Mustard Plug - Pray For Mojo

Contexte :

Après un très bon Evildoers Beware ! en 97 et un certain succès public, Mustard Plug se devait confirmer avec ce 4e album. Retour donc dans le Colorado au Blasting Room studio pour enregistrer encore une fois avec Bill Stevenson, Stephen Egerton, et Jason Livermore venu leur prêter main forte. Que des pros quoi ! Le line up du groupe s’est un peu stabilisé avec deux cuivres permanents que sont Jim Hofer au trombone et Brandon Jenison à la trompette.

Chronique :

Il ne fallait pas s’attendre à quelque chose de révolutionnaire avec ce disque. N’est pas RX Bandits qui veut. Mais c’est très bien comme ça. Car tout ce que je demande à Mustard Plug, c’est à chaque fois de nous sortir un bon brûlot ska/punk. Et là encore, le service est de qualité. Ce qui marque dès la première écoute, c’est que le groupe a encore gagné en maturité et en expérience. C’est encore plus carré et mieux produit que sur le disque d’avant. Comme quoi enregistrer plusieurs fois avec le même producteur, dans la confiance, peut s’avérer très bénéfique même si ça ne remet pas en cause les fondamentaux d’un groupe. Les cuivres par exemple sont encore plus nets et claquent plus fort que sur les skeuds précédents.

Franchement, il n’y a rien à jeter sur cette belle galette. « Send you back », le premier titre est un ska/punk 100 % certifié Mustard Plug qui file à 100 à l’heure. Rien de tel pour bien commencer. Mention spéciale pour le solo de guitare juste avant le break final. La 3e chanson, « Someday, right now » commence comme un gros morceau hardcore avant de partir en ska bien speed avec un refrain punk. Magique. « Away from there » débute avec des cuivres omniprésents, puis une batterie qui claque et un bon ska qui démarre sur le contretemps de guitare.

La voix de David Kirchgessner a encore gagné en clarté et elle est plus posée. Le gaillard est aussi à l’aise dans le ska que dans le punk/rock bien violent comme sur « Throw a bomb » qui devrait ravir les plus crêteux. Là c’est la basse qui annonce la couleur. Remarquez, avec un titre pareil, il pouvait difficilement s’agir d’une ballade romantico-sentimentale.
Et c’est pas fini avec les hits. Prenez « Mend you ways » ou « Yesterday »… c’est pas des merveilles ça ? Hein ! Et puis au rayon "j’aime bien pogoter", on a aussi « So far to go » et l’incontournable « We’re gunna take on the world » avec là aussi des chœurs énormes (ça devient une habitude chez eux.) Mais bon, le sommet du disque est quand même représenté par « Everything Girl » (un clip a d’ailleurs été tourné), une chanson d’amour comme les américains en ont le secret, et c’est… comment dire…un pur hit, quasiment du niveau de « 10 West » des Mad Caddies.

Du grand art. Plus qu’une confirmation, cet album est une consécration. Mustard Plug reste dans les clous de la tradition ska/punk mais réussit à affiner et à affirmer son style de disque en disque. Grâce à une belle production, certes, mais aussi grâce à l’inspiration et au professionnalisme des membres du groupe. Mustard Plug est une référence avec un potentiel énorme encore sous exploité.