Swellers (The) - My Everest

Contexte :

2006 marque la fin des études pour The Swellers. Punkers à plein temps, les quatre ont rattrapé le temps perdu en enchaînant les tournées aux States et même au Japon (l’EP "Beginning Of The End Again" y est sorti via le label Radtone Music). A la fin de cette même année, le groupe fait de nouveau appel à Mark Michalik pour enregistrer "My Everest". La sortie aura lieu en juin 2007, toujours sur Search And Rescue Records.

Chronique :

Après de l’écoute de cette galette, on comprend pourquoi le quatuor a été approché par Nitro Records en 2005. La signature sur l’écurie de Dexter Holland n’a finalement pas eu lieu (problèmes avec le contrat, délai d’attente pour la majorité de Jonathan, le batteur) mais The Swellers n’auraient pas fait tâche dans le décor.

Elevés au son de No Use For A Name, Lagwagon et autres cadors du punk à roulettes, on aurait pu penser que The Swellers, qui n’ont pas tous encore dépassé la vingtaine, se seraient contentés de calquer les plans des aînés. Ce n’est heureusement pas le cas tant l’impression de maturité qui se dégage de "My Everest" est impressionnante : compos travaillées, sens de la mélodie imparable, soin apporté aux intros ("Vehicle City") et aux fins de chansons ("Surrounded", "Skoots", "The Way Back Home"), soli de grande classe ("Bottles", "The Flood", "Skoots"), variété des plans de batterie, chant quasi-impeccable. Mêmes si les ’figures imposées’ du punk mélo (breaks ’stop and go’, changements de rythme, palms mutes) sont présentes, elles sont exécutées sans excès.

A l’instar des regrettés Much The Same ou des derniers albums de No Use, leurs tunes ont une forte tonalité mélancolique. Impression renforcée par l’interprétation de Nick Diener qui sait vous prendre aux tripes (les refrains poignants de "This Is My Everest", "What’s At Stake", "Skoots"). Cette atmosphère n’est pas surprenante quand on se penche sur les thèmes abordés : l’exode de Flint, leur ville natale, sinistrée économiquement depuis la fermeture des usines General Motors au début des années 90 ("Vehicle City") ; un accident de la circulation mortel lors d’une tournée ("This Is My Everest"), la société et la religion ("The Flood", "What’s At Stake"), l’amitié ("Keep Looking Where Your Eyes Are Looking Now", "Skoots", "The Way Back Home")... Bien loin du sea, sex and sun californien.

Un album sans temps mort, une véritable réussite pour The Swellers qui s’imposent comme l’une des révélations de l’année 2007. La consécration n’est pas loin, c’est le moins que l’on puisse espérer.