Slackers (The)

Publié le 9 juin 2008 par Vince

The Slackers est un groupe formé à New-York (Brooklyn) en 1991 et qui mélange ska, rocksteady, reggae et soul. Certains parleront très vite de « jamaïcan rock’n’roll ». Rapidement le groupe enregistre quelques titres (sept) qui seront édités sur cassette (un support préhistorique) sous le titre « Do the ska with the Slackers », sur le label maison Special Potato Production. Dès 1993, ils enregistrent huit nouveaux titres qui sortiront sur une cassette sans titre. L’enregistrement semble prometteur et attire l’attention d’un des principaux labels ska de cette époque, Moon Records, qui plus est basé à New-York, qui va aider à la distribuer. Mais si les cassettes c’est bien, il est temps de passer au CD et à un véritable premier album.

La formation s’est stabilisée et l’entrée en studio pour l’enregistrement de « Better Late Than Never » se fait avec ce qui deviendra la crème de la scène ska US : Vic Ruggiero aux claviers et au chant, Marq Lyn au chant, Luis Zuluaga à la batterie, Marcus Geard à la basse, Dave Hillyard, transfuge du groupe californien Hepcat et de The Donkey Show au sax, TJ Scanlon à la guitare, Jeff « King Django » Baker au trombone, Jeremy Mushlin à la trompette, Eric Singer au sax et Tobias Fields aux percus. La production est confiée à Victor Rice et le disque parait en 1996 sur Moon Records. L’album est un cocktail du meilleur de la musique jamaïcaine dans une ambiance à la cool qui rappelle les clubs de jazz qui pullulent dans les petites rues de Manhattan.

Le groupe enchaîne les concerts et se taille une belle réputation, et le copinage avec Tim Armstrong, l’ami de Rancid, les incite à signer pour leur deuxième disque sur Hellcat Records, le label du parrain punk californien. « Redlight », sort en 1997 en pleine « ska wave » aux USA, mais c’est d’autres groupes plus punk, et plus fun aussi parfois, qui emporteront le jackpot. La formation s’est resserrée autour de sept musiciens, King Django ayant quitté le navire pour suivre sa prolifique et majestueuse voie, tout comme Eric Singer et Tobias Fields. Même ambiance de club de jazz pour ce deuxième opus, avec en prime une reprise d’un standard de Dizzie Gillespie, « Tin Tin Deo ».

C’est à peu près à la même époque que Vic Ruggiero, charismatique frontman du groupe, Marq Lyn et Dave Hillyard se joignent à Rancid pour l’enregistrement de l’album « Life won’t wait ». Ruggiero coécrit deux chansons (« Hooligans » et « Life won’t wait ») et joue du clavier, de la guitare ou des percussions sur dix titres de ce disque marquant. La réussite artistique (parfois contestée) du quatrième album de Rancid doit en fait beaucoup au talent et aux conseils avisés de Vic Ruggiero.
Prolifiques et travailleurs, The Slackers enregistrent en 1998 « The Question », toujours pour Hellcat avec un renfort nommé Glen Pine au trombone.
Cet album conduit le groupe sur le Warped Tour, ainsi qu’au Japon et en Europe et les gaillards enregistrent leur « Live At Ernesto’s » en mars 1999 dans un club de Sittard, au sud-est des Pays-Bas. Il sera édité par Hellcat en 2000, talonné quelques mois plus tard par le nouvel album studio, « Wasted Days », où Jeremy Mushlin, le trompettiste, n’apparait plus que comme musicien additionnel.

C’est donc cette formation à sept qui repart faire le tour du monde à une époque au Georges W Bush commence méchamment à pointer son nez. Pendant toutes ces années, les musiciens de The Slackers ont développé des projets parallèles : The Stubborn Allstars, projet de King Django auquel participent Ruggiero, Hillyard, Lyn et les anciens Slackers, Eric Singer et Victor Rice ; Skandalous All Stars ou encore Dave Hillyard and The Rocksteady Seven. En 2002, Vic Ruggiero participe à nouveau, accompagné de son fidèle clavier, à l’enregistrement d’un album important dans le paysage punk américain, celui de The Transplants, le side-project de Tim Armstrong.

Pas gavés de musique pour autant, les new-yorkais recrutent le temps d’un « Slackers and Friends », de vieilles gloires jamaïcaines comme Doreen Shaffer, Glen Adams ou Susan Cadogan, mais aussi Ari Up du groupe punk anglais The Slits. L’album, très roots, sortira en 2003 hors du giron Hellcat… pour mieux y revenir la même année avec la sortie de « Close My Eyes », leur sixième album studio en huit ans. L’année 2004 est celle du Deconstruction Tour, du split avec les punkrockeurs californiens de Pulley, du deuxième Live at Ernesto’s (« Upsettin’ Ernesto’s », enregistré lors de la tournée « The Slackers and Friends ») et du cinq titres « International War Criminal » aux paroles très engagées contre qui vous savez, où le groupe est rejoint à la batterie par Ara Babajian, ancien membre de Leftover Crack.

Pas de repos non plus en 2005 puisque le groupe sort un album de versions dub, « An Afternoon in dub », ainsi qu’un troisième live enregistré au Japon sobrement intitulé « Slack in Japan », édité sur Ska in the World Records, label du pays du soleil levant. Sur le dernier titre du disque, la section cuivre du Tokyo Ska Paradise Orchestra se joint aux Slackers pour une bien belle version de « Work Song ».
Retour en 2006 chez Hellcat pour la sortie du septième album, « Peculiar », l’une de leurs plus évidentes réussites artistiques. Marq Lyn a quitté le groupe et Vic Ruggiero s’occupe de la majeure partie du chant, aidé par le tromboniste Glen Pine qui prend une place de plus en plus importante dans la formation. TJ Scanlon, fidèle guitariste depuis le début de l’aventure, a lui aussi souhaité arrêter la vie de saltimbanque et il est remplacé par Jay Nugent, célèbre guitariste New-Yorkais, membre de The Stubborn All-Stars.

Pas une année sans un disque pour le groupe puisqu’au printemps 2007 parait « The Boss Harmony Sessions », un album enregistré rapidement, lors d’un exercice qui s’apparente à une jam session captée par le DJ Boss Harmony. En avril 2008, le groupe publie « Self Medication », son neuvième effort, sur le label Indication Records avant de repartir arpenter les routes des USA, du Japon ou de la vieille Europe. Alors qu’on aurait pu croire à un froid avec Hellcat et Tim Armstrong, le groupe revient ensuite en 2010 avec « The Great Rocksteady Swindle » à nouveau sur la label au chat noir...

The Slackers, c’est plusieurs dizaines de tournées aux USA et en Europe, des passages fréquents au Japon, des participations aux plus grands festivals (Dour, Montreux Jazz Festival, Warped Tour, Deconstruction Tour, Pukkelpop, Printemps de Bourges, Summerjam, Mighty Sounds…). C’est aussi des concerts (et des tournées) avec Rancid, Flogging Molly, Joe Strummer ou Pennywise, mais aussi avec The Pogues ou avec Toots and The Maytals.
Le groupe est de plus présent sur les six compilations « Give’m The Boot » de Hellcat, sur un disque live (« From New-York to Luxembourg ») un peu anecdotique partagé avec les français de PO Box et les luxembourgeois de Kunn and the Magic Muffins et de Toxkäpp, enregistré à la Kulturfabrik d’Esch sur Alzette (Lux) en 2003.

En 2007, le groupe a aussi sorti son premier DVD intitulé « The Slackers : A Documentary ». Une compilation, « Big Tunes ! Hits & Misses From 1996 To 2006 » est parue en 2007 sur Disk Union Records (Japon) et le groupe a publié en 1999 un album de raretés sous le nom de The Nods (« Before The Slackers There Were…The Nods »). Vic Ruggiero a lui entamé une carrière solo en marge de The Slackers et a sorti plusieurs albums dans un registre blues/rock/folk fortement influencé par Bob Dylan. En une quinzaine d’années, The Slackers est devenu une référence incontournable de la scène ska mondiale.


La Discographie

2010 - The Great Rocksteady Swindle

2007 - Big Tunes! Hits & Misses From 1996 To 2006

2007 - DVD The Slackers: A Documentary

2007 - The Boss Harmony Sessions

2006 - Peculiar

2005 - Slack In Japan

2005 - An Afternoon In Dub

2004 - International War Criminal EP

2004 - Upsettin’ Ernesto’s

2003 - Close My Eyes

2003 - Slackers And Friends

2000 - Wasted Days

2000 - Live At Ernesto’s

1999 - Before The Slackers There Were…The Nods

1998 - The Question

1997 - Redlight

1996 - Better Late Than Never

Les Chroniques
- ALBUMS / SPLITS


Self Medication (2008)


Peculiar (2006)


Redlight (1997)

- COMPILATIONS


Give’ Em The Boot vol. V (2006)