Contexte :
Après l’album éponyme en 2000, un changement de label et des nouveaux venus au sein du groupe (Lennart Bossu et Joeri Van Vaearenberg), Janez Detd revient en 2003 avec Anti Anthems qui confirme l’évolution commencée sur le précédent ‘long jeu’.
Chronique :
D’abord, la pochette : un drapeau américain renversé avec des têtes de mort à la place des étoiles, ça nous change des têtes de nerds et des tissus de jeans. Ensuite, la musique. Elle confirme l’évolution pop-punk qu’a entamée le groupe depuis son précédent album tout en étant plus efficace, plus touchante, plus trippante et mieux produite que jamais et en y incorporant des touches hardcore et des parties de violons. Et enfin les paroles. Fini la vulgarité gratuite et les histoires de sexe, Nikolas a fait d’énormes progrès au niveau des lyrics. Même si une grande partie des chansons de ce Anti-Anthems parle toujours de filles et d’adolescence, c’est fait avec plus de personnalité, et de sensibilité. Mais n’exagérons rien l’écriture du groupe peut être facilement comparée à beaucoup de groupes MTV, ce qui peut décevoir certains, notamment des fans de la première heure.
Dès le premier titre "Raise your fist", la mélodie est efficace, le rythme est très entraînant et les refrains accrocheurs vous squatteront le cortex pour un bon moment. Ensuite arrive le très bon "Class of ’92", un morceau qui rappelle bien un groupe comme Blink 182 (juste pour chercher la petite bête). Mais qu’importe, les deux premières tunes sont excellentes et ce n’est à peine que le début. Loin de faire "copier-coller", Anti Anthems séduit du début jusqu’à la fin par sa capacité à accoucher des mélodies en béton et par son.
Le groupe est reconnaissable notamment grâce à la voix nasillarde et inimitable de Nikolas Van Der Veken. Mélodique, plus tonique ("Kids today", "Major mistake") ou carrément rageuse (la fin de "Tonight"), elle ne tombe jamais dans le banal et fait mouche tout au long de l’album. La plupart du temps mixé en double voix ("Falling (will I ever come across another you)", "Kids today") avec un son impeccable, le chant est accompagné des cris de Bones sur quelques tunes. Cette nouveauté ajoute une couleur plus agressive à l’album ("FM invasion", la meilleure).
Les nouveaux arrivants que sont Lennart à la guitare et Joeri à la basse font des merveilles. Le premier joue des riffs de guitares super bien construits en guise d’intro (celles de "Anti anthem" et de "Major mistake" étant les plus réussis, teintés de belles mélodies accrocheuses et de solos efficaces ("Blame", "Allright") tandis que le deuxième réalise des descentes qui prennent bien aux tripes ("Individuality", "Anti anthem"). Ils assurent aussi au niveau des chœurs, en rajoutant des "nananana" rafraîchissants ("Don’t forget", "Allright"). La complémentarité des deux fait des étincelles dans des intros comme celle de ‘’Major mistake’’. Le gros Bram est très bon dans son rôle. Bien que son jeu de batterie soit moins rapide qu’avant, il délivre des rythmiques très entraînantes ("Raise your fist", "Anti anthem") et complexes malgré la prépondérance des mid-tempo. L’aspect bien speed fait surface dans les chansons les plus agressives disposées souvent juste après les chansons les plus guillerettes.
Un bon cd de punk rock mélo à l’américaine, style que le groupe a su reprendre à son compte avec efficacité. Les monumentaux "Raise your fist" et "Anti anthem", les baffes hardcore "Kids today", "Major mistake" et "FM invasion", les émotionnels "Falling", "Tonight" et la surprenante reprise de la Mano Negra "Mala vida" suffisent à se faire un avis tranché : de quoi contenter n’importe quel fan du genre et faire grincer les dents des puristes, c’est souvent bon signe.
Note : 16 / 20
Année : 2003
Note : 41 minutes
Labels : Pias / Dead Skin Records
Tracklist :
01. Raise your fist
02. Class of '92
03. Anti-anthem
04. Individuality
05. Falling ( Will I come across another you?)
06. Kids today
07. Blame
08. Allright (One more shot)
09. Don't forget
10. Major mistake
11. FM invasion
12. Mala vida
13. Tonight + Dead end