Sum 41 + Starliners @ Le Zenith (Paris - France) le 05/02/2011

Nom de Zeus, Marty, nous sommes en 2003 ! Alors que Good Charlotte remplissait le Bataclan le lundi de la même semaine, voilà que Sum 41 comblait le Zenith le samedi. Un exploit qu’ils avaient déjà accompli lors de la tournée de « Does This Look Infected ? », avec en première partie les Good Charlotte justement, et pour 10 euros de moins soit dit au passage...

Là en guise de première partie, ce sont les Starliners qui jouent. Les Starliners ce sont les nouveaux Melatonine. Qui ça ? Melatonine, première parte officielle de Good Charlotte lors de CHACUN de ses passages parisiens début 2000. Là les Starliners squattent pas mal les ouvertures de grosses machines ricaines, aperçus qu’ils avaient été lors du concert de My Chemical Romance à la Cigale. Pop-rock branchouille des fois chantés en français, et des fois avec un drôle d’accent anglais qui sort du nez, voilà le programme, avec en option, un chanteur qui veut faire reprendre son refrain à la Superbus (= « na na na na ») à une foule déjà bien conséquente et très agitée.

L’attente se fait bien entendu au son d’AC/DC, l’ingé-son de Sum 41 ne semblant avoir qu’un album avec lui sur les tournées, et on craint fort d’assister encore une fois au même concert. C’est qu’il s’agit du troisième passage parisien des Sums en moins de 6 mois, et à chaque fois les shows ressemblent à des copier-coller. Un peu comme Green Day : tu as vu un concert d’eux, tu les as tous vus. « TNT » d’AC/DC se fait dans le noir, la venue du groupe est imminente, mais comme au Groezrock 2010, c’est le « Carmina Burana » qui retentit alors. Ah sûr que ça en jette de balancer cet air héroïque à fond les ballons pour accompagner la montée sur scène du groupe. Acclamations, et là ça devrait enchaîner direct... ah bah non tiens, silence, puis « Are you ready ? » que demande le mini-frontman Derrick Whibey.
C’est « My Direction » qui ouvre les hostilités. Drôle de choix mais au moins ça change. Le public est au taquet, les vagues humaines dans la fosse se succèdent, et quelques mini-pogos se forment, avant qu’un nouveau morceau, « Skumfuk », ne déboule, allégé de son intro planante d’1 minute qui figure sur l’album. Il s’agira de l’une des deux chansons de « Screaming Bloody Murder » interprétées ce soir, avec bien entendu le single éponyme. Et tant mieux, ces deux-là étant de très loin les deux meilleures du nouvel opus. « SBM », comme il faut dire pour être branché, s’avère être très puissante, dans la lignée de ce qu’avait pu faire le groupe sur « Chuck » notamment.

Ce dernier est d’ailleurs à l’honneur avec le tube « We’re All To Blame », qui fait littéralement péter les plombs (et les boutons) d’un paquet d’adolescents déchaînés, du premier rang de la fosse au dernier siège des gradins. C’est alors le tour de passe-passe habituel, avec Derrick qui fait monter trois personnes pour regarder le concert sur le côté de la scène. Et si les trois essaient de s’approcher de leur idole, le roadie costaud s’empresse de les reprendre pour les remettre dans le droit chemin : « Reste là, et fais pas chier ». Autre rituel, l’ex d’Avril Lavigne fait s’opposer les deux côtés de la salle pour hurler le « sacrifice » sur le pont. Heureusement ce soir, ces interventions systématiques (insupportables au Groezrock dernier) le sont moins. Peut-être que la taille de la salle convient mieux au groupe, qui se concentre sur le boulot à faire.

Sur scène ça joue à mort, avec un son toujours un peu brouillon, sans doute pour le côté punk. Les cassures sont multiples, surtout au moment de lancer les riffs, comme sur l’intro de « Walking Disaster », mais la foule joue le jeu, et multiplie les séances de jumping général comme sur « Underclass Hero » ou « Motivation ». Et puis le meilleur album du groupe « Does This Look Infected ? », est mis à l’honneur avec les trois monstres : « Over My head (better off dead ») et son refrain laissé au public, le riff entêtant de « The Hell Song », et enfin le déluge du gigatube « Still Waiting ». Ouf ! Tout le potentiel du groupe vient secouer oreilles et chevilles. Pour les yeux, il n’y a qu’une pauvre bannière noire avec le nom du groupe en rouge derrière. Dommage, vue la salle et le prix payé... Old school maintenant, le « Makes No Difference » et son refrain pop-punk classieux, et surtout, la récréation. Le nouveau guitariste est privé de sa reprise de « Paint It Black » sur cette tournée apparemment, et tant mieux. C’est en effet plus marrant de lui demander de faire des riffs de groupes de métal que choisit la foule. Le gaillard reprend donc Ozzy Osbourne, puis Iron Maiden, avant que Derrick ne remette la locomotive Sum 41 sur les bons rails, pour que les riffs de Metallica soient déclenchés, « Master Of Puppets » surtout.
Ce truc vu, vu, et revu terminé, c’est tout de même la bonne surprise quand Derrick annonce « Allez, on va faire notre propre chanson de métal maintenant : "Mr. Amsterdam" ». Boum ! La même chanson qui ouvrait le concert il y a quasiment huit ans jour pour jour retentit, et une fois la surprise passée, les kids se font encore plus fous face à la cavalcade du morceau, qui s’achève bizarrement par le riff du « Raining Blood » de Slayer. Cette première séquence du concert s’achève par « In Too Deep », leur tube qu’ils ne voulaient pus jouer il y a quelques années, et qui fait jumper tout le monde.

Déjà le rappel donc, qui commence par Derrick, sa guitare, les briquets et les téléphones portables. C’est la ballade « Pieces » évidemment, avec tout le monde qui chante. C’est joli, et ça contraste avec la furie sur « Fat Lip », le premier tube du groupe, qui l’a fait connaître au monde entier. Encore une fois la puissance dégagée est impressionnante, et l’enchaînement attendu avec « Pain For Pleasure » passe forcément comme papa dans maman. Le batteur Stevo passe au chant, fait une chorégraphie à la Rihanna avec le bassiste Cone, à qui il titille l’anus avec le micro, et le tour est joué. Il n’est pas encore 22h, la séance est finie. Forcément pas très original, ce concert de Sum 41 aura néanmoins été leur plus efficace de ces 6 derniers mois, et même de l’année si l’on se souvient du raté du Groezrock. Mais la donne risque bien de changer, puisque le groupe a annoncé une tournée française d’une quarantaine de dates en 2011 ! Le projet semble fou, mais permettrait sans doute un nouveau souffle dans les concerts du groupe. Affaire à suivre donc !

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