Hives (The) - Veni, Vidi, Vicious

Contexte :

C’est au tout début de ce nouveau millénaire (l’an 2000 pour être plus clair) que le plus classe des groupes suédois revenait en force avec son deuxième album. Veni, Vidi, Vicious suit donc Barely Legal sorti tout de même trois ans plus tôt. Avec un titre en ultime clin d’œil au début du punk-rock et en particulier à un jeune junkie (désolé pour les fans), The Hives était encore à l’époque plus proche du circuit punk-rock (son affiliation à Burning Heart) que de la grosse major qu’il fréquentera par la suite (Polydor, filiale d’Universal). Mais ne nous méprenons pas, le gang suédois est jusqu’à aujourd’hui (quelques temps après la sortie de The Black and White Album) toujours un pur groupe de rock’n’roll… qui a la classe !

Chronique :

Veni, Vidi, Vicious reprend donc plus ou moins les choses là où Barely Legal les avaient laissées. A savoir un rock’n’roll aux sonorités garage matiné d’un fort penchant punk-rock. On pense toujours aux inévitables MC5 ou encore aux Stooges, le tout avec un côté plus récent sans doute apporté par des influences plus orientés punk-rock suédois (et oui, la Suède, quel vivier de talents !!!). Quoi qu’il en soit, The Hives a indéniablement sa marque reconnaissable entre milles, et ce sur chacun de ses albums. Et dès la première seconde de « Hives Declare Guerre Nucleaire » qui ouvre les hostilités, pas de doute, on a bien affaire au gang suédois. En effet, le riff de guitare de Nicholaus Arson rappelle bel et bien son style de jeu si particulier, et ce n’est pas non plus les premiers coups de caisse claire qui me contrediront.

The Hives se distingue en permanence des autres formations de tous les points de vues : base rythmique au groove si incroyable qu’il vous ferait remuer votre popotin et taper des mains sans pouvoir vous retenir même lors de situations les plus invraisemblables (exemple un cours de mathématiques ou vous êtes en train d’écouter de la musique en fraude), des guitares toujours plus saccadées au son typée seventies, et évidemment une voix à l’interprétation excessive qui renforce d’autant plus le côté dansant du groupe. Une musique définitivement inimitable.

Les tubes se suivent mais ne se ressemblent pas toujours. « Outsmarted » se révèle comme l’un des morceaux les plus punk-rock de l’album, avec une rythmique bien speedée et un chant un poil plus vénère que d’habitude, alors que les différents singles de l’album, « Hate to say I told you so » et « Main offender », sont évidemment les morceaux les plus dansants et peut-être les moins violents (à ne pas confondre avec les moins bons). Car justement les quelques défauts de cet album surviennent plutôt vers la fin de la galette avec par exemple un « Inspection wise 1999 » en demi-teinte ou encore un « Find another girl » où le groupe tente quelques sonorités hawaïennes pas franchement réussies. Mais dans l’ensemble c’est bien évidemment le très bon qui l’emporte. En témoignent des morceaux purement tubesques comme « Die, allright ! » ou encore l’excellent « A get together to tear it apart ».

Veni, Vidi, Vicious est l’album qui propulsa The Hives au rang qu’il occupe aujourd’hui, et on comprend bien pourquoi lorsqu’on écoute attentivement cet opus en long, en large et en travers. Barely Legal les avait révélés, Veni, Vidi, Vicious a confirmé, et Tyranausorus Hives les aura envoyés sur une autre planète. Beaucoup critiqueront le groupe avec pour seul argument qu’il est devenu un groupe vendu, mais songez un peu au passé du groupe et vous verrez qu’ils ne sortent pas de nulle part (et qu’ils n’ont pas non plus complètement assagi leur style). The Hives mérite bien son statut d’aujourd’hui même s’il est clair qu’on aurait préféré les garder pour nous !!!