Contexte :
Le voici enfin ce nouvel album des No Fun At All ! On est en automne 2008, les Suédois rejouent pas mal depuis quelques mois et ont surtout annoncé ce nouvel opus au printemps, lors de leur très bonne prestation au Groezrock. Low Rider, c’est son petit nom, arrive dans les bacs huit ans après State Of Flow, le dernier long-jeu du groupe. Huit ans durant lesquels les lascars ont fait quelques concerts à droite à gauche. Mais un nouvel album ? On n’y croyait plus vraiment…
Chronique :
Les Suédois s’essayent à un jeu sacrément risqué avec cet album. Enregistrer un nouveau disque huit longues années après la mort cérébrale du groupe, voilà un pari bien casse-gueule. D’autant que les gars ont pris un sacré coup de vieux et que State Of Flow (sorti en 2000) avait déjà divisé un peu l’auditoire. Et bien sûr les fans trépignent, plus impatients qu’un gosse devant ses paquets cadeaux. Alors, à la hauteur les Scandinaves sur ce Low Rider ? En tout cas la machine est rutilante, propre comme un nouveau-né, ça brille de partout et ça sent bon le soleil, la mer, le surf et les filles en bikini. Mais bon, ce n’est pas parce que ma monture en jette que je vais m’envoler dans les cols du Tour de France à la conquête du maillot jaune. Allez hop, je relève la béquille et j’appuie sur les pédales.
Le prologue, « Mine My Mind », toujours difficile à aborder, permet de bien voir où l’on en est au niveau de la forme. Résultat, et bien elle est bonne, la forme (pas ta copine). On attaque sur un rythme bien élevé, les riffs sont incisifs comme seul NFAA sait le faire, la batterie débaroule à 100 à l’heure et on retrouve définitivement le sourire quand le gratteux balance ses petits soli carrément bandants. Bref, on n’est pas dépaysé, d’autant que Mister Jansson nous emmène en terrain conquis grâce à sa voix au timbre si particulier.
Et le groupe de continuer sur sa lancée avec la bien speed « Never Ending Stream » qui suit tambour battant. Les Suédois calment ensuite un peu le jeu sur « Recless (I Don’t Wanna) », histoire d’en garder sous la pédale. Un tempo moins soutenu mais un morceau qui n’en est pas moins bon, malgré le penchant très mélo. Alors je ne vais pas vous faire tous les titres un par un, je risquerais de me répéter un peu, quand même, car les Scandinaves jouent du skate punk à la mode 90’s et privilégient l’efficacité à la complexité. Pas de plans alambiqués ici, ni d’escapades en terre inconnue. Non, on reste bien sagement sur la route, sans aller voir ce qui se passe dans les sentiers alentours, mais on appuie fort sur les pédales et on lâche sans mal un paquet de groupes bien plus jeunes. Notamment avec l’énormissime « Episode 666 », au riff d’intro juste magique sur lequel on ne peut s’empêcher de battre la mesure, ou l’excellente et très énergique « Such A Shame ». Le quatuor ralentit un peu l’allure sur « Forevermore », « Sorry To Say » ou encore « The Beautiful Sound », peut-être pas les meilleurs morceaux, un chouilla trop mélodieux pour moi, mais loin de faire pâle figure aux côtés des titres plus péchus.
Les suédois de No Fun At Allsont donc revenus en bonne condition, tenant même facilement la longueur d’un album et montrant aux petits jeunes qu’ils sont encore là, prêts à botter des culs ! Alors à vous maintenant de décider s’ils sont capables de ramener le maillot jaune à Paris sur ce Low Rider, mais une chose est sûre, ce retour aux affaires est dans l’ensemble carrément réussi. Comme quoi, le vélo ça ne s’oublie pas !
Note : 17,5 / 20
Année : 2008
Note : 30 minutes
Labels : Beat ’Em Down Records
Tracklist :
01. Mine My Mind
02. Never Ending Stream
03. Reckless (I Don’t Wanna)
04. Anything Could Happen Here
05. Forevermore
06. It’s Such A Good Thing
07. Man with The Powers
08. Sorry to Say
09. Such A Shame
10. Episode 666
11. The Beautiful Sound
12. Wind-up
13. Willingly Unknowing
14. There Must Be A Better Way