Sunsgrind - Truth Is Eternal But With Lies

Contexte :

Après un bien beau Far From A Precipice et une tournée triomphale aux quatre coins du Japon, Sunsgrind revient au devant de la scène avec un nouveau chanteur, Fumi Tamura et un nouvel album, Truth Is Eternal But With Lies, sorti en Juillet 2007 et qui aura déclenché des avis contrastés. D’un côté ceux qui sont usés par leur "emo-skatecore à ne savoir plus où donner de la tête", jugé beaucoup trop technique, et de l’autre les die-hard fans (dont moi !) et les nouveaux embarqués comblés de cette ultra-technicité qui atteint son apogée sur cet album.

Chronique :

Si Far From A Precipice nous révélait un groupe difficile à égaler aussi bien au niveau technique que mélodique, sur ce Truth Is Eternal But With Lies les 5 Japonais ont mis la barre encore plus haut. La vitesse atteint des records galactiques, les riffs sont plus speedo-mélodico-destructeurs que jamais, la batterie double pédale à tout va, les stop and go trippants et les mid tempo, plus présents sur cet album (l’excellent « Here Or Not »), ne vous laissent jamais sur votre faim. Le tout avec une constante émotion à fleur de peau.

Au niveau « nouveauté », le son, énorme, beaucoup plus propre que sur FFAP, et la voix de Fumi Tamura. Qu’en est-il de ce nouveau chanteur ? Il est ni moins bon ni meilleur que son illustre prédécesseur et l’accent « japonanglais » est toujours au rendez-vous (l’intro de « His Proof »). On peut noter par contre la quasi-absence de hurlements, à part sur « No Solution » où Fumi se met en mode « supersaiyan » (!) ou quand il pousse un bon coup sur « Deep Grey ».

Les guitaristes Jun et Yusuke sont toujours aussi affutés. Des riffs speedés et surpuissants, (« Piece Of The Last One » sonne comme un Belvedere puissance 10, « Luck Of The Draw »...) aux mélodies à s’en péter les doigts (« No Solution », « Reality Is Bliss ») en passant par les moments où guitares et double-pédale ne font plus qu’un question vélocité (« Here Or Not », « No Solution »), le duo assure du début jusqu’à la fin (fin d’album où ca explose de partout avec (« Deep Grey »), mais sait aussi calmer le jeu (l’instru « No Title »).

Sans oublier la batterie, un des éléments clés de l’explosivité du groupe. Naoya cogne ses fûts comme jamais auparavant. La caisse qui décrasse les oreilles (casque conseillé : « Here Or Not », « Your Song »,...), la rythmique de ouf qui mitraille, tout cela est super bien mis en avant grâce à la qualité du son. Il y a même un moment où l’on se demande s’il va pas exploser pour cause de surchauffe (la fin de « Piece Of The Last One ») ! Vous l’aurez compris : allergiques à ce style bien spécifique s’abstenir !

En une bonne grosse demi heure, Sunsgrind a réalisé un exercice de style avec ce deuxième album grâce à son cocktail emotion/furie et repousse encore plus les limites du skatecore (toujours plus loin, toujours plus haut, toujours plus fort !). Tout ce qu’on espère, c’est que le groupe revienne car leur « pause » commence sérieusement à inquiéter...