Antillectual - Silencing Civilization

Contexte :

Formé au début de ce nouveau millénaire (en septembre 2000 pour être précis), Antillectual aura mis le temps nécessaire pour sortir son premier album. C’est après deux EP respectivement nommés Facts, Opinions And Between et Penetrating The Industry (distribués en total DIY) que le trio hollandais se jette dans la cour des grands. Ce Silencing Cilivization sort donc en 2005 pour Angry Youth Records, avant que le groupe ne remette le couvert en sortant son deuxième album Testimony début 2008. Mais revenons-en à nos moutons puisqu’il s’agit aujourd’hui de s’attarder sur le premier effort du groupe qui aura à coup sûr marqué les esprits des fans de punk-hardcore mélodique.

Chronique :

Un premier album pour Antillectual, certes, mais pas n’importe quel premier album ! Comme dit ci-dessus, le groupe a attendu cinq longues années avant de sortir la tête de l’eau mais il aura à coup sûr eu raison de prendre son temps. Dès la première piste « No human is illegal » on sent que le groupe maitrise son sujet, aussi bien techniquement qu’artistiquement. L’influence Propagandhi saute aux yeux dès l’arrivée du solo de guitare et des plans régulièrement breakés, mais on ne le dira jamais assez, aucun groupe ne peut vraiment copier-coller le mythe canadien tant l’influence qu’il exerce et a exercée est immense.

Ainsi, Antillectual dévoile plus ou moins les différents groupes qui l’ont inspiré sur ces dix titres que propose Silencing Civilization, alors qu’il offre en même temps une originalité par les différents chants mais aussi rien que par la production, et en particulier le son de la guitare. On aura donc droit à du Satanic Surfers style sur « Originator » ou du Millencolin époque Pennybridge Pioneers sur « Because we can (and we should) », influences pour la plupart venues directement de l’école skate-punk suédoise. Les mélodies de voix sont sans aucun doute l’une des armes du trio hollandais car presque constamment variées (une très mélodique, une hurlée et une autre en soutien) et surtout ne sentant pas le ‘j’ai entendu ça 10 000 fois’. De même pour les riffs de guitares qui, si eux sont effectivement souvent inspirés des très controversés Propagandhi, apportent souvent la mélodie, le solo ou le riff tranchant au moment où il faut.

Pour ce qui du petit bonus on a en featuring la chanteuse de Bambix sur « Raised fist fuck you », featuring qui se révèle extrêmement positif puisque loin d’être inutile comme c’est parfois le cas sur certains albums. D’ailleurs le titre de cette chanson n’est pas à prendre au premier degré puisque le groupe s’explique à ce sujet dans le livret : And for those who read the lyrics to this song and the explanations and still think this song is about not liking the band called Raised Fist ; fuck off !!!. Les lyrics sont tout simplement anti-homophobes, le groupe se définissant comme gay-positive (tiens ça ne vous rappelle pas un autre groupe ça ???). Et évidemment il n’y a pas que cette piste qui soit engagée car la totalité des songs d’Antillectual contiennent leur lot de politique, que ce soit écologie, anti-racisme, anti-capitalisme, bref tous ces sujets chèrs au punk-hardcore.

Un premier album qui révèle de gros atouts pour un groupe vraiment très bon dans un genre pourtant difficile. Si quelques songs sont en peu en deça par rapport à d’autres (« Bad company (no globalisation without representation) », « No government needed »), la plupart se révèlent en tant que véritables tubes punk-hardcore (« No human is illegal », « Originator », « Sound silence »). Si cet album est donc à mon goût légèrement moins bon que son successeur Testimony il n’est certainement pas négligeable. Alors n’attendez plus pour découvrir ce superbe groupe si ce n’est pas déjà fait !!!