[Bienvenue sur Punkfiction | Live Report : Motion City Soundtrack + guests @ Batofar (Paris)]

Motion City Soundtrack + guests @ Batofar (Paris)

Date : 15 septembre 2006 par Seb-O-Matic

J’arrive vers 19h23 sur le quai servant de point d’ancrage au Batofar, une petite foule subsiste encore à l’entrée, des personnes dépourvues de places et cherchant à faire rajouter leurs noms à la liste d’invitations parfois de bien curieuse manière (comme ces deux américaines faisant les yeux doux aux agents de sécurité). Un étrange brouillard donne une allure d’outre-tombe au ciel parisien ce soir, aussi fantomatique que les No Restrictions en quelque sorte, puisque pour la 4ème fois en à peine un an, je vais louper le groupe pop/punk Lorientais ! Entre retard de ma part, annulations de concerts ou ce soir, attente pour la liste des invités du label, impossible de me faire une idée en live du groupe.

I-Pod dans les oreilles c’est donc sur la bande-son des Hot Water Music que je rentre. Malheureusement ce n’est pas eux qui se la donnent à ce moment sur la scène, mais les Hard Lessons. Je commande ma première pinte, sers quelques mains puis prête attention au groupe. Thématique de la soirée : le clavier. La majorité des groupes de ce soir en ont un dans leur formation. Ici le trio joue de la pop assez sympa par moments avec quelques relents de country dans certains riffs, et c’est le synthé qui fait office de basse. Ils reçoivent vraiment un très bon accueil, entre cris, reprises en choeur des paroles ou le point noir de la soirée : les claquages de mains. Que Le Pen ou autre trou de bite de De Villiers se rassurent quant à la pseudo-africanisation de la France : on n’a pas encore leur sens du rythme, très très loin de là ! Si encore le public était raide bourré ok, mais par rapport à ma dernière fois au Batofar le bar est ultra-calme ce soir (bon ok la dernière fois c’était Leftöver Crack, ceci peut expliquer cela...). Comme quoi il y a public parisien et public parisien. En tout cas au-delà de ces préoccupations rythmiques, le groupe est ravi, offre un t-shirt, invite tout le monde à venir sur leur MySpace et surtout le chanteur insiste beaucoup pour qu’on les rejoigne au stand sous les escaliers... Quand les groupes d’aujourd’hui se font VRP de leur maison de disque... Quelques solos pas dégueu plus tard, The Hard Lessons se barrent sur une dernière chanson à la gloire du rock’n’roll, avec Johnny Rotten évoqué dans le texte.

Au tour maintenant des ptits gars de Ok Go sapés comme des princes. Bon c’est rock, ça fait très hype, ça sonne très british, ça passe bien même si on a quand même l’impression que 10 000 groupes made in Rock & Folk ou Les Inrocks servent la même soupe. Les groupies elles, sont ravies, apparemment le groupe a la côte dans les coeurs féminins. C’est là que je retrouve les 2 poufs américaines qui sont finalement rentrées (par quel moyen bucco-illégal ?) qui n’arrêtent pas de gueuler comme des Star Academyciennes qu’on égorge (juste un fantasme personnel...). Le chanteur parle pas mal avec le public, du coup y en a toujours qui pour faire croire qu’ils comprennent l’anglais rigolent à chaque fois. Ce qui donne "La prochaine chanson s’appelle truc-machin" = rires... Il y a quand même une chanson que je connaissais d’un vieux sampler Rocksound : "Get Over It", leur single de l’album d’avant, morceau bien sympa au refrain accrocheur. Pour le final OK Go va se fendre d’une chorégraphie assez sympa et marrante, pour la plus grande joie de son public épilé. Et à voir certaines réactions, je me laisse aller à penser qu’il n’y a pas que la péniche qui mouille à ce moment-là...

Après d’improbables remixes d’Eminem, aller au tour des vedettes de la soirée, les ricains de Motion City Soundtrack ! Une intro sortie tout droit d’un film et c’est parti. Le public réagit au quart de tour pour une séance de jumping général à m’en faire presque tomber mon gobelet. Les nouvelles compos tirées de Commit This To Memory, dernier effort discographique du groupe sont à l’honneur, avec "Attractive Today" ou "Better Open The Door". J’avais déjà vu le groupe en première partie de Blink182 au Zenith, et je me rappelais avoir bien aimé, surtout le claviériste complètement taré sautant partout. Le problème c’est que vu la hauteur de la scène si le gaillard saute ce soir il est bon pour un trauma crânien, alors il se contentera de chanter sans micro ou de taper furieusement dans ses mains en s’agitant dans tous les sens. La voix est un peu trop faible par rapport à l’ensemble, mais la grande surprise vient de la puissance que prend le groupe en live. Délestés de la production de Mark Hoppus, les titres de MCS semblent plus gras, les riffs plus sévères, et tout cela est servi par une énergie sans faille du combo. Bon sur les breaks certains claquages de main sont encore tout à fait décalés, mais il en est de même pour les hochements de tête, parce que bah le batteur de Motion City Soundtrack, il touche carrément sa bille ce salaud ! Histoire de calmer le jeu, le chanteur offre à boire (moi j’en veux pas c’est que de l’eau) aux premiers rangs, histoire de bien introduire un morceau aquatique : "Feels Like Rain". Sa voix est vraiment impeccable, aussi bien que sur disque, quasiment sans couacs, mais du coup le sentiment d’être en pleine écoute de "Commit This To Memory" revient au galop. Certains morceaux ont des passages beaucoup trop similaires, ce qui fait naître dans le public des réflexions comme "Ils l’ont pas déjà jouée celle-là ?". Reste que ça rend bien et que les gens s’amusent. Les anciens titres comme "The Future Freaks Me Out" et surtout la puissante "My Favourite Acident" recueillent tous les suffrages à l’applaudimètre. Le show doit s’achever à 23 heures, donc pas de pseudo-faux-rappel ce soir et tant mieux. Le groupe reste sur scène pour finir ce qu’il lui reste de temps en envoyant notamment "Everything Is Allright" puis invite tout le monde à faire la fête avec eux sur les quais. Voilà les lumières se rallument et il est temps de rentrer dans nos pénates dans la moiteur parisienne en affrontant le brouillard désormais quasiment dissipé, avec plein de notes de piano en tête. C’est rock en fait le piano....



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