Defiance Ohio - The Fear, The Fear, The Fear

Contexte :

Au fil des années Defiance Ohio s’est construit une petite notoriété dans le monde du punk-rock, bien que son style musical soit quelque peu à part. L’aventure débuta avec un premier album, Share What Ya Got en 2004, qui, s’il fut à sa sortie l’affaire de quelques initiés, aura par la suite bien fait parler de lui. Car une grande partie du public n’a découvert réellement le groupe qu’avec la sortie de son deuxième album, The Great Depression sur No Idea en 2006, en profitant pour s’intéresser au premier opus de la bande. Mais nous voilà fin 2007 et le troisième album de Defiance Ohio vient tout juste de sortir, son nom : The Fear, The Fear, The Fear.

Chronique :

Après The Great Depression sorti en 2006, Defiance Ohio avait la lourde tâche de donner suite à un fabuleux second album. C’est donc forcément avec appréhension que les fans du groupe se jetèrent sur cette galette, se demandant bien si le groupe n’avait pas joué toutes ses cartes d’un coup. Et malheureusement dès les premières notes de « Can’t stop, won’t stop », la première chanson, le pessimisme de l’avant-écoute est toujours présent. Le morceau ne décolle à aucun moment, l’énergie des deux premiers albums semble bien loin et ce n’est pas non plus au profit de l’émotion transmise. Même constat pour « The list », bien triste tout ça...

Il faudra attendre « The condition » pour entendre à nouveau la voix lead prend aux tripes, avec un refrain vraiment poignant. Et là, « Eureka ! » ! C’est en plein milieu d’album que le groupe semble avoir enfin retrouvé la formule magique. Ce titre fait penser aux Beatles, un côté folk en plus (agrémenté par le violon principalement). Autant dire que pour citer une influence comme celle là il fallait vraiment un morceau de grande classe. La suite se révèle tout comme le début d’album, plutôt mitigée. Un « The years, the fears, the sleep » nous remémorera les deux premiers albums qui débordaient d’énergie à la manière des Lawrence Arms, toujours avec ce côté folk penchant constamment vers le swing d’un Flogging Molly. Mais hélas, rien n’y fera, des morceaux comme « Now, now, now » montrent bien que le groupe a considérablement manqué d’inspiration sur le coup. La courte durée de la galette permet malgré tout de passer un bon moment en compagnie d’un groupe qui fut l’espace d’un album (voire deux) tout simplement génial.

Pour ce troisième opus on peut dire que Defiance Ohio limite la casse. Mais le manque d’énergie ferait presque croire que le groupe cherche à s’attirer un public plus large plutôt que de perdurer dans une musique où il est l’un des rares représentants à ce niveau là. Heureusement on peut constamment voir sur le site du groupe des liens vers des pétitions, des appels à la rébellion… Ce qui montre bel et bien que le cœur du groupe est encore et toujours punk-rock. Et comme toutes ses autres productions, cet album est, au moment où je vous parle (quelques semaines après la sortie), en téléchargement libre et gratuit sur le site internet de la bande. Alors même si The Fear, The Fear, The Fear est une petite déception, pourquoi s’en priver ?