Danko Jones - We Sweat Blood

Contexte :

"We Sweat Blood", le deuxième véritable album de Danko Jones ("I’m Alive And On Fire", sorti en 2000, étant une compilation de titres inédits et raretés) est sorti en 2003, deux ans après l’excellent "Born A Lion". Enregistré en Suède comme son prédécesseur, cet opus est sorti sur Bad Taste Records. Evoluant dans un punk’n’roll ultra simpliste mais ultra efficace, on pouvait se demander comment le Canadien et ses deux acolytes allaient évoluer musicalement après l’excellent Born A Lion. Réponse, donc, avec "We Sweat Blood".

Chronique :

Si Danko Jones avait foutu une grosse claque avec son précédent album, il confirme avec ce deuxième opus. Mieux, le groupe a su évoluer, tout en gardant son identité. Monsieur Jones est donc vraiment talentueux. "Sleep Is The Enemy", qui sortira trois ans plus tard, ne fera que confirmer ces dires. Mais ne vous inquiétez pas, on reconnaît la patte du maître dès les premières notes, ou devrais-je dire la voix du Lion !

La courte intro de batterie au rythme entêtant réveille le fauve, qui ne tarde pas à rugir. La voix du frontman est toujours aussi impressionnante. Rugueuse, profonde est terriblement sexy. Ce premier titre est déconcertant de simplicité et d’efficacité. Le son semble plus gros, plus puissant que sur "Born A Lion". Plus groovy aussi peut-être, mais toujours brut et sans artifice (on entend les doigts glisser sur les cordes !). Le deuxième morceau débute par une rythmique faisant penser à des beats techno. "Boom, boom, boom", tels les battements du coeur Mister Jones entamant un hymne à la danse. Et quelle danse ! Mouvements nerveux de la guibole (gauche de préférence, pour pouvoir jouer de la gratte en même temps), balancements de la tête intempestifs (ne pas s’exploser le cerveau non plus comme s’amuse à le faire nos chers amis métalleux !) et autres gesticulations saugrenues chères aux rockers de tous poils ! Le maître à ce petit jeu ? Danko Jones bien sûr. Si vous l’avez déjà vu en live, vous voyez ce que je veux dire. Sinon, dépêchez-vous d’aller mater un show du groupe canadien.

Pour en revenir à nos moutons, "We Sweat Blood" est effectivement plus groovy que son prédecesseur, notamment grâce à ses lignes de basse surpuissantes. Le Canadien maîtrise son sujet à la perfection. "Le" Canadien, car il est vrai que le chanteur-guitariste occulte un peu ses compères par son talent et son charisme. Pourtant, Damon Richardson (batterie) et John Calabrese (basse) assurent la partie rythmique avec brio sur tout l’album. Simple mais loin d’être monotone, le trio plaque d’imparables mélodies ("Heartbreak’s A blessing", ), alterne mid-tempo et envollées à la vitesse du son ("Wait A Minute", "Home To Hell") et le chant est tantôt suggestif ("Forget My Name") tantôt diabolique ("Home To Hell", "The Cross"). D’ailleurs, le groupe semble s’énervé de plus en plus tout au long de l’album. "Home To Hell" et "The Cross" sonnent limite hardcore. Puis le combo se calme, et revient à un rock’n’roll moins furieux. Cependant le chant reste toujours plus énervé qu’au début de l’opus. En même pas quarante minutes, Danko Jones est passé du dragueur sexy à un suppôt de Satan frénétique !

On vous aura prévenu, le combo ne fait pas dans la dentelle. Ces Canadiens jouent un rock fiévreux et envoûtant. Un rock qui prend toute son ampleur en live, lorsque le bouillonant Danko Jones réalise son show, diabolique et déjanté. Le fauve est sorti de sa cage... les dégâts ne font que commencer !