The Twisted Minds - Neo Dogmas

Contexte :

En 2003, après la sortie de leur premier album Ambitions and disillusions (fall) chez Youth Way Records (le label du guitariste Alex), The Twisted Minds se plaçaient d’emblée dans la catégorie ‘relève française’. Après une tournée au Brésil, des voyages à l’autre bout du monde pour chacun des membres, et après avoir même frôlé le split, les quatre anneciens reviennent en force peu avant les élections. Neo Dogmas arrive tout juste pour prouver au public français qu’il a bien fait d’être patient.

Chronique :

Comme toujours avec les albums qu’on attend depuis longtemps (ça fait quand même quatre ans), on est anxieux avant la première écoute. Après avoir enfouit l’objet dans ma chaîne hi-fi, je ne tiens plus en place. Les quelques titres que j’ai entendu en live (cf live-reports) semblaient m’avoir rassurés, et pourtant… Mais une fois la première piste « Neo Dogmas, New Witches, New Dissidents » terminée, je suis complètement dedans. Breaks à tout va, voix alternants chant hardcore et tantôt plus mélo, solos Propagandhiens, tout est là ! Le son est excellent, et inutile de dire que Rémi du Snapcut Studio (et aussi tromboniste de Freygolo) n’a pas chômé (pourquoi je le dis alors ?).

Des titres comme « Flies in webs » rendent hommage aux fans du premier album, d’autres sont encore plus techniques (« The girl from Augusta »), alors que certains s’envolent vers des contrées plus mélodiques ou l’influence GAS Drummers se fait bien sentir (« He’s not for me », « Apologies from a 21st century western man »). Chaque titre est différent et pourtant rien n’est à jeter. Tous mériteraient une ‘mention spéciale’. Les progrès du groupe se ressentent grandement, notamment au niveau du chant principal qui ressort beaucoup plus varié. A noter le featuring de Rémi sur la fin du titre « Apologies from a 21st century western man », avec sa voix ultra mélodique.

Comme sur le précédent opus, les textes sont également très bons. Très personnels (“I’m not different but I’m trying to be as I am”), ou plus politiques (“Patriotism is still considered as a state value, honorable stuff”), on ressort une nouvelle fois bluffés. Les explications ainsi qu’une image accompagnent la quasi-totalité des textes, fort heureusement car il n’est pas toujours simple de comprendre réellement le sens des paroles de Nico parfois assez imagées. Les thèmes abordés mériteraient tous que j’en parle, avec entre autre le patriotisme, la prostitution, l’esclavagisme, même Sarkozy…

L’artwork ? Excellent. A la fois artistique et intelligent, il s’adresse directement aux religions (en l’occurrence le christianisme) semblables à des entreprises de comm’, et bien souvent responsables des différentes guerres. Ne reste plus qu’à espérer que Claire Orell (la réalisatrice de l’artwork) renouvelle cette expérience pour d’autres groupes (à moins que ce ne soit déjà fait). Cet album est au final très différent de la première galette des Twisted Minds. Les divergences musicales sont plus nombreuses et prononcées, mais le résultat est là : encore meilleur ! Voilà que le groupe passe du statut de relève française à leader d’une scène. Sans exagération.