Death Is Not Glamorous

Death Is Not Glamorous >> Spring Forward EP

Contexte :

Deuxième production digne de ce nom pour Death Is Not Glamorous, combo venu du froid (Oslo) et qui en avait marqué plus d’un avec son premier album, Soft Clicks en 2008 (après plusieurs 7’’ et demos). Le quintet a donc pris son temps pour pondre cet EP 7 titres, Spring Forward, paru début juillet 2011 chez Fysisk Format, petit label norvégien qui ne devrait pas tarder à trouver un coup de main en Europe pour diffuser plus largement cet excellent groupe.

Chronique :

C’est bizarre parfois l’actualité. S’il y a bien un pays d’Europe dont on ne parle jamais, c’est bien la Norvège. Et bien entre le Tour de France (4 victoires pour seulement 2 norvégiens au départ), l’affaire Eva Joly/14 juillet/crétins UMP, le massacre perpétré par un terroriste d’extrême droite au messianisme délirant, et cet EP retentissant ; ce mois de juillet 2011 aura définitivement été celui de la contrée des fjords et des drakkars…

Pourtant Death Is Not Glamorous n’est vraiment pas un pur produit « made in Norway »… à moins que Kid Dynamite, Lifetime ou Crime In Stereo n’aient eu des origines scandinaves ? On m’aurait menti ?
C’est en effet ce qui revient d’emblée quand on évoque les disques de ce groupe : trop d’influences évidentes, sans pourtant parler de copie conforme, la fibre est incontestablement la même. On parle bien sûr de ce son punk-hardcore pas si hargneux que ça quand on y prête l’oreille, de ces mélodies omniprésentes, positives, et teintées de ce petit quelque chose qui rend le son East Coast US tout à fait différent de celui d’un Good Riddance par exemple…

L’EP démarre sur le morceau le plus épique du lot, « Spring Forward », l’aspect fédérateur de ces 3 minutes-là ayant été évidemment bien identifié par le groupe (qui en a fait un clip), bien conscient que la suite des hostilités se révèlera parfois moins indispensable. Mais pour l’heure, soyez assurés de ressentir l’irrépressible besoin de vous passer « Spring Forward » au moins 10 fois avant d’accepter de goûter à la suite. Un crescendo émotionnel, une mélodie lumineuse, une tension et des paroles qui vous arracheraient presque des larmes de joie et des envies de tout casser :
« You can see the change in people, in their dispositions.
Hope may still be fleeting, but it’s hopelessness’s attrition.
You can see the change in – See the change !
And suddenly, there’s motion in this world.
Suddenly the sun hits my skin.
Suddenly I’m lighter. Suddenly I’m fast.
Suddenly a voice screams, "I’m alive !" »
… Comment mieux commencer une journée avant d’aller au boulot !?

Surtout que juste après, le groupe expédie le morceau le plus teigneux du disque avec « Liquid Swords » et ses « Fuck You ! », « We’re all fucking angry ! » et autres politesses. Là aussi le groupe joue les contrastes et les nuances en enchaînant avec « Invincible Summer », autre morceau de choix, superbe moment doux-amer, mené par un petit riff de derrière les fagots et un tempo vitaminé à souhait.
Pourtant, l’interlude qui suit semble marquer une transition sur le disque qui, à partir de « The Sea Speaks », s’aventure sur des terrains moins balisés, peut-être plus personnels mais moins maîtrisés et moins directement mémorisables.

La deuxième moitié de l’EP est clairement un ton en dessous (notamment « Three Swords » et « The Sea Speaks ») tout en se faisant plus exigeante et singulière. Le point noir est surement cet horrible fading qui clôt le 4ème titre et coupe totalement le rythme du disque, mais l’idée était peut-être aussi d’introduire une nouvelle étape dans la progression du groupe. « A Different Vision » est ainsi un des morceaux les plus lents (sa première partie du moins) mais plutôt une belle réussite mélodique. La voix de Christian y fait même étalage de progrès certains.
On s’achemine finalement vers la fin du disque et c’est « Defeat Statistics » qui se charge de faire le boulot alors que l’oreille et le cerveau de l’auditeur commençaient plus ou moins à décrocher et à vaquer çà et là (la faute notamment à des vociférations parfois excessives)… La aussi c’est la variation de ton (après deux minutes d’un morceau assez lambda) qui raccroche l’attention. Les trois dernières minutes, lentes et intenses, font ainsi dresser les poils sur les bras entre ambiance à la Defeater et texte « hommage à un être cher » des plus touchants :
« You pulled me close, close enough that I could swear and could smell the smoke in your lungs. You told me, "a selfish life is a lonely one". And now I’m alone, but I know if you were here, you’d be there for me. Avoid a life in distance. I will defeat statistics. You pulled me close. You told me, "there is no life in distance". Embrace the ones you hold dear. Hold the ones you love near. »

Death Is Not Glamorous est un groupe à fort potentiel, aux textes chiadés et personnels, et dont l’intensité hardcore et mélodique fait écho à une belle justesse de ton et d’état d’esprit. Reste à reproduire ces qualités évidentes sans baisse de régime et avec une égale qualité sur la longueur. Mais ce quintet du septentrion a indéniablement les qualités requises pour exporter son talent vers d’autres latitudes...

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