The A.K.A.s (are everywhere) - White Doves & Smoking Guns

Contexte :

Peu de temps après sa formation, le groupe enregistre son premier album : White Doves & Smoking Guns. L’opus est plutôt bien accueilli par les critiques et lance « assez convenablement » la carrière du quintet qui se fait d’emblée une renommée internationale. Le groupe apparaît alors un peu partout aux États-Unis, et notamment sur le site de Peta 2, où le leader de The A.K.A.s donne une interview. Malgré ce succès rapide, tous les membres du combo, excepté le fondateur et chanteur Mike Ski, arrêtent l’aventure après ce premier opus. Cela n’empêchera pas le frontman de recruter de nouveaux éléments pour enregistrer un deuxième opus, sorti en 2008, soit cinq années après le premier effort.

Chronique :

Même si les Américains ont été plutôt bien médiatisés après la sortie de leur premier album, leur rapide reconnaissance est due en grande partie à leur musique. Du punk rock mélo avec un synthé virevoltant et ultra dansant, rendant le groupe plus facile d’accès pour le néophyte. En effet, on retrouve des mélodies carrées, bien rodées, et ce clavier omniprésent tout au long d’un album à la musique enjouée. Pourtant, si après ces quelques lignes, vous pensez que le punk rock de The A.K.A.s semble destiné aux Bisounours, et bien détrompez-vous. La voix de Mike Ski rappelle celle de Justin Sane d’Anti-Flag et les mélodies catchy bien entraînantes se rapprochent d’un rock’n’roll des plus fiévreux. Au final, une musique bien foutue, tantôt assez rugueuse et tantôt plus mélodique, avec un synthé plus ou moins mis en avant et donnant toute la personnalité au groupe. La comparaison avec The Epoxies est inévitable. Et oui, on retrouve un petit quelque chose de ces derniers dans The A.K.A.s, mais sans ce fort côté popysant et un brin énervant du combo de Portland. Alors certes, les plus réticents à l’instrument Roi des années 80 seront quelque peu rebutés par la musique de The A.K.A.s. Les autres trouveront un quintet original donnant une sacré touche de fraîcheur à son punk rock.

Ce premier album contient quelques chansons au potentiel énorme ; « Every great western », LE tube de l’album avec son synthé très mis en avant, son petit solo rock’n’rollesque et son refrain à reprendre le poing levé, « Romance is dead » au rythme soutenu et au break rentre-dedans... Les autres morceaux sont également très bons, qu’ils soient bien accrocheurs (« Shout out loud » ) ou plus calmes et évoluant sur un mid-tempo (« Matchbook poets » ) ou encore plus dansants (« Generation vexed » ). Le groupe varie également sa musique avec un clavier plus ou moins présent, s’effaçant légèrement en milieu d’opus pour revenir en puissance sur la fin. The A.K.A.s bascule parfois aussi un tantinet vers un street punk un peu plus vindicatif avant de repartir vers un punk très n’roll. De quoi diversifier un album qui aurait pu être terriblement monotone et saoulant s’il s’appuyait trop sur l’originalité du synthé. Le seul petit bémol serait éventuellement le troisième titre, « Always on » , un peu décevant et surtout passant inaperçu après l’excellent « Every great western ». Pas grand chose à jeter donc sur cette galette, et certainement pas l’artwork très réussi (ce qui ne gâche rien), ni les textes plutôt intéressants. Ces derniers dénoncent le racisme et les mensonges du gouvernement, s’interrogent sur les difficultés rencontrées lors de l’adolescence, s’attaquent à cette société du plaisir matérialiste et, bien sûr, critiquent l’autorisation du port d’armes aux Etats-Unis.

Un très bon album, frais et original, où le synthé, pourtant bien présent, ne gave pas au bout de trois écoutes (mais veillez tout de même à ne pas écouter la galette en boucle trop longtemps). Un premier opus prometteur donc, notamment quand on s’aperçoit de la capacité tubesque de certains morceaux. Le quintet mettra cinq ans avant de sortir un second album qui paraîtra en début d’année 2008. Alors, confirmation ou non pour les New-Yorkais ? La suite au prochain épisode…