Contexte :
Deux ans après la sortie du 1er album, Fantastic World, les Minimum Serious sortent en 2002 Procapitalist leur deuxième ’Long Jeu’ produit par Laurent Nafissi aux studios NSR. Entre temps le groupe avait accueilli un nouveau membre à la batterie en la personne de Mr BBQ, et avait vu partir son chanteur originel remplacé par Fritz The Cat qui officiait déjà à la quatre cordes. Après avoir fait la première partie de Sum 41 grâce au concours organisé par le magazine Rock Sound et fort des expériences acquises en tournée avec des groupes phares de la scène punk tel que Uncommonmenfrommars, Catch 22, Lagwagon ; le groupe débarque avec un skeud très marqué par le background punk californien comme beaucoup de skeuds de groupes punk mélo français qui sont sorti à l’époque.
Chronique :
Alors que tous les punks purs et durs font de la résistance au monstre, au virus, au fléau, à la gangrène capitaliste représentée par ses majors transpirant le fric, de leur côtés par contre, les Minimum Serious ont décidé de s’attirer les foudres en nommant leur deuxième album ’Procapitalist’. Pourtant le titre ne reflète pas les paroles de ce CD (excepté l’évident "Sign me" dont les lyrics enrageraient n’importe quel puriste du style). Pas de doutes, on peut dire que les Grenoblois sont de vrais provocateurs (n’est-ce pas l’essence même du punk rock, la provocation ?).
"Yeah I Know It Sounds Like The Best Bands In The World" comme il est dit dans "The Queen Of Maybe". A l’instar de Oc Toons ou No Way Out, le quatuor Rhône-alpin fait partie de ces nombreux groupes français qui perpétuent la tradition punk mélo en s’inspirant fortement de groupes tels que Lagwagon ("Student Parties Suck", "Music Makes You…"), Uncommonmenfrommars ("Superheroes"), NoFx ("Good Food Good Mood"), Get Up Kids (le passage de piano sur "The Letters You’ve Left")… On aurait presque l’impression de les entendre tellement ça y ressemble. Mais bon on va pas leur en vouloir d’être aussi bien référencés quand même !
Mais au-delà des influences, il y a l’impact des compositions. Certains titres ne font pas beaucoup d’effets ("Hemo Test", "Queen Of Maybe", "Making Of") mais l’efficacité est pourtant souvent au rendez-vous dans cet album. Il y a matière à émoustiller les skatepunkers avides de vitesse ("Good Food Good Mood", "Superheroes"), à faire pleurnicher les âmes sensibles ("The Letters You’ve Left", "It Always Ends") ou à faire jumper à s’en briser les rotules ("Music Makes You Feel Better Than Yesterday", "Flamingo Vice").
Fritz The Cat, le bassiste chanteur, avec son timbre de voix proche de celui de Billie Joe Armstrong (Green Day) assure tout le long de l’album. La voix est super accrocheuse, surtout dans les chœurs ("Superheroes") ou elle se mêle à celles des deux autres guitaristes. Par contre son jeu de basse est assez simple, il suit bêtement les deux autres guitares sauf vers la fin de "Hemo Test" et dans quelques breaks. La batterie bénéficie d’un très bon son mais qui fait dans la majeure partie de l’album plus dans le mid tempo que dans le speeddrumming, assez pour qu’on ne se fasse pas chier cependant. Mais pour vraiment apprécier le jeu de Mr Barbecue (l’auteur de cette pochette de merde !), jetez vous sur "Flamingo Vice", incontestablement la meilleure chanson de l’album. Rythme skatepunk, mitraillette à gogo et excellent refrain mélo : rien à dire la classe ! Les deux guitaristes Mute Boy et Guish eux font dans la diversité de tons. Agressivité ("Flamingo Vice", "Eight"), émotion ("The Letters You’ve Left", "It Always Ends") et mélodie souriante, pleine de santé ("Hot Dog", "Superheroes") sont de la partie. Les guitaristes sont très complémentaires, "Student Parties Suck" et "Hot Dog" en sont d’efficaces exemples.
Coté thèmes, beaucoup d’histoires de filles (comment ne pas s’y reconnaître ?), la religion ("Believe in"), la bouffe ("Good Food Good Mood"), les... superhéros ("Superheroes"), les soirées étudiantes merdiques ("Student Parties suck") et la zoophilie ("Hot Dog") la célébrité ("Sign me" (Iwant to earn some money and see my face on TV !)" ).
Malgré la forte dépendance aux cadors du mélo ricain et français, certaines maladresses et des remplissages inutiles tels que les extraits d’un film de science fiction espagnol sur le début de "Good Food, Good Mood" et en guise de bonus track ; Procapitalist est un album qui ravira sûrement les amateurs lambda de punk mélo FatWreckien mais qui peut décevoir les fanatiques pointus du genre en quête de groupes armés de ce qu’on appelle l’originalité.
Note : 14,5 / 20
Année : 2002
Note : 47 minutes
Labels : On The Ring Records / UMC
Tracklist :
01. Good Food Good Mood
02. Believe In
03. Music Makes You Feel Better Than Yesterday
04. Superheroes
05. The Letters You've Left
06. Hot Dog
07. Student Parties Suck
08. Eight
09. The Queen Of Maybe
10. Sign Me
11. Hemo Test
12. Flamingo Vice
13. Making Of
14. It Always Ends
15. Bonus Track