Topsy Turvy’s

Topsy Turvy’s >> You Better Believe it, You’re In

Contexte :

Avril 2012, c’est l’arrivée du deuxième EP. Une volonté de changement, d’inspirations différentes et surtout de gros son, ont conduit les Topsy Turvy’s à prendre leurs serviettes de bain pour aller enregistrer cette fois-ci au Snapcut Studio de Nice (Freygolo, Can’t Bear This Party, No Guts No Glory, The Twisted Minds…). La plage et le soleil laissent présager un effet des plus bénéfique sur leur punk/pop. Et le délire provoqué par un petit coup chaud, c’est pas forcément mauvais pour la créativité. Preuve en est, trois labels supplémentaires viennent s’associer au fidèle Smalltones Records pour la distribution.

Chronique :

A tout ceux qui n’auront jeté qu’un rapide coup d’œil à l’artwork de cet EP, zappé chaque chanson après 30 secondes d’écoute pour conclure en grand professionnel qu’il s’agit là encore d’un réchauffé de qualité moyenne d’un pop punk américain aux textes puériles, merci d’aller rechercher immédiatement le CD déjà rangé tout en bas d’une pile, de le remettre dans votre platine - en ayant pris soin au passage de mettre sur « off » votre mode « blasé » - parce que vous êtes bel et bien passés à côté d’une très bonne production. D’ailleurs vous ne tromperez personne à faire le gros dur qui n’écoute soi-disant que de la musique « chanmée » puisque je vois d’ici vos Vans bien propres qui dépassent de votre placard !... Chaussez les rapidement pour vous mettre dans l’ambiance, « You Better Believe It, You’re In » est loin d’être un petit caprice de teenagers enregistré à la va-vite en vue une diffusion rapide et lucrative auprès des potes du lycée.

C’est un fait, Topsy Turvy’s n’invente rien dans ce style archi exploité puisqu’on retrouve un son, des structures, des mélodies très codifiés. N-ième clone pour autant ? Eh bien non, le groupe dispose bien de sa petite touche personnelle et le chant y est assurément pour quelque chose. Celui-ci est partagé entre la voix masculine d’un des guitaristes et la voix féminine de la bassiste. C’est simple, certes d’un côté comme de l’autre on entend une pointe d’accent français, mais le rendu final est pas désagréable du tout, ça fonctionne très bien. Est-ce que ça suffit ? Bien évidemment non et ces Poitevins ont vu bien plus loin dans la démonstration d’un punk rock énergique et entraînant. En effet, si les trois premiers titres sont dans la lignée directe de Blink-182 ou encore New Found Glory les autres morceaux proposent plus de nuances. Ainsi « Waiting » est bien plus proche de Teenage Bottlerocket ou Screeching Weasel, « The Worldwide » de NoFX et « Guys & Girls » n’est pas sans rappeler le punk pop mélodique allemand des années 90 de groupes comme Baken Bean.

Mais là où Topsy Turvy’s mérite vraiment de la considération c’est sur le gros boulot fourni, le concept et la cohérence du projet. Le son n’a pas grand-chose à envier aux super productions américaines surtout pour la batterie et la basse qui sont un vrai régal pour les oreilles. Tout est bien en place, c’est fluide, pas d’accros et les guitares se complètent bien. On sent aussi qu’un soin particulier a été apporté sur le doublement des voix comme sur « Story Of… » et les chœurs avec « Stupid » ou « End » comme bons exemples. Dans ce même esprit, pas de chansons « bouche-trou » à signaler, aucun titre n’est à jeter alors qu’il est désormais de coutume pour bon nombre de groupes, et souvent pas les moins connus, de pondre deux ou trois bons titres et de compléter leurs albums avec des compositions plates et convenues. C’est d’ailleurs peut-être la force du thème général sur la fin du monde qui a obligé Topsy Turvy’s à fixer une qualité minimum à tous les niveaux. Le sonore et le visuel sont intimement imbriqués tel un puzzle ; et la moindre faiblesse aurait fait passer le tableau d’un format 3000 pièces à celui de 6 qu’affectionnent les enfants. Amusez-vous à lire d’une traite les 8 titres pour former une phrase complète : “The incredible story of guys & girls waiting the worldwide end - you better believe it, you’re in” . Ensuite mettez en relation les textes plutôt évasifs avec les explosions nucléaires, tombées de météorites, attaques de zombies et d’extra-terrestres de la pochette et vous aurez les dernières preuves que rien n’a été fait au hasard.

Enfin un conseil, si j’étais vous je réfléchirais à deux fois avant d’enlever la plaque d’égout (dessinée sur le CD), on ne sait jamais quelle bestiole peut se cacher là-dessous.

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