The Adolescents + Burning Heads + The Decline ! + Kings Of Nothing @ La Salle des Fêtes (Malestroit - France) le 11/12/2009

Les routes de The Adolescents et des Burning Heads se sont souvent croisées ces deux dernières années, depuis le retour des californiens sur scène. Non contents de partager les mêmes affiches, les deux groupes partagent désormais une même galette depuis la récente sortie d’un split conjoint. Et pour fêter la sortie de cet opus, les deux formations s’offrent une nouvelle tournée commune en France.

Direction le Morbihan et Malestroit, pour la seule date bretonne prévue au départ (une autre sera bouclée au dernier moment, dans la nuit, et aura lieu à Brest le lendemain). L’asso Aux Arts Etc, qui organise le festival Au Pont Du Rock, a bien fait les choses et a invité deux groupes du coin à se joindre à la fête.
On arrive sur les lieux peu avant 21 heures. Le temps d’avaler les casse-dalles dans le froid et de trouver la salle, les Kings Of Nothing sont sur le point de finir leur set. Formé cette année, le groupe - qui compte notamment dans ses rangs l’ancien guitariste des coreux de Contra Legem -, joue à la maison. Pas trop le temps d’apprécier leur set, juste de quoi remarquer que leur punk-rock entre Anti-Flag et Rise Against tient la route. A surveiller.

Le deuxième groupe à monter sur scène vient de Rennes et s’est lui aussi formé cette année autour notamment de deux anciens Nevrotic Explosion, Cédric et Goose. The Decline ! pratique un street-punk qui claque, principalement influencé par Social Distortion et The Clash avec parfois quelques accents irisho bien sentis, à la mode Dropkick Murphys.
Du gang vocal à foison, béret et bras de chemise en option, le chanteur - plutôt charismatique et crédible dans ce registre qui se doit de sentir le vécu -, est bien secondé au micro par un Goose redevenu guitariste (comme dans Resilience, Butter Beans ou Footnailsuckers) après ses expériences de bassiste dans Thrashington DC ou Nevrotic Explosion. La bande est rentrée fin novembre en studio pour mettre en boîte un EP 4 titres et nulle doute qu’avec des morceaux percutants comme "Let me get out of my head", "Where’s the line", "Your soul" ou "One beer", ça va faire du bruit !

Dans la fosse c’est pour le moment le calme plat même si la performance de The Decline ! est saluée plus que poliment. Tout ça va commencer à s’énerver - et pas toujours dans le bon sens du terme - sur le début de show des Burning Heads. Il fait un froid de canard dans la salle, le chauffage n’ayant pu être branché qu’en fin de soirée. La plupart des gens se réchauffent donc à coup de bières et de vinasse servies au bar, au fond de la (jolie) salle municipale, et comme souvent dans ces conditions, l’état d’esprit ne va pas rester forcément bon enfant. Drôle d’ambiance donc ce soir entre le rendez-vous des anciens combattants, contemporains de la sortie de l’album éponyme des stars de ce soir (1981 tout de même !), et le rassemblement des kids kikoo-lol-mypsace locaux, qui dansent le Gorilla Dance Style sur le skate punk des orléanais...

Un set des Burning plutôt burné et fidèle au style historique le plus old school du groupe. Et même s’il se dégage une classe folle des titres reggae-dub (l’instrumentale "Ternaire" balancée en intro ou encore "Synaptic Warfare"), force est de constater qu’au sein d’un set musclé et ultra rapide, ces moments d’apaisements cassent un peu le rythme.
Un set burné donc, où "Spread The Fire" (avec "Disobey", "The Invisible Disease", "Sell Out", "Hurray !", "More Than A Billion", "Competition") et "Escape" (avec "Fine," "Who Wants To Know", "SOS", "Like A Little Bird") dominent la tracklist. Curieux, quand on sait que ces deux albums ont dix ans d’écart. Et si l’on se régale avec les anciens tubes, les petits nouveaux ont encore un peu de mal à faire leur trou, la faute à des voix trop en retrait. "A Whole Life" et son duo entre Pierre et Thomas, apporte une touche de "calme" car les titres les plus posés période "Taranto" sont, eux, totalement zappés.

C’est le sautillant bassiste, JYB, qui apporte le plus de dynamisme scénique au groupe dans son style caractéristique tout en "souplesse crispée"... Pas beaucoup d’échange donc, et une relative passivité de la part des BH, mais il est vrai que dans les premiers rangs, on pense plutôt à faire les cons avec ses potes qu’à écouter les morceaux.
La fin approche avec un bon vieux "Swindle" de derrière les fagots, avant l’inévitable reprise de "No Way" de The Adolescents en point d’orgue, avant des remerciements et des applaudissement d’usage, vite expédiés de part et d’autre.

Un set "appréciable sans plus" donc (le manque de pêche sur les vocaux aura fait du tort), comme (trop) souvent avec les quatre vétérans frenchies. Le changement de plateau se prolonge quelque peu, il est déjà tard, minuit passé, quand la drôle de clique de The Adolescents débarque sur scène.

Drôle de clique car entre le look de Tony Cadena, la silhouette de Steve Soto, un premier guitariste qui doit devoir justifier qu’il est majeur à beaucoup de concerts, et un second sosie officiel de John Locke (Lost), ces californiens pourraient a priori laisser perplexes . Mais très vite, les doutes sont dissipés dès les premières notes de "No Way". L’énergie est présente dès les premières secondes du set, les chœurs sont en place, c’est carré, ça pousse au cul. Le premier rang lève les poings et s’adonne au sing-along, tandis que derrière, la kermesse bat son plein (je renverse ma bière par terre et je joue à la patinoire sur le sol en faisant chier tout le monde avec mes glissades), l’ambiance ce soir est vraiment bizarre.

Évidemment, l’album éponyme est à l’honneur avec des titres comme "Democracy", "Kids Of The Black Hole", "Rip It Up" et "Ameoba" sur laquelle Tony tentera de partir en slam avec le soutien des quelques spectateurs. Le jeu de scène du frontman est assez étrange et théâtralisé, habité et déchainé lorsqu’il chante, il a l’air ailleurs entre les morceaux, regard vide et bras ballants façon Pierrot La Lune. Assez unique. Du côté des autres zicos, mention spéciale à Matt Beld, le jeune gratteux présent depuis le comeback des vieux ados en 2007 et qui tient la baraque avec l’assurance d’un ancien. Steve Soto est lui de retour à son poste d’origine, à savoir la basse, et assure le job.

Qu’ils aient été écrits il y a près de 30 ans ou plus récemment ("O.C. Confidential"), les titres s’enchainent avec une belle cohérence et font mouche pendant près d’une heure. Le temps du premier rappel (convenu d’avance cela va sans dire) est venu, et commence avec une reprise des riot grrrls de L7, "American Society". Un autre titre, puis The Adolescents quittent la scène avant de revenir pour un dernier tour de piste après la demande insistante du public.

Une bonne soirée dans l’ensemble, malheureusement gâchée par une sale ambiance (quelques débuts de bastons à déplorer). Il est plus d’une heure du mat’, il fait toujours aussi froid et il y a de la route à faire jusqu’à Nantes. Et dire que le lendemain, on remettait ça à Paris...

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