Creepshow (The)

Creepshow (The) >> They All Fall Down

Contexte :

Après l’escapade solo de sa charmante chanteuse, voici donc le troisième album du quatuor de Toronto, toujours pour les mêmes crèmeries, à savoir Stomp pour le Canada et People Like You pour l’Europe (les plus beaux labels du monde ?). Régularité, efficacité, sincérité, tels sont les maîtres mots de The Creepshow, le groupe le plus sous-estimé d’Amérique du Nord !

Chronique :

Troisième album, et toujours la même constance dans la qualité. The Creepshow n’avait rien perdu de ses atouts avec le départ de Jen (qui je vous rassure n’a rien à voir avec la chanteuse de Superbus), et la petite sœur, Sarah, confirme ici tout le bien qu’on pouvait penser d’elle. Putain quelle voix ! A mon avis, y’a pas beaucoup de filles qui peuvent rivaliser dans la scène punk, et pas beaucoup de mecs non plus. Ouais parce que la cocotte, en plus de chanter comme une déesse, est sévèrement tatouée, du genre à mettre sa tôle à Al Barr ou à Roger Miret tu vois, un peu comme sur la très belle pochette du skeud où elle tabasse du docker en marcel.

Côté son, sans vouloir la jouer métaphore canadienne, disons que ça envoie grave le bois. Hé ouais, c’est pas parce qu’elle est frêle et blonde que ça va pas tout déchirer, d’autant que ses trois acolytes, dans le genre beuglards, ont du rab à distribuer aux copains.
Ça démarre évidemment avec la traditionnelle intro, « The Sermon III », puisque les opus précédents contenaient les sermons 1 et 2. C’est toujours très théâtral, dans la tradition psycho, ça met bien dans l’ambiance Roger Corman/Edgard Poe/Hammer Films, et ça s’enchaîne avec une putain de tuerie, « Get’s What Coming », à 200 à l’heure, avec des chœurs énormissimes que tu crois rêver, le slap de contrebasse que tu pleures ta mère, le son d’orgue lugubre que tu fais dans ton slip et la batterie tac tac boum que ça te donne des palpitations. Diable ! Comment ils font au Canada pour sortir tous ces groupes trop balèzes ?

C’est simple, sur ce disque, tout est bien, rien n’est à jeter, tout est à prendre et à offrir à tes potes, à ta meuf, à ton p’tit frère qui n’aime que Fall Out Boy et à ta cousine qui pense que Billy Joe Armstrong a inventé le punk-rock. « Dusk Til Down », chef-d’œuvre, « Keep Dreaming », chef-d’œuvre, « Last Chance », chef-d’œuvre. Le disque file à toute allure et tu te demandes quand va survenir le coup de mou. Et ben jamais, ô grand jamais. The Creepshow change un peu de ton et la joue cool avec « Sleep Tight », qui sonne sixties comme si ça avait été produit par Phil Spector pour The Ronettes, avec par mal de hahahah et aussi des hohohoh qu’on croirait sortis de la BO de Dirty Dancing ou de Mulholland Drive. Sur « Hellbound », le groupe dégaine quelques riffs de cuivres, avec cette fois l’ami Sickboy qui donne de la voix et le clavier qui claque comme le piano d’un saloon du fin fond du Kentucky à l’atmosphère chargée de tord-boyaux. Et « Road To Nowhere » peut-être la chanson la plus psycho d’un disque dans l’ensemble très punk (à Billy), vient terminer la galette juste bien comme il faut, comme le p’tit digestif que tu avales d’une traite après un bon repas copieux avec ton tonton et ta tata.

C’est court, ça dure moins d’une demi-heure, y’a pas un seul temps mort, et en plus ça contient un single-titre tout simplement im-pa-rable : « They All Fall Down ». Un tube de chez tube, super bien produit, avec un son colossal, un quatuor parfaitement en place, en harmonie, avec le sens de la mélodie, du rythme, du break qui tue et de l’arrangement qui pimente la tambouille. Ça chie pas dans la colle, ça pète pas plus haut que son cul, ça pisse pas dans les violoncelles, ça s’appelle The Creepshow, ça vient du Canada, et putain qu’est-ce que c’est classe !

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