Never Say Die Festival (Comeback Kid + Parkway Drive + Cancer Bats...) @ Scène Bastille (Paris)

Date : 12 novembre 2007 par ForTheCause , Fuckin Asshole

Live report à quatre mains :

ForTheCause :

Passons sur l’attente d’une demie heure dans le froid à espérer l’ouverture des portes de la fameuse Scène Bastille, sur le vestiaire obligatoire et sur la bière hors de prix servie au comptoir, pour se concentrer sur ce qui nous intéresse avant tout, à savoir la musique de ce Never Say Die Festival. Mais tout d’abord quelques mots quand même sur le public présent ce soir là, savant mélange d’emos aux slims aussi noirs que leurs chevelures, de straight edge arborant les X de rigueur sur les mains, de modern old schooleux à t-shirt Verse et de gens à la dégaine plus commune. Bref, une population métissée qui au final a bien rempli la salle.

C’est The Warriors qui démarre le concert : dès le départ le ton est donné avec un hardcore très inspiré par le new school des 90’s et un chant hurlé façon énervé. Originaire de Californie, les cinq gars ont beau en faire des tonnes sur scène, l’ambiance reste morne. Il faut dire que leur musique n’est vraiment pas inspirée et honnêtement je ne comprends pas vraiment ce qui leur vaut d’être mis à l’honneur sur ce festival. Le groupe a pourtant la pêche et semble être heureux de jouer en France ce soir comme le répète plusieurs fois le chanteur. L’un des guitaristes est impressionnant physiquement, à tel point que sa guitare semble être un jouet entre ses mains. Le chanteur de Comeback Kid vient chanter sur quelques morceaux mais ça n’est pas ça qui sauve la prestation du groupe.

Ça s’améliore avec This Is Hell dont le chant m’a légèrement fait penser à du Give Up The Ghost. Un des guitaristes a vraiment la pêche et passe son temps à sauter dans tous les sens tandis que le chanteur se donne du mal pour remuer un public toujours aussi mou. Leur son est légèrement plus rock’n’roll que le groupe précédent et ça passe déjà mieux. Gros son, grosse pêche mais on repassera pour l’ambiance.

Avec la suite là encore ça s’améliore. Les canadiens de Cancer Bats sont un petit peu à part ce soir car ils délivrent une musique agressive, rapide avec une très forte touche de stoner. Ça ne fait pas dans la finesse mais on apprécie cette touche décalée, de même que le chanteur qui au niveau de l’énergie se pose là. Littéralement hyperactif, il communique une bonne partie de son énergie au public et l’ambiance est largement plus survoltée durant leur set. Il parle également en français durant la quasi-totalité de la prestation, chose appréciable pour les non anglophones. Le guitariste quant à lui ne se fait pas prier pour balancer sa longue chevelure blonde dans tous les sens, faisant honneur aux clichés du genre. Un groupe qui offre une once de second degré dans son univers parmi tous ces groupes un peu fade jusque là.

Fuckin’ Ass’ :

Je ne débarque à la salle que vers 21h, et le peu que je verrai avant l’entrée en scène de Cancer Bats me paraîtra tout à fait dispensable... Les canadiens sont quant à eux, une bonne surprise qui rappelle des souvenirs comme Ritual à la Péniche Alternat ou 108 au Batofar cette année. Cancer Bats est proche de Ritual dans l’ensemble car le groupe fait la fusion de hardcore 80’s et de rock’n’roll, et le chanteur est vraiment du genre à sauter partout. Si je les rapproche aussi de 108, c’est pour le côté heavy, de par les rythmiques qui pilonnent lentement et les riffs de guitare de bikers à la Motörhead... Le chanteur, coiffé à l’iroquoise, insolent mais pas méchant, fait quelques remarques "assassines", balançant en anglais "ton anglais est pire que mon français" à un mec français du public, qui vient de tenter de se faire comprendre. D’ailleurs ce soir-là on croise dans la salle pas mal de gens qui parlent anglais. Malgré tout, le chanteur amuse bien avec son franglais approximatif, et c’est plutôt pro de sa part de s’adapter au public.

ForTheCause :

Et puis viens le tour de Parkway Drive, groupe ’néo-epitaphien’, qui semble attirer pas mal de monde. Encore une fois je ne comprends pas trop l’intérêt autour de ce groupe car il frôle par bien des aspects le ridicule ; musicalement on dirait une sorte d’hybride entre du hardcore et du death metal avec du shredding en veux-tu en voilà et un chant hurlé d’une grosse voix sourde façon black métal. Si c’est assez imbuvable musicalement, il faut reconnaître qu’ils mettent l’ambiance, du moins à voir l’agitation de la fosse durant le spectacle. Une partie du public était sûrement là pour eux c’est sûr…

Fuckin’ Ass’ :

Les gros méchants débarquent et commencent avec une intro en playback... On dirait un de ces groupes sortis pour faire de l’ombre à la clique de Victory Records : plutôt cliché, trop métal, avec des passages grindy, presque du Cannibal Corpse parfois, ce qui donne plutôt envie de mourir… de rire. A se demander ce qui peut attirer dans ce groupe... qu’ils ressemblent tous à des mannequins type grands blondinets musclés peut-être ?... Néanmoins, un bon point par rapport à cette prestation : leur son nickel... J’ai rarement entendu un son aussi parfait en concert : tout est bien équilibré, on ne perd rien, et pourtant ils n’ont pas mis 15 ans à se préparer. Autre bon point : le guitariste est doué, il semble marquer l’ensemble du public (et pas seulement les métalleux fashion-victims avec casquette trop grandes de travers, et fringues pour racailles de Neuilly). Un peu partagé donc, ne crachons pas trop sur ce groupe qui a par moments un charmant côté Darkest Hour, dommage qu’il ne l’exploite pas davantage.

Parlons enfin de Comeback Kid (CBK pour les intimes, Carotte Banane Kiwi). Evidemment, les vieux morceaux chantés désormais par Andrew Neufeld, l’ancien guitariste, ne sont pas aussi mis en valeur qu’avec Scott Wade, le chanteur démissionnaire. Pour cela, c’est bien à l’image des vidéos de concerts que l’on peut trouver sur Internet. Par contre, le dernier album, "Broadcasting...", claque bien en concert, c’est-à-dire les compositions où la voix originale est réellement celle d’Andrew. On se surprend à bouger dans tous les sens et à s’égosiller sur les paroles jusqu’à en perdre la voix dès la première chanson. Andrew sait très bien mener les foules et il sait communiquer sa passion, c’est vraiment un bon showman. Le charme opère auprès du public surtout avec plus anciennes compositions, mais c’est moins mon cas. Il y a de tout dans le groupe : un barbu, un gars tout fin qui joue en pull, un tatoué... et ils sont entourés de potes obèses (saloperies de système de santé et de junk food américains !). Ils jouent évidemment la plupart des morceaux de "Broadcasting...", mais aussi une nouvelle. A cela s’ajoutent quelques unes assez anciennes "Turn It Around", et de nombreux morceaux de "Wake The Dead" dont le morceau du même nom en outro... Malgré la prestation bien ficelée, Andrew se sent obligé de balancé un "Vous êtes le meilleur public que l’on ait eu depuis un bon moment !"... C’est cela, oui… ils ont dû en voir d’autres ! Bon on n’est pas dupe, combien de groupes disent ça pour faire remonter l’ambiance quand elle tombe. Je préfère qu’un groupe s’adapte concrètement en concert à ce qui se passe dans le public. Mais on garde ici quand même une importante intéraction groupe / public, car il y a énormément de chœurs repris par la foule et Andrew partage volontiers son micro.

ForTheCause :

En effet le show de CBK prend ensuite un certain air de fête. On a le droit à un festival de stage diving de la part du bassiste de Parkway Drive : saut qui s’effectue à chaque fois avec un accessoire différent ; carton de pack de bières sur la tête, sac poubelle ou paquet de chips… la fête à neuneu !

Fuckin’ Ass’ :

Pas le droit à un rappel, mais de toute façon, lorsqu’il commence à se faire un peu juste pour le dernier métro, signe que l’on va encore avoir une tête de zombie au boulot le lendemain…

ForTheCause :

Passons donc encore une fois sur le fait que le set de CBK a bien été écourté par la direction de la salle, que le public s’est fait jeté par les videurs une fois le concert terminé (ou parqué à la sortie de la salle afin de « faciliter » l’accès au vestiaire pour récupérer ses affaires)... Dommage car la Scène Bastille, belle salle à l’acoustique plus que correcte pourrait faire les beaux jours de certaines orga punk rock. Malheureusement le parti pris de cette salle semble être le business, au mépris de certaines valeurs véhiculées par le hardcore et ses dérivés. Ce type de grosses affiches n’est sans doute pas pour rien non plus dans cet état de faits... Bref on en gardera un souvenir mitigé et on préférera des salles plus modestes mais à l’atmosphère au combien plus chaleureuse...



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