Motion City Soundtrack - Commit This To Memory

Contexte :

Après un excellent premier album qui avait surpris son monde par sa fraîcheur et son énergie, MCS revient avec son deuxième effort, cap ô combien difficile pour bon nombre de groupes. Force est de constater que le groupe a su s’entourer puisqu’on retrouve Mark Hoppus à la production assisté de Mark Trombino au mixage de certains morceaux (Jimmy Eat world, Blink 182...).

Chronique :

Alors cet album s’inscrit-il dans la lignée d’I Am The Movie ? Eh bien oui et non (ah la belle réponse de Normand que voilà !) car effectivement si l’on retrouve les éléments qui font la marque de fabrique MCS au travers des compos et des arrangements, cet album marque un premier virage vers une tonalité plus pop.

Première écoute et ça démarre fort avec "Attractive today", rapide, accrocheur comme du bon MCS. Puis vient "Everything is alright", tube en puissance avec ses couplets et son refrain entêtants. Et déjà la touche pop apparaît au travers des couplets finement ciselés. Nouveau retournement punchy avec l’excellent "When you’re around" et son riff lancinant, morceau que l’on avait déjà pu découvrir dans le split avec Matchbook Romance. Et c’est globalement le sentiment de cet album où l’on sent le groupe naviguer entre envolées dignes d’I Am The Movie ("Time turned fragile", "Better open the door", "Hangman") et titres plus pop ("Resolution", "Make out kids", "Feel like rain").

Bien loin de se noyer dans une insipide soupe pop-punk comme bon nombre de formations, les titres se mêlent subtilement et l’on y découvre au fil des écoutes le travail énorme fourni au niveau du placement des instruments, des chœurs et de la voix inimitable de Justin Pierre. Les instruments semblent alors se poser délicatement sur les morceaux (la partie clavier dans "Make out kids") ou bien se détacher pour mieux exploser (il suffit d’écouter le solo de batterie dans "Time turned fragile" tout simplement énorme).

Même des titres plus calmes comme "L.G. FUAD" ou "Hold me down" apparaissent alors comme de véritables petites perles au sein de l’album. Là où on aurait pu craindre un étouffement lié à ce virage popisant, on découvre au final un album abouti, plus varié, et qui préfigure sans doute déjà le nouveau visage de MCS. Reste à savoir si le groupe saura s’enrichir de cette évolution et conserver néanmoins son style au fil des albums.

A noter l’artwork légèrement différent dans cette version deluxe (argentée), agrémentée d’un titre bonus "Invisible monster" (excellent et qui aurait tout à fait sa place sur l’album) et surtout d’un DVD avec clips, footage et surtout un concert qui retranscrit parfaitement l’énergie incroyable que dégage le groupe en live (on se demande franchement des fois si Jesse au clavier n’est pas un peu cinglé !).