Buck-O-Nine

C’est très au sud des USA, très au sud de la Californie même, à la limite du Mexique que Buck-O-Nine voit le jour à la fin de l’année 1991. Le premier concert du groupe se fera en ouverture de The Mighty Mighty Bosstones à San Diego, leur ville natale. Jon Pebsworth n’est pas encore le chanteur du groupe. Il n’arrivera qu’en cours d’année 92, après un passage dans le groupe punk Labeled Victims (ou officiait aussi Pat Kim, le bassiste de Unwritten Law). Il sera suivi de près par Tony Curry à la trompette et Dan Albert au trombone. Les deux lascars se connaissent puisqu’ils ont déjà joué dans le même groupe de reggae, T Irie Dread. On sax, on retrouvera l’excellent Craig Yarnold.

Très vite, Pebsworth s’impose comme la figure de proue du groupe et s’intègre parfaitement. Fin 92, le groupe travaille sur une démo de 12 titres. La pochette, dessinée par le batteur Steve Bauer, représente un cerf en train de cacher ses parties honteuses... Le dessin sera utilisé par Bauer, alors en école d’art pour un devoir de classe.
Pendant l’enregistrement de cette démo, « Buck Naked », le groupe auditionne des guitaristes. C’est Jonas Kleiner, le dernier à être auditionné et le seul à avoir des compétences pour le ska, qui est retenu. Il deviendra l’un des piliers du groupe. Kleiner sera par la suite à la tête d’une agence de graphisme (lui aussi) qui crée des logos pour des groupes (Flogging Molly, Big D and the Kids Table…) ou des entreprises, et qui s’occupe du design de sites web.
La plupart des guitares de cette démo seront en fait enregistrées par le bassiste, Scott Kennerly. Elle sortira en cassette sur la propre structure du groupe, Working Class Records, qui ne sortira plus rien ensuite. Buck-O-Nine écume alors tous les clubs du sud de la Californie et se taille une belle réputation. Le combo sort dans la foulée un 45 tours (« The California 7 »).

En 1994, au moment de la sortie de son premier album, le groupe arrive déjà à remplir des salles de 1000 places. « Songs In The Key Of Bree » sort alors sur le label de San Diego Immune Records et le groupe entame sa première tournée à travers l’Amérique du Nord, avec Gangster Fun de Detroit et avec les excellents MU 330 de St Louis. Malheureusement, la tournée sera jalonnée de galères : bus de Gangster Fun en panne, musiciens de MU 330 malades… Ces deux groupes devront arrêter la tournée. Evidemment, les organisateurs des concerts, privés de leurs têtes d’affiche, ne voulurent pas maintenir les dates et les Buck-O-Nine durent rentrer au bercail.

En 1995, le groupe accouche de son second album, « Barfly » sur Taang ! Records. Ce disque contient une reprise de « Sound System » de Operation Ivy, de « Pass The Dutchie » de Musical Youth (énorme tube reggae/pop du début des 80’s), de « Teenagers From Mars » des Misfits et de « Wrong Em’ Boyo » de The Clash. Un bon résumé des influences du groupe. Le titre du disque fait référence à un film avec Mickey Rourke et Faye Dunaway et leur image est utilisée pour la pochette. Les deux comédiens, pas enthousiasmés, demandent qu’elle soit transformée. Steve Bauer se chargera du dessin qui ornera la nouvelle pochette, celle que tout le monde connaît aujourd’hui.
A la même époque, Buck-O-Nine renforce son expérience de la scène en accompagnant Voodoo Glow Skulls au Japon, et en tournant aux USA avec The Suicide Machine et les papes anglais de The Specials (la reformation, pas tout à fait le groupe de 79). Les deux premiers albums se vendent à 60 000 exemplaires malgré une distribution médiocre.

En 1997, le groupe quitte Taang ! pour sortir son nouvel album, « 28 Teeth  » sur TVT Records. C’est l’époque du « ska revival » dans le pays et Buck-O-Nine, fort d’un single imparable, « My Town », bien diffusé en radio, réussira à vendre 200 000 copies de ce 3e disque. Le groupe rejoint le Warped Tour et part ensuite en Australie où il tourne avec les gloires du coin, The Porkers. C’est une période où la formation tourne sans relâche pendant presque deux ans.

En 1999, alors que la vague ska punk est retombée, Buck-O-Nine sort son 4e album, « Libido », sur TVT Records. Le disque est en grande partie mixé par Stiff Johnson, bien connu du milieu punk pour avoir travaillé avec Bad Religion, Green Day, Sum 41 ou Rise Against. La production est excellente mais le disque se vendra moins bien. Le groupe continue de tourner mais il doit interrompre ses concerts, suite à une grave maladie contractée par le bassiste du moment, John Bell, venu remplacer Scott Kennerly (lui-même parti après la sortie de « Libido »). Bell arrive dans le groupe juste avant une tournée japonaise pendant laquelle sera enregistré le live « Hello And Goodbyes » qui sortira en 2000 sur le propre label de Jon Pebsworth, Offramp Records.
Le groupe entre alors dans une période de stand-by, puis effectue quelques concerts en Californie, une tournée en Grande-Bretagne pour la sortie de « On A Mission » en 2001 (sur Moon Ska Europe), une compilation qui regroupe essentiellement des titres des deux premiers albums.

De 2002 à 2004, les musiciens de Buck-O-Nine continuent de se voir et de composer des chansons en donnant de temps en temps des concerts. C’est finalement en 2006 qu’ils décident d’enregistrer un nouvel album et de reprendre la route. Une version démo de leur 5e disque est enregistrée dans leur propre local de répétition. Ils retournent ensuite au Double Time Studio de El Cajon (où les deux premiers disques avaient été mis en boîte) pour procéder à un enregistrement professionnel des mêmes titres.
« Sustain » sera mixé au Blasting Room Studio de Fort Collins par sieur Jason Livermore et édité à la fin de l’été 2007 par Asian Man Records. Le batteur de cet album est Jeff Hawthorne (qui officie aussi dans le groupe pop/rock Plural) et le bassiste Andy Platfoot. Les cinq autres musiciens, le noyau dur du groupe, n’ont pas changé depuis le premier album.

Dans la foulée, Buck-O-Nine participe à toutes les dates californiennes du Warped Tour 2007. Le groupe a aussi édité deux EP, l’un en 1996, « Water In My Head » sur Taang !, l’autre, « Pass The Dutchie » en 1998 sur TVT. Il est en outre présent sur de nombreuses compilations, notamment un tribute album à Duran Duran et « Ska Is Dead » parue sur Asian Man Records.