Motion City Soundtrack - Even If It Kills Me

Publié le 19 novembre 2007 par Anarchibald

Contexte :

Deux ans après Commit This To Memory, le groupe s’évertuera à fournir une sortie tout les ans avec tout d’abord une version deluxe de l’album suscité, ensuite avec leur troisième opus paru au mois de septembre : Even If It Kills Me. Pas de Mark Hoppus à la production, cette fois-ci une brochette de trois zicos (rien que ça) plus familiers du milieu pop que punk (l’un d’eux était entre autre le producteur de Weezer).

Chronique :

A la vu de la pochette je ressens une légère crispation accompagnés d’un doute grandissant. Il faut dire qu’au niveau de l’artwork le groupe a déjà fait beaucoup mieux, que ce soit dans la beauté ou l’imaginatif, en tout cas jamais un truc aussi typé emo/pop. Bon d’accord Motion City Soundtrack n’a jamais été LE ou même UN groupe ultra punk mais bon il évitait jusqu’à maintenant de céder à l’appel des mélodies prémachées pour teens mécheux. Un effet accentuer par le titre de l’album, Even If It Kills Me, taillé pour faire couler le mascara sur les joues (et pas que des filles).

Roulement de tambours... introduction du cd, lecture de « Fell In Love Without You » et... Paf une intro au clavier survoltée comme au bon vieux temps de I Am The Movie, les nerfs se relâchent, le soulagement arrive et puis, quelques secondes plus tard, vient le refrain et là on dresse les oreilles tels un chat devant une paire de pieds nus (oui mon chat adore bouffer des orteils). Retour du clavier, avant de repartir sur le refrain afin de confirmer l’impression ressentie auparavant : ouais ça sonne vraiment un peu trop pop/commercial (mais écoutable) par endroits. Une impression qui sera confirmée par la tubesque « This Is For Real » un peu trop tubesque justement. On ressent d’ailleurs un arrière goût de Fall Out Boy parfois, ressemblance mécheuse accentuée par la discrétion du clavier qui se contentera d’un rôle purement figuratif. Un constat renouvelé sur la plupart des autres tunes de la galette puisque l’instrument est relégué au second plan, décision contestable puisqu’il a grandement participé au succès de MCS.

Un clavier épris de nostalgie qui se mue parfois en piano, mellant un son classique à l’habituel rendu électronique sur « Hello Helicopter » pour un résultat mélancolique à souhait (et encore une fois assez pop). Un choix qui donne également droit à un petit OVNI avec « The Conversation », une chanson entièrement jouée au piano on pensera alors à Oasis, Elton John ou que sais-je encore mais franchement pas à du MCS. Ajoutons à cela quelques additions de « houhouhouhouhou » (« Had To Be You ») et autre « yeah yeah give it up » qui sonnent franchement préfabriqués sur « Point Of Extinction » (c’est dommage car dans l’ensemble la tune débutait bien) et vous comprendrez que le groupe à franchement changé depuis son premier album, et pas toujours en bien.

Alors cet album : bon ou mauvais ? Eh bien je n’en sais foutre rien ! Enfin plus exactement on pourrait répondre par l’affirmative aux deux questions, tout dépend de son point de vue (et surtout de ce que l’on est capable d’écouter). En effet musicalement parlant on ne peut pas dire que le groupe fasse mal son boulot CEPENDANT, ne vous attendez surtout pas à retrouver l’ardeur, la fouge et l’énergie ayant fait le succès de I Am The Movie car vous serez franchement déçu. Pour prendre une comparaison simple cela m’a fait le même effet qu’en écoutant le New Wave d’Against Me ! Bon alors là j’en vois déjà amasser leur stock de pavés et crier au scandale : « Comment ça ? MCS c’est de la pop alors qu’Against Me ! c’est du punk ! Il a rien compris lui ou quoi !? ». Oui bon déjà réécouter le dernier AM ! et venez m’affirmer qu’il s’agit de punk... Nan mais de toute façon le débat n’est pas là, je ne vous parle pas du style musical mais du choc provoqué par le virage pris par ces deux groupes. Certes passer d’un pop-punk alternatif à de la pop tout court c’est moins violent qu’un changement folk punk —> pop, néanmoins le même schéma s’est reproduit à l’écoute des dernières productions de ces deux groupes : incompréhension à la première écoute, rejet à la suivante puis adaptation après se l’être passer une demi-douzaine de fois. Pour rester dans un registre moins éloigné j’aurais pu comparer cet album avec le Blink-182 du groupe du même nom...

Vous l’aurez donc compris (ou pas) on se trouve ici en présence de titres (« Broken Heart », « Can’t Finish What You Started », « Antonia », dont la mélodie me rappelle « Tell Me » de Goldfinger) qui passeraient très bien entre deux autres morceaux plus punchy et moins pop comme le groupe avait l’habitude de nous servir. Ainsi on prendra beaucoup plus de plaisir à écouter l’album par dosette de deux titres que d’un seule traite. Le morceau-titre « Even If It Kills Me » se situe lui, dans la lignée de « L.G. Fuad » et autres « Hold Me Down » de Commit This To Memory, ce qui en fait un des meilleurs de l’album (dommage qu’il arrive si tardivement). Voilà en fait le gros problème de cette album : il table trop sur des titres calmes et orientés pop en oubliant de nous faire remuer de temps en temps ce qui au final aboutit à un rendu par endroit fade et très commercial, dommage car le groupe nous avait habitués à mieux.


Infos

Note : 14,5 / 20

Année : 2007

Durée : 44 minutes

Labels : Epitaph Records

Tracklist :

01. Fell in Love Without You
02. This Is for Real
03. It Had to Be You
04. Last Night
05. Calling All Cops
06. Can't Finish What You Started
07. The Conversation
08. Broken Heart
09. Hello Helicopter
10. Where I Belong
11. Point of Extinction
12. Antonia
13. Even If It Kills Me


Groupe associé
Motion City Soundtrack