Janez Detd - S/T

Contexte :

Après un Bleenies and Blockheads super bien accueilli, un adieu en mauvais termes avec I Scream Records et un relooking patronymique, les 4 belges de Janez Detd signent sur la division belge de la major Virgin. Ils créent par la même occasion leur structure indépendante nommée Cabalero Recordings sur laquelle sortira en 99 leur premier single et en 2000 leur second album éponyme. Alors ? Déception ou pas ?

Chronique :

Non, non, et trois fois non ! Ce n’est pas parce que Janez Detd a signé sur une major que leur musique va être mauvaise : ce Self Titeld en est la preuve. Et même s’il y a matière en pop-punk à matraquer en radio (« Rock On (Debbie’s A Spaz !) »), c’est globalement du tout bon. Comme quoi on peut être sur un gros label et faire de la vraie bonne musique.

Dès l’intro, Nikolas nous prévient : « Des chansons à deux accords, des rapides et des lentes ». Pour les premières, ça balance sévère ! La Belgique peut se vanter de posséder un des meilleurs faiseurs d’hymnes aussi entêtants qu’énergiques de tout le vieux continent et ça s’entend !... « Angeline », « Going Mental », « Hey Myron ! » ou encore la fulgurante « Ferdy ! » font figure de bombes atomiques et laissent présager des influences californiennes telles que le mythique tryptique Fat Wreck Chords Lagwagon / NUFAN / NoFX.

En ce qui concerne les chansons un peu plus lentes, le groupe fait autant preuve d’efficacité et d’accroche (« Old Enough », « Summer’s Gone », le très Green Day « René ») que de gnangnantise indigeste, hélas (« Lisa (She’s A Herpie) »). Il faut aussi ajouter les petites touches de synthé sur « Rock On ! » et « Old Enough », les cuivres inspirés sur « Summer’s Gone ».

Pour les paroles, pfiouuuuu ! Des filles (« Angeline »), des filles (« Rock On ! »), encore des filles (« Lisa »), les fameuses MILF’s (« Going Mental »), et autres délires gays (« René ») ; on est très très très loin du sérieux d’aujourd’hui. Quant à « Heinz 57 », elle risque bien de faire déchanter voire de faire rougir de colère les punks les plus extrémistes. En effet, tchatcher punkrock en étant sur une major....

On retrouve également deux reprises sur cet album : la musique de Roy Rogers que je trouve totalement inutile personnellement (peut-être est-ce pour garder ce grain de délire propre au groupe ?) et celle de A-Ha « Take On Me » qui elle est... cool !

Cet album éponyme ne ressemblera en rien à ce que le quatuor produira dans ces prochains albums aussi bien au niveau des paroles que de la musique. En tout cas, si vous recherchez du fun et de la vulgarité attachante, cet album est là pour redonner la pêche aux plus dépressifs !