A Wilhelm Scream - Career Suicide

Date de publication : 8 octobre 2007 par Punkachu

Contexte :

Véritables bêtes de tournées les cinq d’A Wilhelm Scream s’arrêtent enfin de mettre le feu aux scènes aux quatre coins du monde début 2007 pour composer leur nouvel album. La cave de Trevor Reilly à New Bedford est investie une nouvelle fois avant un nouveau départ pour le Blasting Room de Bill Stevenson dans le Colorado mi-mai. Trois semaines d’enregistrements intensifs avec aussi Jason Livermore et Andrew Berlin aux manettes, des infos lâchées au compte-gouttes (le clip de « 5 to 9 », l’artwork…), puis une sortie annoncée le 9 octobre (quelques jours plus tard en Europe). Les fans trépignent !...

Chronique :

Depuis 2005 et la sortie de Ruiner, le groupe n’a cessé de prendre de l’ampleur et de faire parler de lui pour ces performances scéniques ahurissantes, pour son aspect novateur, et un bon cran au-dessus des autres côté technique. Le camp des détracteurs a aussi grossi, en tout cas le groupe ne laisse pas indifférent, et tout amateur de punk rock un tant soit peu renseigné est désormais familier avec le nom du groupe pourtant difficile à prononcer.
Certains avaient jugé la sortie de Ruiner quelque peu prématurée, un an après le succès Mute Print, véritable révélation. Cette fois-ci A Wilhelm Scream a pris le temps de faire les choses bien, Career Suicide est ainsi bien plus constant que son prédécesseur dont les quelques baisses de régime nuisaient à un ensemble pourtant de haute volée (« the king is deaaaaaaad !!! »).
Oui vous avez bien lu : ‘Career Suicide’ est donc l’étrange nom donné à ce quatrième album. Après une seule écoute, certes on n’aura sûrement pas tout compris, tout suivi, tout assimilé (« Jaws 3, People 0 », aussi dingue que jubilatoire), mais on pourra au moins être rassuré sur une chose : ce nouvel album reste dans la veine de ce qu’on connaissait du groupe : un punk rock ultra mélodique et agressif pourtant, porté par une technique de gratte et une vitesse d’exécution inégalée dans l’histoire du genre. Le titre d’introduction « I Wipe My Ass With Showbiz », tout juste une minute, plante le décor : on n’est sûrement pas là devant un ‘suicide artistique’ !

L’arrivée de Brian Robinson (ex-The Fullblast) au poste de bassiste a enfin stabilisé le quintet et constitue une sacrée belle recrue et un apport incontestable pour le son du groupe.
Commencer par parler du bassiste dans une chronique punk rock est assez rare pour qu’on s’incline, une fois n’est pas coutume, devant un orfèvre de la quatre cordes comme cet énergumène. Omniprésent, apportant sa touche sur chaque piste, sa ligne mélodique divergente, ses soli, ses crescendo (« 5 to 9 »), ses tapping extraterrestres (« The Horse », aïe les doigts !)… Le coco était déjà impressionnant avec son ancien groupe, il est ici complètement intégré au processus d’écriture et très bien mis en valeur par la prod, encore une fois irréprochable. Le départ de Jon Teves laisse pourtant orphelin un Trevor Reilly préposé désormais à l’intégralité des chœurs moins chiadés qu’auparavant (soutien de la voix lead essentiellement), moins artificiels peut-être aussi, plus proches du rendu live. Les quelques « woh oh oh » font ainsi une apparition plutôt agréable, et sont même exploités de façon intéressante sur le début « Cold Slither II », encore un morceau dantesque de l’album.

Car côté technique mélodique, rythmiques tirées par les cheveux (avec un bassiste pareil), structuration des morceaux etc… le groupe pousse le bouchon encore un peu plus loin (« We Built This City ! (On Debts And Booze) »). Après plusieurs écoutes on commence tout juste à intégrer tout ce que la bande à voulu incorporer à sa musique. Un véritable tour de force au vu de l’efficacité tout de même largement préservée (« The Dead Streets » ou « Die While We’re Young » sont de futurs grands moments en live), malgré quelques titres plus anecdotiques comme « Career Suicide » ou « Our Ghosts ». Certains diront que Mute Print et ses tubes en puissance était plus accessible, et ils n’auront pas forcément tort. Career Suicide est l’album le plus abouti du groupe, aussi ambitieux que Ruiner mais ne cherchant plus à s’écarter trop, et de manière inégale, de sa base punk rock. Les envolées heavy, hardcore ou émotionnelles sont toujours là et raviront les amateurs du groupe autant qu’elles agaceront les allergiques (« Get Mad, You Son Of A Bitch »).

Et ce jusqu’à la fin puisque l’album se termine par un des titres les plus emblématiques du groupe « We Built This City ! (On Debts And Booze) » : plus de cinq minutes dont le fading de fin résonne longtemps en tête avant qu’une irrépressible envie de se refaire l’album en entier ne saisisse votre index. Vite le casque (conseillé !), un « do not disturb » placardé sur la porte, et c’est reparti : un disque pas prêt de quitter la platine et les top-albums de l’année c’est moi qui vous le dis !

Biographie du groupe


A Wilhelm Scream



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Note : 19 / 20

Année : 2007

Durée : 35 minutes

Label : Nitro Records

Du Son : SOUND

Tracklist :

01. I Wipe My Ass With Showbiz
02. 5 To 9
03. The Horse
04. Die While We're Young
05. Jaws 3, People 0
06. Career Suicide
07. These Dead Streets
08. Get Mad, You Son Of A Bitch
09. Our Ghosts
10. Cold Slither II
11. Pardon Me, Thanks A Lot
12. Check Request Denied
13. We Built This City! (On Debts And Booze)