The Sainte Catherines w/ Whiskey Sunday

Contexte :

2004 fut une année productive pour les deux groupes. Chargée en split (sans banana) pour The Sainte Catherines puisqu’en plus de ce disque, le groupe sortait également un autre vinyle avec leur compères de Fifth Hour Hero (cf chronique). Pour Whiskey Sunday cette année signait également la parution de leur deuxième album Maldecido (cf chronique).

Malgré cela les deux formations étaient bien décidées à se retrouver sur une même production histoire de vérifier une fois pour toute si on lève le coude de la même manière à Montreal qu’à San Jose. Comme pour le 7’’ cité plus haut, la distro est elle aussi splitée entre deux labels puisque c’est cette fois-ci Vinehell qui se charge de l’Amérique du Nord et Yo-Yo records, fidèle au poste, pour l’Europe.

Chronique :

On commence donc par la ’Montreal Side’ et « Fuck The Truck » des Sainte Catherines qui nous plonge immédiatement dans le bain. Il faut dire que le titre n’a qu’un but bien précis : maudire le van du groupe qui est, encore une fois, tombé en panne (le morceau a en effet été écrit après une énième panne du véhicule), les plus attentifs d’entre vous auront d’ailleurs remarqué que la pochette du split avec FFH se trouve elle aussi agrémentée d’un « FUCK DA VAN ». Rien d’étonnant donc à ce que les mots les plus récurrents sur cette toune soient : « we are cursed » et « fuck the van ».

Passé ce cri du coeur, on enchaîne avec « There’s Shit In Your Veggie Dog 2 », un titre déjà présent sur l’EP The Machine Gets Underway mais que le groupe à voulu réenregistrer (d’où le 2) pour l’améliorer. La comparaison s’avérera difficile de ce côté de l’océan car je doute fort que beaucoup en France possèdent ledit EP. En tout cas cela n’empêche en rien d’apprécier un titre assez mélancolique dont le thème, la compétition entre les groupes dit ’underground’, reste un des favoris des québécois. Au final quand on connaît l’histoire du groupe on peut penser qu’il arrive (parfois) que se soient les ’bons’ qui gagnent.

On finira par une reprise de Whiskey Sunday avec « Westward Bound » qui, même si je n’ai pas écouté l’originale, semble être assez fidèle puisque l’on reconnait facilement les riffs et la rythmique propres aux Whiskey Sunday. Cela dit The Sainte Catherines sont tout de même passés par la case lyrics car je doute fort que le folklorique « j’veux t’défoncer, j’veux m’défoncer » soit le fruit des américains !...

Comme on parle d’eux passons à la « Side San Jose » que l’on attaque plus calmement avec une intro acoustique. On aurait pu penser que le reste de « Shadow People » allait suivre de la même manière mais il n’en est rien et une fois l’intro passée on retourne à une partie hardcore qui ne manque pas de peps. On remarquera par ailleurs que le groupe délaisse ici quelque peu le côté mélo (sans s’en séparer pour autant), privilégiant les chansons courtes et puissantes à l’image de « Nihilist » qui s’enchaîne sans aucun temps mort sur « Here Yesterday ».

Contrairement à ce que l’on aurait pu attendre, cette dernière chanson n’est pas une reprise des Ste4. Cela surprend un peu car l’usage veut le plus souvent que les groupes présents sur un split s’échangent un morceau de leur cru (ou pas), mais en tout cas il est rare que les reprises se fassent à sens unique. En même temps les durées assez brèves de « Nihilist » et « Here Yesterday » ( une minute chacune) ainsi que leur parfait enchaînement laisse mal envisager la présence de l’une sans l’autre.

Une bonne galette donc, ce qui de la part de deux groupes d’alcooliques notoires, n’a rien d’étonnant après tout.