire. C’est parfois malhabile, à l’image du message de rébellion d’opérette (Un de la Cannebière) que trimballe bien souvent Keny Arkana, un peu basiquement anti-sarko, anti-facho, anti-capitalo, mais La Phaze assume ce côté revendicatif hérité des groupes alternatifs de la fin des 80’s avec un certain aplomb.

La Phaze est enfin un groupe punk à cause - au plutôt grâce - au cousinage certain avec un autre duo/trio/raya minimaliste appelé Bérurier Noir. Lorsque démarre « Peine de Vie » avec ce son d’harmonica, on se dit qu’on va avoir droit à un blues tout droit sorti du Bayou du Diable… Mais non, c’est à un titre dans la pure lignée de la tribu bérurière qu’on a affaire. La voix est incroyablement proche de celle de François. L’orchestration, faussement basique, évoque aussi, évidemment, le premier album de Molodoï. Côté paroles, on est très très très proche de « Vivre Libre ou Mourir », jusque dans le choix du vocabulaire, ou de « Macadam Massacre », le premier album minimaliste et neurasthénique des Bérus.

Pas grand-chose à jeter sur ce disque, surtout pas « La Fièvre de l’Exil », avec Eugène et Pedro de Gogol Bordello. Un titre qui rassemble l’esprit d’Asian Dub Foundation et celui des Bad Brains.
Petite cerise sur le gâteau, La Phaze nous claque un plan reggae/ragga avec ce « Little Face » qui fleure bon le Clash qui aurait été produit par Lee Scratch Perry avec un Macka B en featuring. Petite merveille.

La Phaze, c’est Bérurier Noir mais c’est aussi NTM, c’est The Ruts mais c’est encore Dub Pistols, c’est Fermin Muguruza mais c’est un peu Svinkels aussi… Si le flow se fait rap, c’est parce que la furie punk est dans la place, si les machines s’installent, c’est pour un duel avec une grosse guitare électrique.
Finalement, c’est La Phaze qui a le dernier mot : « Cassons les habitudes pour vivre autrement » disent-ils. C’est tout simplement ce qu’ils font avec cet album haut de gamme, a écouter et à réécouter, car à ce niveau, la lassitude n’est pas près de vous gagner.



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BIOGRAPHIE DU GROUPE


La Phaze


Note : 17 / 20

Année : 2008

Durée : 39 minutes

Label : Because Music

Du Son : SOUND

Tracklist :

1. Miracle
2. Le Chant Des Bombes
3. Devil Game
4. La Langue
5. A Cause
6. Peine De Vie
7. Roof On Fire
8. Little Face
9. A Table
10. Fièvre De L'Exil (We Comin' Rougher)
11. Mo Backyards
12. Climax