Contexte :
Deux ans après son prédécesseur 60 Cycle Hum, enregistré dans la douleur, débarque @# !* (traduisez "shit" ou "fuck" selon les goûts). Le quatuor accueille Tyler Rebbe à la basse et met beaucoup plus de soin à l’écriture, se retrouvant souvent et se concertant beaucoup plus que par le passé. Cet album est le dernier avec l’excellent Jordan Burns derrière les fûts, puisque celui-ci quitte la bande à Scott pour monter le groupe Motor xXx après la sortie de ce troisième opus. A noter que l’Europe a eu le droit à une jaquette carrément plus moche qui vaut même pas la peine qu’on en parle d’ailleurs... ;-)
Chronique :
Les fans de la première heure ne seront, dans l’ensemble, pas déboussolés. Plusieurs morceaux sont purement dans la continuité "Working Class Whore", "Soberbeah", "Pie", "Gone", "Darkside" ou encore "Dog’s Life". Intro péchue au riff accrocheur (ou au contraire purement vocale avant d’envoyer le son sur le refrain), accalmie sur couplet où le duo basse/batterie soutient toujours une rythmique speedée en arrière plan de la voix et des choeurs (de retour !), refrain où on balance le son et où la mélodie est envoyée avec brio, puis couplet/refrain, pont et refrain pour achever une structure classique et efficace mais où l’entrain est toujours au rendez-vous grâce à de très bonnes mélodies. Il ressort toutefois de l’ensemble moins de joie et d’insouciance. L’entrain de "Working Class Whore" par exemple ou de "Pie", est tempéré après la "vraie" fin du morceau par une plage instrumentale d’une minute et qui décroît en fade mais qui casse un peu le rythme à mon avis.
Le chant de Scott est excellent et on retrouve un bon potentiel d’émotion dans la mélodie sur "Gone", chantée très haut, "Nothing To Lose", planante, originale, plus emo, la voix douce, le refrain très beau et rageur, la partie instru au milieu à laquelle on accroche très bien etc ... surprenante tout autant que "Over It" qu’on prendrait presque pour une expérimentation à la Srung Out avec ses notes dissonantes sur le couplet au chant étouffé avant un refrain très pop... spé mais passe très bien et sort des sentiers battus contrairement à la trop classique "Darkside", ou au mid-tempo un peu transparent de "Just For Me".
A part sur "Soberbeah" ou "Dog’s Life", sans concessions, speed à souhait, joyeuses et mélodiques ou sur "Sick", la plus agressive (ça fait du bien !) chantée plus à l’arrache ou encore sur "Second Best", une des plus connues du groupe, au mid-tempo rageur et tout en choeur ; le groupe semble s’être modéré. Comparé à la fraîcheur du premier et la pêche (improvisée) du second album, @# !* est beaucoup plus posé, plus fouillé, moins enjoué, plus propre. Les textes sont beaucoup plus travaillés et dans l’ensemble plus personnels avec des thèmes moins futiles, ils parlent des difficultés de la vie, trahison, trouver sa voie, amitié, obstacles, désillusions etc ... les Pulley prennent le temps d’écrire, corrigent les petits défauts des précédents, mais semblent avoir besoin de trouver un second souffle qu’apportera l’album suivant après des changements de line-up bénéfiques.
On prend moins de claques, sans fioritures l’album manque un peu d’accroches, même si intrinsèquement c’est le plus propre des 3 premiers albums, moi je suis resté un peu sur ma faim peut-être aussi justement parce que l’album est bon et qu’on en voudrait plus que ces 11 vraies pistes.... ah ouais j’ai pas parlé de la 12, "intro-outro", instrumentale qui doit sonner très bien au tout début d’un concert tout projos éteints, les vivas montant de la fosse, avant d’enchaîner une "vraie" chanson ... (vous sentez l’ironie là ?)deux ou trois supplémentaires n’auraient pas été de refus sur cet album... dommage !
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