Time Bomb - Live Free Or Die Trying

Contexte :

Premier LP pour les jeunes activistes parisiens de Time Bomb, qui sortent la galette sur leur propre structure, Rockin’Street Prod. Ils ont compris qu’en punk rock comme en sexe, on était jamais mieux servi que par soi-même (du moins c’est ce qu’on croit jusqu’à 8 ans et une rencontre fortuite dans les toilettes d’un concert de Sepultura... pardon ça c’est perso).

Chronique :

Un premier album qui succède très vite au premier EP 5 titres, High Explosive. L’envie du groupe n’a d’égale que la circonférence des nichons de Pamela Anderson, aussi les cinq jeunes fringants éphèbes se sont vite remis à composer afin d’avoir un nouveau support dans le but de repartir taquiner la route et les planches de France et de Navarre. Enregistrée en une dizaine de jours, la galette bénéficie d’une bonne qualité de production, comme l’annonce d’entrée "Listen Up", instrumental qui accélère progressivement, et qui sert d’introduction au grand défoulement qui va suivre.

Assurément Time Bomb sait dispenser à ses chansons des bons riffs de gratte qui rendent ses titres efficaces dès la première écoute. "Resistance" en est la plus parfaite illustration, le gimmick sur le refrain accompagnant parfaitement le chant. Et la basse n’est pas en reste sur les couplets. On retrouve "Punk Rock Is Politics", déjà présent sur l’EP et qui bénéficie ici d’une meilleure prod. A la manière de The Unseen qui soignerait particulièrement ses guitares, le groupe assène son punk rock tapageur à grand coup de chœurs qui vont bien sur les refrains, tout le long de la dizaine de titres composant ce Live Free Or Die Trying.
Un titre d’album qui illustre parfaitement le propos des paroles disséminées dans chaque chanson. La politique, la classe ouvrière, la solidarité, les conservateurs inamovibles du punk-rock, la drogue, le végétarisme… Autant de sujets qui sont chers à cette bande de copains de banlieue.

Au milieu de cette déferlante très street punk, on retrouve quelques intonations plus surprenantes, à l’instar de ce petit riff sur "Drop This", très typé métal et que les Musclor en guimauve d’Avenged Se7enfold n’auraient pas renié, ou encore une avalanche de riffs et de cris sur "Until The End We Stand", titre sur lequel figurent leurs potes de Thump (bien que cela ne soit pas indiqué dans le livret à cause d’un malheureux oubli). On dirait un générique de jeu vidéo sur l’intro tiens… Beaucoup de points positifs, et quelques négatifs tout de même.

Outre un accent encore perfectible et une voix qui semble parfois subir la musique, les breaks sont toujours amenés de la même façon, avec le soufflé qui retombe très sec sur la fin du second refrain, avant de repartir sur le-dit refrain. Si cette formule a depuis longtemps fait ses preuves, elle est ici appliquée sur chaque chanson. Au final on voit venir chaque break à quinze kilomètres, et la reprise ne semble pas toujours judicieuse comme sur celui de "Betrayed", ou sur la fin du superbe pont de "Split Your Rage", où il aurait peut-être mieux valu laisser retomber le soufflet comme sur "Live Free Or Die Trying". Tout cela ne reste que des petits points d’approximation que l’on pourrait qualifier d’erreurs de jeunesse, mais qui entrainent néanmoins un sentiment de répétition au fil de l’écoute.

Avec ce premier opus, les Time Bomb s’affirment comme de très bons musiciens punk, et comme une valeur sûre de la scène punk française. Décidément Lorie avait raison : "A 20 ans , rien n’est impossible".