Strike Anywhere + Time Bomb + Dolores Riposte @ La Pêche (Montreuil)

Date : 7 mai 2008 par Seb-O-Matic

Le truc cool quand on n’a pas la chance d’aller taquiner la terre promise du Groezrock, c’est que la plupart des groupes présents en Belgique font le crochet par Paris (à part Bad Religion évidemment), du coup c’est l’occasion de les voir dans une salle à taille humaine.

Enfin ce soir c’est le côté humain de Passe-Partout, avec à peu près une centaine de gens présents pour voir Strike Anywhere, de retour pour la troisième fois en moins de 2 ans, chose assez rare de la part d’un groupe Fat pour être notée et appréciée. Direction le 93 et Montreuil, avec une salle quand même proche d’une station de métro pour pas non plus que ça soit la galère. Il fait super beau, et deux groupes français ont la chance d’ouvrir pour l’un des groupes les plus classieux du moment.

C’est Dolores Riposte qui commence avec sa pop/punk en français toujours plaisante. On a le droit à une nouvelle Gibson blanche toute neuve "et-qui-fait-vrai-musicien", et une nouvelle chanson pas mal du tout qui annonce un nouvel album (déjà !) pour la rentrée. Les Dolores font les choses très vite, tant pis pour leurs copines... Un peu de bonnes blagues pourries ("Vous avez la pêche ? Je voudrais tous vous ramener dans mon filet mais j’ai oublié mon treuil") pour un set dans la bonne humeur, sur scène et dans le public où c’est centre aéré, avec danseurs qui bougent bizarrement, et même pyramide humaine... Le temps d’aller boire un coup, ah bah non, puisque sans licence la salle ne vend que du soda. Pour parler, on va donc prendre l’air.

Time Bomb envahit la scène, leurs nombreux fans prennent le pit et des fois la scène d’assaut. Le quintet street-punk a progressé mais a du mal à rester carré pendant tout le set. Heureusement la horde de potes les accompagnant déclenche des cirlce pits, reprend en choeur tous les refrains du premier album éponyme de la formation. Une grosse patate qui permet de passer outre les quelques loupés du concert.

Aller ! Au tour de Strike Anywhere, qui balance direct "Allies", suivi de "You’re Fired". Le son n’est pas top pour les voix, connaître les chansons par choeur ça aide beaucoup ce soir. Les zicos en revanche sont super carrés, et Thomas Barnett surprend encore par sa propension à alterner chant hurlé et plus mélo, comme sur les tueries "Laughter In A Police State" ou "Chalkline", tirées du mirifique "Change Is A Sound". Le frontman de poche agite ses dreadlocks sur toute la largeur de la scène, le sourire aux lèvres. Il tend son micro au premier rang sur la plupart des refrains et se fend en remerciements et explications de texte dès que l’occasion se présente. "Instinct" commence dans le noir, comme dans le clip, tandis que "Two Thousand Voices" et son refrain imparable vient gonfler la liste des morceaux sortis du dernier album en date, l’excellent "Dead FM", qui avec "Chorus Of One" se taille la part belle de la composition du set de ce soir. "Exit English" tente une incursion avec le tube "To The World", et l’enchaînement de grosse classe "We Amplify / Blaze" qui sonnera l’heure du rappel. Dans le pit, c’est moins la folie que pour Time Bomb mais les gens adhèrent forcément devant toute l’énergie déployée par le groupe de Richmond.

Un circle pit du genre désordonné part, tandis qu’une nouvelle pyramide humaine se forme sous le regard amusé - interloqué - putain mais qu’est-ce qu’ils font ? du groupe. Comme ça chaque groupe aura eu le droit à sa pyramide, pas de jaloux. Les gamines adolescentes surlookées au premier rang laissent libre court à leur pensée : "C’est cool ce qu’ils font, ils sont français ?". On se prend dans les dents "Infrared" et "Earthbound’, avant que l’une des organisatrices du concert ne monte sur scène pour parler d’une contre-manifestation ayant lieu le 9 mai, en opposition à celle organisée par les militants d’extrème-droite. Cette année des étrangers, russes notamment, y prendront part, pour protester contre la recrudescence du fascisme dans leurs pays, surtout après le meurtre d’un jeune punk quelques jours auparavant. Un petit speach qui vient rappeler que le punk-rock n’est pas que musique mais une démarche à part entière.

Avec tout ça c’est déjà l’heure du rappel, qui s’effectuera avec deux titres parmi les plus emblématiques de la discographie du groupe : "Sedition" qui envoie du bois, et la traditionnelle "Sunset On 32rd Boulevard", véritable hymne de Strike Anywhere qui vient finir tous leurs sets, à la manière du "Bro Hymn" de Pennywise. Le groupe balance ce qui lui reste d’énergie sur la chanson, les poings se dressent et les "Together, together" sont repris à la volée. Déjà la fin, décidément on désespère de voir un jour SA atteindre l’heure de concert, et ce malgré une discographie assez conséquente. Un peu plus de titres de "Change Is A Sound" ou "Dead FM" auraient été plus que bienvenus, ainsi que "Chorus Of One" (comment se passer de ce morceau ??), histoire de dépasser les 45-50 min de concert. Mais on ne peut que les pardonner, tant qu’ils continuent à enchaîner des concerts qui ont à ce point la... pêche !



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