Guerilla Poubelle + Charge 69 + P.O. Box @ L’Autre Canal (Nancy)

Date : 22 janvier 2008 par Anarchibald

Grosse soirée en perspective ce 19 janvier 2008 mais également de nombreux dépucelages. Ce concert sera en effet à la fois mon premier de Guerilla Poubelle à l’Autre Canal, et le premier où P.O. Box ne se trouve pas en tête d’affiche.

Cela dit ne précipitons pas les choses. La soirée commence tout d’abord par un premier arrêt chez un pote histoire de se faire payer des coups, et d’apprendre également que celui-ci compte faire l’impasse sur les pios ou tout du moins venir pour la fin. J’entreprends alors de le convaincre de venir voir le set des nancéiens en entier d’autant plus que, bien qu’il les ait vus maintes fois, son dernier show des ska-punkers doit remonter à avant la sortie de leur dernier album. Après une joute verbale acharnée digne des plus grands débats de l’assemblée nationale et des effets d’annonces venteux d’un président mesurant autant que son pourcentage d’opinions favorables dans les sondages (il fait bien 1m48 non ?) ; je parviens à le convaincre. Le petit problème c’est qu’il nous faut un certain temps (voire un temps certain) pour se mettre en route, délai qui, ajouté à celui du trajet, nous fait débarquer aux alentours de 21h30 à l’Autre Canal. Pas le temps de s’émerveiller devant le bâtiment ni son intérieur, juste assez pour se demander « Mais pourquoi le tampon qu’on nous met sur le poignet n’imprime rien » et nous voilà dans la salle où les P.O. Box continuent leur set ou plutôt l’achèvent puisqu’ils joueront environ 4 titres après notre arrivée.

Histoire de rattraper le temps perdu je me dirige vers le pogo tandis que résonne « Look What You Have Done ». S’en suivra « Everyb’ addict » mais c’est bien entendu sur « Death Promises Me A Better place » que la foule se déchaînera aussi bien sur les chœurs que dans la fosse. Pas de doute le groupe à toujours autant d’énergie sur scène et sait mettre l’ambiance, ce n’est sûrement la grande et émouvante « Make Up/Wake Up ! » qui viendra dire le contraire. Petite déception personnelle donc puisque j’ai loupé les ¾ du set des nancéiens d’autant plus que le groupe n’offrira aucun rappel. Il faut dire que peu de temps sera laissé au public pour tenter de faire revenir la bande : à peine les musiciens sont-ils sortis de scène que les lumières se rallument et la sono se remet en marche.

Une grande partie du public quittera la salle pour rejoindre la cour extérieur réservée aux fumeurs. L’occasion de se rendre compte du nombre impressionnant de gens à ce concert (environ 600 préventes étaient annoncées jeudi), sûrement le concert punk rock le plus fréquenté auquel j’ai assisté ces dernières années (même à paname il n’y a pas autant de monde ma bonne dame !). L’autre surprise majeure est que, contrairement à ce à quoi je m’attendais, ce ne sont pas des dizaines de Butters et Jenny-la-Punkette (elle n’a pas pu faire le déplacement parce que ses parents sont « trop des rats, ils ont même pas voulu lui payer l’aller-retour en TGV en première alors que ça coûte que 160€ ! Du coup j’suis trop deg’ parce que je pourrai même pas dire sur mon myspace que je suis la plus grande fan des Guerilla Poubelle of the world. En même temps à... "Nancy", je me serais trop galèrée grave là-bas parce que je sais trop pas parler allemand, même que je trouvais ça trop relou comme langue avant, mais maintenant qu’il y a Tokio Hotel et ben je taffe trop comme une malade pour pouvoir leur dire que je les kiffe grave !... ») qui peuplent les lieux, mais un public plus âgé dans lequel on trouve de nombreux créteux cloutés. Comme quoi finalement le véritable problème c’est le public parisien ! (un peu de critique ne pourra leur faire que le plus grand bien).

Retour dans la salle pour attendre la fin du changement de groupe, se rendre compte que le tampon sus-cité se révèle en fait avec une lampe à lumière "noire", et enfin examiner de plus près la configuration des lieux. Cela se résume en gros à la scène (sans dec’ ?!) au devant de laquelle se dessine un grand espace pour le public, et qui sera largement occupé par le pogo par la suite, on finit enfin par un série de gradins derrière l’ingé son, le tout étant surplombé par une coursive en U à l’étage. Pour faire simple et parisien il s’agit presque de la maroq en beaucoup mais beaucoup plus grand (et là pas de risque de se casser la gueule sur les gradins en pogotant ou autre à moins d’être sévèrement cuité (et con). On retrouvera d’ailleurs les mêmes habitude que dans cette salle puisqu’une petite partie du public ne quittera pas les hauteurs pour apprécier le concert (on peut pas être parfait partout non plus).

Cette description faite voilà Charge 69 qui débarque. Les deux ou trois écoutes à la volée que j’ai fait de ce groupe m’ayant amplement convaincu, je me dirige une nouvelle fois dans la fosse. Cela dit j’ai au début un peu de mal à rentrer dans le truc ce qui n’est assurément pas le cas du public dans lequel se cache un grand nombre de fans du groupe et qui répondent présent au street-punk 80’s de la bande. Cela se ressent tout de suite sur les bras, les jambes, les côtes... puisque le pogo est particulièrement vigoureux et épuisant. Ceux qui quittent le mouvement pour rejoindre les barrières bordant la scène ne reprennent pas leur souffle pour autant, en profitant pour scander les paroles de morceaux que le groupe piochera à travers toute sa discographie pour le moins fournie. Cela dit pas moyen de sécher les spectateurs qui en redemandent vivement, un enthousiasme qui donnera bien évidement lieu à un rappel.

Nouvelle sortie de la salle et je croise Romu d’Oni Red Chords pour parler entre autres du tribute à Kid Dynamite qui sortira bientôt (bien évidement on vous en reparlera). La conversation ne s’éternise pas et pourtant à peine suis-je de retour dans la salle que Guerilla Poubelle a balancé deux titres. Le pogo est cette fois-ci plus fourni mais moins puissant qu’avant, néanmoins il suffit d’attendre des titres tels que « Etre Une Femme » ou « Demain Il Pleut » pour que les spectateurs se déchaînent, n’hésitant pas à donner de la voix pour faire résonner les paroles à travers la salle. A ces moments de liesse collective s’ajoutent de nombreux breaks parfois involontaires dus à des ennuis techniques qui obligeront le groupe à taper la causette, ce qu’il ne rechignera pas à faire, bien au contraire. Cependant ces pauses seront bien souvent intentionnelles donnant l’occasion au groupe de... taper la causette, mais pas seulement. Ainsi Till ne se privera pas de balancer de nombreuses vannes, prenant un malin plaisir à aiguiser les rancœurs ancestrales avec des « On est content d’être à Metz » (vous remarquerez qu’ils ont le même humour qu’Escarres et ça c’est dangereux) ; ou bien encore d’oublier ses paroles sur « La Fin Suffira », interrompant alors la chanson au profit de l’hilarité générale ou bien remplaçant tout bonnement le texte par des « na na na naaaaaaaaaaa ». Se trouvant trop mauvais le groupe annoncera alors un changement de membre, c’est ainsi que les trois larrons quitteront la scène pour laisser place à... Diego Pallavas ! Ces derniers feront tout d’abord mine d’interpréter « Demain Il Pleut » avant de repartir sur un morceau de leur cru. La tune exécutée ils redonneront les commandes aux GxP. Continuant d’enchaîner les titres du premier et second album tels que « Quand le Ciel Sera tombé », « L’équipe Z », « En Noir Et Blanc » (je voudrais d’ailleurs faire remarquer qu’on dit « Je n’arrive pas à croire que la nature soit derrière tout ça », franchement quel exemple pour la jeunesse !! Merci monsieur Pivot on leur dira), « J’ai Perdu Mes mains » ou encore « Mort A l’hôpital » le groupe annoncera ensuite la fin de son set et ce moins de 40 minutes après être monté sur scène !

Personne ne se doutait de la manigance et du rappel qui allait suivre, c’est donc dans la surprise générale (ou pas) que le groupe remonte sur scène pour massacrer sur la longueur « Culture Poubelle » à coup de chant faux, d’accords foireux ou de rots et autres hoquets obligeant à arrêter la musique tout en continuant bien sûr à vanner le public. Till fera ensuite venir Seb de P.O. Box dans le pur style de l’école des fans pour lui faire chanter la reprise de « 13 Stitches » de NOFX afin que, d’après Till, l’on ait « au moins droit à une bonne chanson ». Le passage à la trompette sera bien évidement interprété par Yul mais... sans trompette. Après tout cette reprise n’est pas si innocente que ça vu que la prestation de Guerilla Poubelle se situe dans la lignées de celles de NOFX : des conneries, des vannes, des délires et même parfois de la musique. On peut donc comprendre que certains soient restés sur leur faim : une tune plus tard le groupe quittait déjà la scène, clôturant un set de moins d’une heure, ce qui pour une tête d’affiche est plutôt limite, surtout quand sur cette heure, un bon tiers, voire plus, aura été réservé à la déconne.

Dommage car s’il est vrai que les délires du groupe mettent vraiment une bonne ambiance, la longueur de la prestation devrait être revue en conséquence et prolongée afin de pouvoir satisfaire tout le monde. Retour donc dans les rues de Nancy où il ne fait même pas froid pour une mi-janvier, et qui à cette heure-ci se remplissent de wesh-wesh, fashion et j’en passe, quittant les bars et les boites (où y allant)... « si c’est vous la tecktonik nous s’rons la guérilla ! » comme dirait l’autre...



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