The Dillinger Escape Plan + Poison The Well + Stolen Babies @ L’Olympic (Nantes)

Date : 28 mars 2008 par Soss M@y0

Résumé des épisodes précédents : Juillet 2007, Dillinger Escape Plan annonce une tournée avec Meshuggah, seulement deux dates en France pour novembre (Paris et Strasbourg). Septembre 2007, la tournée est annulée, le guitariste de DEP s’est cassé le pied en faisant une vidéo. Décembre 2007, une nouvelle tournée avec Poison The Well est annoncée... Ô joie, ô bonheur, ils passent à Nantes (oui, maintenant, j’habite dans la ville du hardcore oldschool tough guy). 28 mars 2008, le grand jour est arrivé, je vais enfin voir DEP sur scène, et les échos des dates précédentes laissent espérer le meilleur.

Arrivée en retard, pas vu Stolen Babies, parait que c’était bien spécial comme musique (en même temps, quand on voit leurs photos, rien d’étonnant à ça). En attendant, c’est Poison The Well qui doit passer, mes demi-dieux du live depuis leur show à la Boule Noire l’année dernière. Enfin, ils montent sur scène, et commencent direct par... aucune idée, la voix de Jeff est quasiment inaudible et rend la chanson méconnaissable (des doutes quand même sur "12-23-93"). Et c’est là qu’on se doit de reconnaître tout le talent des PTW sur scène : ça ne dérange absolument personne, tant le charisme du groupe est énorme. Chose étonnante, je m’attendais à un énorme mosh pit dès le début, et non, les Nantais sont aussi amorphes que des Parisiens devant un groupe de punk-rock inconnu. Pas grave, Poison The Well enchaîne avec "Letter Thing", et autres bourrines du dernier album ("The Notches That Create Your Headboard", "Naive Monarch"), et quelques unes des anciens albums ("Ghostchant", "Rings From Corona", "Slice Paper Wrists"), bref, pas vraiment des berceuses. Je ne sais pas ce qui leur faut aux Nantais pour bouger, c’est à peine s’ils se trémoussent un peu le popotin sur "Nagaina", qui est pourtant bien boogie comme il faut. En passant, ce morceau est un véritable challenge pour le sing along, avec ses changements de rythme dans le chant toutes les 5 secondes, Jeff Moreira est un génie, c’est officiel.

Après nous avoir vanté les mérites de The Dillinger Escape Plan en live (ils ne se lassent pas de les voir, sachant que c’est au moins la 2eme tournée qu’ils font ensemble, ça promet), PTW annonce qu’ils ne leur reste que 4 chansons. Ceci semble être la déclaration de guerre qu’attendait le public pour commencer à s’agiter, et voilà que ça mouline des bras de bon coeur et que ça se prend pour Bruce Lee sur "Prematurito El Baby", le temps de récupérer mes pompes que j’ai perdues dans tout ce bordel, et je rentre dans la mêlée sur "Nerdy" avec son départ assassin "Why / Do your eyes / Paralyze me ?". Enfin choisie pour clôturer ce show, c’est "Crystal Lake" ; on n’aura malheureusement pas le droit à "Botchla" ou "Artist’s Rendering Of Me", mais pas de regret, c’était encore une performance scénique mémorable, et un excellent échauffement pour les monstres qui arrivent après.

Quatre musiciens complètement tarés menés par un chanteur body-buildé à mort... Enfin, c’est ce que l’on devine derrière toute la fumée et le stroboscope à faire crever un épileptique. Pareil que PTW, The Dillinger Escape Plan attaquent direct à l’ultra-bourrin, mais impossible de dire laquelle, la voix n’est pas mieux réglée. Par contre le public est vachement plus motivé, pour le coup ça bouge bien, c’est même assez violent... Je crois que certaines personnes (des bananes flambées, enfin, des crétins qui sentent le rhum quoi) cherchent vraiment à taper sur les autres. En plus, le stroboscope les fait immédiatement passer au stade de dangers publics impossibles à surveiller. Sur scène aussi, c’est la guerre : le guitariste moustachu grimpe sur tous les amplis qu’il trouve, le méchu frôle la collision avec le bassiste, Greg Puciato saute partout sur scène ; et le nouveau batteur ne laisse aucun doute sur son aptitude à remplacer Chris Pennie.

Côté set-list, ça joue plutôt les grosses bombes de Ire Works ("Fix Your Face", "Nong Eye Gong") et de Miss Machine ("Baby’s First Coffin", "Parasonic Youth"), ce qui déplaît à deux intégristes qui ne réclament exclusivement que du Calculating Infinity et du Irony Is A Dead Scene. Et franchement, faut vraiment être de mauvaise foi pour dire que ça fait pop en live.
Certes ce n’est rien face au déchaînement qu’entraînent "43% Burnt" ou "The Mullet Burden", mais jamais je n’aurais pensé que "Setting Fire To Sleeping Giants" avait un tel potentiel de violence (d’ailleurs, je me suis mangé un bon pain dans la tronche sur celle-là). Bref, on laisse les intégristes faire leurs blasés, de toute façon le pit fait rage depuis le début du set ; c’est à peine si on souffle un peu le temps de "Black Bubblegum", qui montre que les DEP n’ont pas forcément besoin de faire dans le bourrin pour montrer leur talent. Une des fameuses ‘bananes flambées’ tente ensuite de démarrer un circle pit pour "Sugar Coated Sour" mais il se fait méchamment jeter, mosher, c’est mieux. Heureusement le guitariste méchu vient un peu l’aider en se jetant dans le public, tandis que l’autre est toujours perché sur un ampli. Un autre petit morceau bien barré, joué à 100 à l’heure (encore une fois, impossible de vous dire lequel, le son, c’est vraiment le seul bémol de ce concert), et le concert prend fin.

Pas de rappel, chacun rentre chez soi soigner ses bleus et autres contusions inévitables, tout content d’avoir vu ou revu des groupes qui ne font que confirmer leur statut de bêtes de scène.



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Poison The Well