Contexte :
Après 3 ans en mode "stand-by", Sunsgrind revient enfin avec un EP 6 titres nommé Like A Grown-Up Expressions ?, sorti fin juillet 2010. Des nouveaux membres débarquent aussi au sein du groupe nippon. Iori le bassiste a quitté le groupe et c’est Osamu « O-Thamb » (ex-Faith) qui le remplace. Fumi ayant endossé la casquette de manager, c’est Ryo Kazama, le frontman d’origine, qui est de retour au bercail. Rappelons qu’il avait quitté le groupe fin 2005.
Chronique :
Trois ans ont passé depuis l’excellent Truth Is Eternal But With Lies. Alors ? Est-ce que Sunsgrind sonne toujours Sunsgrind en 2010 ? La réponse est oui ! Les 6 morceaux (5 plutôt) nous prouvent que le groupe nippon n’a rien perdu de sa fougue. Et ceux qui ont été déçus par le précédent album au niveau vocal peuvent se réjouir : qui dit retour de Kazama, dit donc retour des grosses gueulantes de sauvage et de cet accent japonanglais (dont je ne me lasse pas pour ma part).
Passée l’intro, on embraye directement avec la deuxième plage et première chanson du disque, « Letter To Betrayer ». Rythme bien bien soutenu, technicité guitaristique hors norme, mélodies mélodieuses et fin épique avec les cris de Ryo Kazama, décidément au top de sa forme 5 ans plus tard : on retrouve sur ce titre et tout au long de cet EP tous les ingrédients qui ont fait le charme des deux albums précédents.
Le titre suivant « Time Will Tell » bien que plus lent, est toujours aussi excellent. Très accrocheur mais très loin d’être simple ! « Up In Arms » (avec Daisuke, chanteur de 16Reasons, en featuring) fait monter la pression en crescendo. C’est de loin la chanson la plus mélodico-agressive du cd avec au menu nos deux chanteurs qui se font un ping-pong vocal hurleur, et des musicos qui nous pondent des parties méchamment trippantes, une tuerie !
La vitesse, la précision et la technicité sont toujours au rendez-vous sur « Turn Around » jusque vers la fin. S’en suit une envolée lyrico-screamo-mélodique que l’on ne comprend pas vraiment puisque les paroles ne sont pas retranscrites dans la pochette ! Et enfin, on termine avec « In Other Words », au refrain percutant, aux solos tantôt « japonais » tantôt plus conventionnels vraiment terribles, et tout et tout et tout... j’en perds mes mots tellement cet EP est excellent !
Ces cinq morceaux résument parfaitement le « son » Sunsgrind : là où beaucoup en font trop et se cassent la figure, chez eux, même quand les chansons sont à leur paroxysme technique, l’efficacité est toujours au rendez-vous, un peu Mute ou Belvedere.
Conclusion : retour gagnant pour le groupe qui maintient son statut d’un fer de lance du skatecore actuel. On aurait juste aimé deux trois chansons en plus pour faire durer le plaisir plus longtemps, un album complet même !