BigWig - An Invitation To Tragedy

Date de publication : 17 septembre 2007 par Punkachu

Contexte :

Comme pour de nombreux groupes punk rock, la difficulté de se stabiliser est décidément récurrente chez Bigwig. Pour ce 3è album Tom Petta, fondateur du groupe, est donc le dernier "survivant" de la formation d’origine puisque John Castaldo quitte ses compères pendant la tournée de Stay Asleep, en compagnie des Diesel Boy, pour retourner à la fac, ainsi que Josh Farrell un mois plus tard qui préfère se consacrer à sa passion des vidéos de sports de glisse. Ils sont tous deux remplacés (juste pour cet album) par Maxime Béchard à la basse et par un pote de Tom, Jeremy Hernandez, ex-Humble Beginnings, à la gratte. Loin d’être perturbés par ces changements et par leur retour sur Fearless Records, nos 4 punkers enchaînent les concerts avec No Use et Anti-Flag entre autres et continuent dans la lignée des précédents albums pour nous pondre une petite boule d’énergie, bijou de skate punk énervé.

Chronique :

Après avoir brillamment franchi le cap du deuxième album sans tomber dans la facilité du recopiage du premier succès, Bigwig poursuit dans la voie de son 2è album : un skate punk énervé, varié et technique qui fait mouche à tous les coups. Plus que jamais leader du groupe, Tom distille ses solos si particuliers, "Bigwigiens" pourrait-on dire (parce que "tom pettesques" ça sonne pas terrible), sur de nombreuses tunes et amène vraiment LE gros plus qui différencie le groupe de Pennywise ou de NoFX, car avec en plus sa double voix moitié mélo-moitié arrachée (qui ne plaira peut-être pas aux oreilles les plus chastes), Bigwig acquiert vraiment une personnalité qui le démarque de tous les groupes suiveurs américains.

Que ce soit sur "Waste", sur "Sink Or Swim", "Mr Asshole" ou "Alone In New Jersey" où les solos d’intro souvent originaux laissent sur le cul à chaque fois et sont souvent repris après le premier refrain, sur "Sore Losers" où le solo hyper catchy après le pont rappelle les belles heures de Unmerry Melodies, sur "Moosh" où le solo d’intro sert de fil rouge et porte la mélodie insouciante, sur "Counting Down" où les deux grattes s’entremêlent et se complètent de façon excellente ; la gratte solo est toujours aussi omniprésente.

Un autre gros point fort sur ce 3è album est le gros travail sur les voix : retour de chœurs mélodieux du plus bel effet (même s’ils n’égalent pas ceux du premier album), de doubles voix quasi permanentes qui mettent en relief certaines accroches des textes en fin de phrase par exemple, et de chœurs bien old school, rageurs qui ponctuent le chant tantôt arraché, mélo, clair ou criard de Tom pour un résultat nuancé, changeant de ton constamment dans les tunes expédiées à cent à l’heure, joyeuses ou énervées comme dans les plus lentes, emo ou expérimentales. Avec une variété de tons, de rythmes et un charisme de tous les instants, les morceaux sont vraiment tous imparables et faciles à retenir rendant l’album motivant et pas lassant avec ce travail de voix, des deux grattes et de la basse beaucoup plus présente. La production est cette fois-ci totalement irréprochable et équilibrée, les lignes de basse éclipsent parfois la 2è gratte et menées par l’excellent Max apportent un plus réel à la construction des rythmiques (comme sur "Blinded" ou "Counting Down" par exemple).

Les contrastes sont nombreux entre les tons des chansons. Des tunes joyeuses comme "Sore Losers", "Moosh" entêtante à souhait avec son texte bien cul-cul "she must have stolen the stars and set them in her eyes" (que c’est boooooo !), des chansons plus nuancées, où les textes plus adultes (la touche d’humour a totalement disparu dommage) parlent de l’expérience de la vie, des désillusions et où les mélodies mêlent émotion désabusée et énergie sur "Counting Down", "Alone In The New Jersey" et "Hope" plus lente et emo, des chansons carrément rentre-dedans expédiées par les cris de Tom, les riffs simples et lourds et les lignes de basses de mammouth en fil conducteur.

Ainsi des morceaux bien énervés comme "Thinning The Herd", "Mr Asshole" ou "Appreciation" démontrent que Bigwig est un groupe bien keupon dans l’esprit et qu’il sait toujours écrire des textes bien contestataires qui ne mâchent pas leurs mots contre le capitalisme "Spend all you’re life kissing ass up the corporate ladder", "You sell the blood you bleed", les décideurs poltiques "They’re telling you what they want you to here", les élites bien pensantes la religion et l’ordre moral etc… "Religious racists want all others to fall", " All the teachers and all the preachers who are always quick to say, "it’s impossible to do it all unless you do it all my way."

Avec tous ces atouts et quelques expérimentations comme les mélodies originales et les mid-tempo changeants de "Who Am I To Say" et "Static", Bigwig prouve l’étendue de son potentiel de composition, distillé à cent à l’heure son punk rock péchu est décidément parmi les plus motivants de la scène internationale, un groupe incontournable !



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BIOGRAPHIE DU GROUPE


BigWig


Note : 18 / 20

Année : 2001

Durée : 33 minutes

Label : Fearless Records

Du Son : SOUND

Tracklist :

01. Waste
02. Sink Or Swim
03. Sore Losers
04. Moosh
05. Thinning The Herd
06. Mr Asshole
07. Blinded
08. Hope
09. Counting Down
10. Alone In New Jersey
11. Appreciation
12. Who Am I To Say
13. Static