Contexte :
Toujours sous la houlette de Ryan Greene, Pulley sort en 2001 son 4è album toujours sur Epitaph. Depuis le dernier opus le groupe s’est recentré sur ses priorités et Pulley est en train de devenir plus que le side-project des débuts. Consacrant moins de temps au base-ball qu’il a d’ailleurs arrêté peu après suite à des problèmes de santé, Scott prend le temps d’écrire (2ans) et d’assimiler les changements internes pour donner au groupe un nouveau souffle (le titre illustre bien cette volonté de nouveau départ). En effet Tony Palermo, transfuge de Ten Foot Pole, a rejoint Scott pour pallier au départ de Jordan Burns (pour les Motor xXx et Strung Out) tandis que Jim Cherry (r.i.p.) s’en était allé se consacrer à plein temps aux Zero Down pour les quelques mois qu’il lui restait à vivre. C’est donc pour la deuxième fois à 4 que Pulley enregistre ce qui est pour moi son meilleur album jusque là.
Chronique :
Même si les trois premières galettes de Pulley sont d’excellente facture et que l’expérience des musiciens dans d’autres formations a sûrement contribué à gommer les tâtonnements du groupe, on peut résumer les albums du combo de Simi Valley par : la fougue d’une aventure qui démarre sans pression pour le 1er, la motivation et l’énergie bridée par les difficultés d’organisation pour le 2è et la volonté d’y mettre plus de soin mais le besoin d’un renouveau pour le 3è... à partir de là, ou le groupe s’arrête, ou il rebondit et, à la grande satisfaction des fans, c’est ce qu’il fait avec grand talent sur cet album qui, sans conteste surpasse ses prédécesseurs.
Ce qui frappe après la première écoute c’est la qualité des compos, la recherche dans les mélodies et le travail de Mike Harder. Seul pour les enregistrements de guitares, il s’est vraiment déchiré, plaçant constamment des petites notes et solos, variant les effets (wah-wah, échos, distorsion...), les riffs et les changements de mélodies, bien soutenu par Tyler Rebbe, beaucoup moins timide que sur l’opus précédent, et par le talentueux Tony Palermo dont l’adaptation ne fut pas difficile (Ten Foot Pole évoluant dans le même registre que Pulley).
L’absence de Jim Cherry ne se fait vraiment sentir que sur "Run Away", vers la fin du morceau, et encore pour ceux qui connaissent la version Unreleased de Shit (@# !*) sur le Punk-O-Rama 6 d’Epitaph Records, parce que sinon ce morceau est vraiment LA perle de l’album... la claque qu’il manquait à Shit (@# !*) avec une ligne de basse énorme et qui mêle émotion et rapidité défrisante.
Mais voilà des claques et des morceaux plus entraînants les uns que les autres cet album n’en manque pas et c’est ça qui fait la différence... 13 morceaux pour 30 minutes qu’on ne voit pas passer tant cet album est dense, aux mélodies plus accrocheuses que jamais, pas forcément toujours à cent à l’heure mais tout en restant varié en styles et en émotions ... trop bon de passer en 6 morceaux du speed joyeux de "Touched" (effet sur la gratte à la fin, une ligne de basse qui déchire !), enchaînant sur la cultissime "Run Away" dont j’ai déjà parlé, puis à la joie super efficace de "Ocean Song" (au riff presque rock n’roll), à l’agressivité de "Leather Face" ou de la bourrine "Destiny" (19 secondes), et enfin à l’émotion d’un superbe solo d’intro sur "Same Sick Feeling" tout en changements de rythmes et à la mélodie pleine de joie très accrocheuse.
Tantôt speedé ("Leather Face", "Silenced"), au tempo modéré ("In Search", "Lost Trip"), oscillant entre le pop punk sentant la plage ("History Repeats Itself", "Empty") et le punk rock mélo joyeux et péchu ("Run Away", "Touched"), le son Pulley est ici toujours fidèle à celui des débuts, mélodies accrocheuses, tempo entraînant, rythmes changeants, voix mise en avant sur les couplets où la zik est en retrait, solos bien sentis remplis d’émotions et de joie. On ne change pas une formule qui marche, on tente de l’améliorer et avec ce "Together Again For The First Time" Pulley est vraiment au sommet de son art avec un griffe très reconnaissable, joyeuse mais réfléchie (les textes parlent de la vie du groupe, de la liberté que lui apporte la musique etc...) et qui fait se sentir bien les matins de pluie quand on est pas super réveillé.
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