98 Mute - Slow Motion Riot

Contexte :

Ce troisième opus du groupe d’Hermosa Beach est la première production du combo à paraître sur Epitaph. Ce changement de label entraîne une plus ample reconnaissance des Californiens sur la scène internationale. Cependant, et malgré ce passage sur le label de Mister Brett, le groupe n’obtiendra jamais les lauriers qu’il méritait. Alors si des fans de Pennywise, No Fun At All et consorts sont passés à côtés de 98 Mute, ils n’auront cette fois-ci plus d’excuses…

Chronique

Autant le dire tout de suite, ayant découvert 98 Mute avec l’excellent "After The Fall", le dernier album du groupe, je fus légèrement déçu aux premières écoutes de "Slow Motion Riot". En effet, ce troisième opus des Californiens est moins riche et moins abouti que leur ultime production. Mais ne vous arrêtez pas à ces quelques lignes, on a affaire à du punk rock, rapide, énergique et mélodique à souhait, typiquement 90’s.

Produit par Fletcher Dragge, comme tous les autres albums de 98 Mute, cet opus rappelle à certains égards Pennywise (mais doit-on s’en étonner ?). En effet, le son de guitare et le jeu de batterie de Justin Thirsk rappellent ceux de leurs illustres aînés. Une impression renforcée par la voix de Pat Ivie, qui ressemble, sur certains passages, à celle de Jim Lindberg (en moins variée). Alors, 98 Mute : du sous-Pennywise me direz-vous ? Et bien non.

Car si les accointances entre les deux groupes sont assez nombreuses et flagrantes sur le premier morceau, "Slow Motion Riot", 98 Mute possède tout de même une identité musicale claire. Tout d’abord, le combo s’autorise quelques breaks moins rapides entre les riffs enchaînés pied au plancher ("Hit You Back", "Simpler Days", "Wounds"). Ensuite, Pat Ivie alterne régulièrement entre un chant bien mélo et une voix plus saccadé et plus hardcore. Et puis les gratteux intercalent de nombreux soli simples et efficaces ("Hit You Back" », "Count On Me", "Never Forget"). Enfin, tous les titres comportent leur lot de chœurs, donnant toujours plus d’entrain à un album.

Malgré cette débauche d’énergie positive, "Slow Motion Riot" s’avère un peu monotone, les chansons étant peut-être un peu longues, franchissant souvent les trois minutes. Ou bien manque-t-il un titre phare en milieu d’opus qui aurait redonné un peu de peps à l’ensemble. Dommage, car le groupe montre ici de belles capacités d’écriture, qui seront finalement exploitées à fond sur la galette suivante.

Un bon album de punk rock mélo, auquel on préfèrera néanmoins "After The Fall", qui utilise les mêmes ingrédients, mais savamment mieux dosés pour un excellent résultat. A conseiller néanmoins aux inconditionnels de 98 Mute ainsi qu’aux fans du punk rock californien ’old school’ de cette époque dorée.