International Superheroes Of Hardcore

Les rues semblaient de nouveau avoir retrouvé le calme, nettoyées à grand coup de karcher par Super Sarko, toujours prompt à venir défendre la veuve et l’orphelin pourvu que ceux-ci aient leurs papiers en règles et soient couverts par les médias. Ainsi notre brave SS était venu au secours de la France en proie au chaos et de sa capitale assiégée par des banlieues enflammées et ses hordes de racailles remplies de haine, de drogue et aveuglées par les propos d’imams à la solde d’Al-Quaida, qui, à l’abri dans leurs mosquées-bunkers clandestines, envoyaient leurs troupes à l’assaut, dans le seul but de tester en France la nouvelle élite des kamikazes de demain. Heureusement tout est possible comme aimait le dire Super Sarko, c’est alors qu’à peine élu il s’empressa, tel un Robin des Bois moderne (et de droite) de prendre aux pauvres pour donner aux riches, ce n’est qu’ensuite, avec l’aide de son fidèle acolyte Brice Horte-tout-feu-tout-flamme, qu’il allait remettre de l’ordre dans ce pays où régnait la débauche, les 35 heures et le travail au noir.

Cependant, tandis que les médias n’avaient d’yeux que pour le presse-ident, une nouvelle menace voyait le jour, tapie au creux des enceintes, dissimulée sous les projecteurs, gavée de mascara et dont les mèches tentaculaires prenaient peu à peu le contrôle de la scène. De ce danger là, Super Sarko ne s’en souciait guère car pour lui la musique se résumait à la Star Ac, Johnny, Lorie, Didier Barbelivien, Carla Bruni ou tout autre artiste consensuel. La musique pour lui s’écoutait le dimanche après-midi chez Drucker, le reste n’était que dangereuse subversion empêchant les gens de "travailler plus pour penser moins".

Il n’y avait guère plus d’espoir du côté des autres super-héros, en effet Superman avait été renvoyé dans l’espace direction Krypton car son titre de séjour n’était pas en règle, Flash croupissait en prison : plus de point sur le permis après des excès de vitesse à répétition, tout comme Wonder Woman, arrêtée pour racolage sur la voie public. Batman quant à lui était trop occupé, en tant que Bruce Waine, à organiser son rapatriement en France depuis la Suisse grâce au nouveau paquet fiscal, et Spiderman avait cédé aux fastes d’Hollywood et préférait mettre en avant sa carrière d’acteur.

Heureusement, une nouvelle race de super-héros allait voir le jour, comme la plupart d’entre eux, ceux-ci menaient une double vie. New Found Glory le jour, ils étaient rudoyés, moqués, leur musique décriée par ceux-là mêmes auxquels ils venaient à la rescousse la nuit. Car derrière leurs habits de groupe pop-punk, la bande dissimulait des combinaisons de parfait mosheurs, partant à l’assaut du pit pour nous en mette plein la vue et les oreilles. Ainsi, Jordan Pundik, chanteur de NFG aux yeus de tous, délaissait le micro l’obscurité venue, pour se saisir de la guitare en devenant Chugga Chugga. Laissé à l’abandon, le chant était alors repris par Chad Gilbert, plus connu dans le cercle fermé des super-héros sous le nom de Captain Straight Edge. Conservant leurs armes habituelles, les autres membres du groupe délaissaient les identités de Ian Grushka, Steve Klein, Cyrus Bolooki pour devenir respectivement Sgt. Soy, Mr. Mosh et The Amazing Breakdown.

Combattant le crime depuis 2006 avec la parution de ISHC sur Broken Sound, le groupe restait encore dans l’ombre des grands noms, qu’ils soient issus de la scène hardcore, d’un laboratoire de l’armée ou encore d’un petit point scintillant dans l’espace. Nos justiciers choisirent alors de s’exiler au Japon l’année suivant afin de remettre les idées de Gozilla en place et pour couvrir de honte les Powers Rangers avec la sortie chez In-N-Out Records de Takin’ It Ova. Fort de cette expérience de sauveurs du monde (asiatique), ils regagnèrent les USA en 2008 par la grande porte en sortant le même album, dans une version allégée de 4 titres, chez un des labels phare du hardcore : Bridge Nine.